Demandez à Bob

Howard, c’est une bonne question. Il y a de cela quelques minutes à peine, j’étais en train de discuter avec l’un de nos machinistes, dans le bâtiment dans lequel je travaille, à propos de ses finances. C’est une conversation que j’ai chaque jour depuis le lendemain de notre annonce. Lui et sa femme ont pris le contrôle de leurs finances et continuent à faire des changements positifs dans leur vie ; il voulait m’en faire part. C’est un retour que j’entends quasiment quotidiennement. En effet, avec l’actionnariat des employés, la plupart des gens ici ont l’impression d’avoir la possibilité de prendre soin d’eux, et cela fait évoluer leurs habitudes et leurs points de vue, tant ici que dans leur foyer. Ce sont les conversations les plus enthousiasmantes que j’ai jamais eues au cours du presque demi-siècle que j’ai passé ici, chez Taylor Guitars. Ces discussions tournent naturellement autour du travail que nous réalisons ici, car il offre des revenus aux familles, qui peuvent ainsi se bâtir un avenir financier solide. Cette année, nous avons reçu beaucoup de demandes pour nos guitares, et nos employés-propriétaires ont déployé énormément d’efforts. C’est épatant de voir tout ce qui est accompli. Je suis heureux de voir que les gens peuvent être encore plus intéressés par la qualité des produits que nous fabriquons, et de la valeur que nous offrons à nos clients. L’ambiance est excellente, chez Taylor. Quand les gens ont un sens de la propriété, il est facile d’encourager des changements positifs ; ils savent que leur nom, leur tampon, se trouvent non seulement sur la guitare, mais aussi sur la manière dont nous menons nos affaires.

Stephanie, c’est une question que l’on me pose souvent ces temps-ci ! Au premier abord, cela m’a un peu surpris, et j’ai cherché dans les tréfonds de mon esprit quelque chose de profond à répondre. J’ai essayé de penser aux impulsions ou aux faiblesses dont j’ai pu souffrir jeune, quand j’ai lancé Taylor Guitars avec Kurt, et que mon ego plus âgé, plus sage, pourrait signaler à mon moi plus jeune. Je me suis rendu compte que j’avais du mal à donner une réponse en laquelle je croyais après l’avoir énoncée. Cela peut vous surprendre, mais le Bob actuel est assez fier du Bob jeune. Par conséquent, ma réponse aujourd’hui serait quelque chose comme : « Bob, tu ne t’en es pas trop mal sorti pour un gamin qui passait tout son temps dans un atelier de bois et de métal, et qui n’y connaissait rien en guitares. Merci d’avoir choisi cette voie et d’avoir emmené le vieux Bob jusqu’à ce point. Je t’en suis reconnaissant. »

Craig et Lisa, il me paraît peu judicieux de recommander quoi faire aux autres fabricants. Tous ont leur propre manière de gérer la diminution des ressources naturelles, et je sais qu’ils s’en inquiètent. Pour moi et pour nous chez Taylor, nous sommes convaincus qu’il faut faire pousser des arbres. Cela nous plaît, et nous y trouvons un sens. Je pense que nous avons le doigt sur quelque chose, et je suppose qu’il nous faudra revenir dans 50 ans pour voir si nous avions raison. Je sais que les Britanniques avaient raison de planter des acajous sur l’île de Fidji, ainsi qu’en Inde, il y a environ 75 ans. Grâce à eux, nous sommes en mesure de fabriquer des guitares. J’espère que nous aurons le même effet sur la lutherie à l’avenir ! Je diverge un peu : je dirais que j’aimerais avoir une influence sur les consommateurs, quant à leurs habitudes de consommation personnelles. Je commencerais par la quantité de plastique utilisée chaque jour.

Josh, aucun plan à ce sujet à l’heure actuelle. Peu d’ébène répond aux critères nécessaires pour le dos et les éclisses. Avec Madinter, notre partenaire Crelicam, nous pensons qu’il est plus judicieux pour eux de fournir ce bois à de petits ateliers ou à des luthiers seuls que de l’utiliser dans notre usine. Ce sont de superbes guitares, et je suis sûr que l’on verra quelques quantités limitées ici ou là, mais nous n’avons actuellement aucun plan quant à la sortie d’un modèle en ébène.

Ron, nous avons équipé quelques guitares-tests de barrages incurvés au fil des années. Nous n’avons jamais observé d’amélioration importante, dont le bénéfice excéderait le coût de production d’un tel barrage en usine. En réalité, nous préférions le fonctionnement d’un barrage droit. Quelques luthiers talentueux fabriquent à présent de bonnes guitares avec des barrages incurvés. J’adore regarder leur travail. Mais ce n’est pas très réalisable pour nous.