Cours de guitare : utiliser le système CAGED

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Taylor Gamble, professeure de guitare et musicienne pro, nous explique le système d’accords CAGED et nous montre des techniques simples pour améliorer votre maîtrise des accords sur le manche.

Par Taylor Gamble

Nous sommes heureux de vous retrouver pour notre cours de guitare Wood&Steel ! Cette fois-ci, nous avons le plaisir d’accueillir Taylor Gamble, professeure de guitare et musicienne pro, qui a tourné et enregistré aux côtés d’artistes tels qu’Ari Lennox, Stevie Wonder, Tye Tribbett, JJ Hairston, Anthony Brown, Bela Dona et bien d’autres encore. Musicienne de studio accomplie, Taylor est spécialisée dans les styles gospel, acoustique classique, R&B et rock. Suivez-la sur Instagram (@taylrtheg) et bénéficiez de cours plus approfondis via ses leçons en ligne sur Skillshare.

Niveau débutant : présentation du système d’accords CAGED

Pour commencer, Taylor présente le système CAGED d’accords de guitare ouverts. Ces derniers constituent des bases simples sur lesquelles vous pouvez construire des progressions d’accords et des mélodies.

Niveau intermédiaire : tirer le meilleur parti de vos accords

Taylor vous montre ensuite comment le système CAGED peut vous aider à découvrir de nouveaux territoires sonores et ce, en modifiant légèrement les accords, notamment en passant d’un accord majeur aux sonorités joyeuses à un accord mineur à l’ambiance plus sombre.

Niveau confirmé : évoluer au sein du système CAGED

Enfin, Taylor vous explique comment vous servir des accords et des variantes vus précédemment et les placer à différents endroits du manche, vous permettant ainsi de faire évoluer vos accords et vos progressions dans des tonalités et des gammes de fréquences spécifiques.

Nous espérons que vous avez apprécié cette édition du cours de guitare Wood&Steel ! Lisez notre prochain numéro afin d’y découvrir d’autres vidéos pour progresser encore plus.

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Racines amérindiennes

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À propos du guitariste Stevie Salas, de RUMBLE et des musiciens amérindiens qui ont contribué à édifier le rock’n’roll

Imaginez cette scène simple : sur la gauche, une platine qui tourne. Sur la droite, écoutant les notes égrenées par l’appareil, une femme du nom de Pura Fé ; ses boucles d’oreille et ses vêtements évoquent subtilement – mais clairement – son héritage amérindien : elle descend des Tuscaroras et des Taïnos. Les morceaux sont rugueux, lo-fi ; il s’agit d’un enregistrement de blues classique du guitariste et chanteur Charley Patton. En l’écoutant, Pura rit, et son visage s’illumine lorsqu’elle reconnaît les mélodies. Elle martèle la cadence et commencer à chanter. Un siècle, voire davantage, d’influences musicales prennent vie ; le lien est indélébile.

« Cela me ramène à mes racines, déclare-t-elle. Je peux entendre tous ces morceaux [amérindiens] traditionnels. C’est de la musique indienne, mais à la guitare. »

Ce bout d’interview, ne durant pas plus de deux minutes, reconstruit des générations de sonorités transmises de cultures en cultures et de générations en générations : la musique folklorique amérindienne, le blues roots afro-américain et le rythme classique du rock’n’roll. Tous sont inextricablement liés, mais d’une manière si évidente que même un auditeur non initié ne pourrait s’empêcher d’y être sensible.

C’est là toute la puissance du documentaire musical de 2017 intitulé RUMBLE : le rock des Indiens d’Amérique, produit par un certain Stevie Salas. Tirant son nom du morceau instrumental classique de Link Wray (Shawnee) et de son riff tonitruant de trois accords, RUMBLE est un film rare, doté d’une sorte de pouvoir de réparation. Il met en lumière des liens culturels autrefois activement démantelés par les gouvernements en place et les valorise auprès des auditeurs modernes. Récompensé par plusieurs prix lors de festivals indépendants du film à sa sortie, c’est un documentaire incontournable pour tout amateur de rock classique, de blues ou de musique roots, tous genres confondus.

Stevie Salas : des mains en or

Lorsque l’on visionne RUMBLE, il apparaît clairement dès le début que ce film est un travail d’amour, imprégné d’une authenticité qui le distingue du documentaire télévisuel lambda et le transforme en une œuvre d’art sincère et inspirée. Avec Stevie Salas aux commandes en tant que producteur exécutif, c’est sans surprise que le long-métrage tient sa promesse : il va révolutionner votre monde.

Né en 1964 à Oceanside, Californie (comme par hasard, à deux pas de Taylor Guitars, dans le comté de San Diego), Stevie Salas est le genre de musicien qui, dans un monde plus juste, serait connu de tous. Toutefois, dans le milieu du rock, ses références inspirent le respect. Bien qu’il n’eût saisi sa première guitare qu’à l’âge de quinze ans, Stevie ne perdit pas de temps pour courir après ses rêves de rock’n’roll : dès 1986, il rejoignit les légendes de la funk George Clinton et Bootsy Collins en tant que guitariste de tournée et de session. Ayant grandi en écoutant des artistes classiques tels que Led Zeppelin, Cream, Jimi Hendrix, James Brown et bien d’autres, Stevie reconnaît l’influence de son beau-père, également musicien de rock, qui sut l’attirer dans l’univers de la musique. Le nom de Stevie Salas circula bientôt parmi les plus grands groupes de l’époque. Il commença une tournée avec Rod Stewart en 1988.

Malgré son CV bien fourni (mentionnant ses prestations aux côtés d’artistes allant de Mick Jagger, Ronnie Wood, Bernard Fowler et Steven Tyler en passant par le rappeur TI, ainsi que les stars de la pop Justin Timberlake et Adam Lambert), la contribution sonore la plus célèbre de Stevie demeure, pour certains, son apparition dans le film culte L’Excellente aventure de Bill et Ted. Mettant en vedette Keanu Reeves et Alex Winter, alors tout jeunes, le film est une œuvre potache majeure : il suit deux cancres adolescents qui, malgré leurs rêves de célébrité dans l’univers du hard-rock, se retrouvent dépassés par les obstacles du quotidien, comme les cours au lycée et leur incapacité totale à jouer de leur instrument. Dotés du pouvoir de voyager dans le temps par Rufus, un mystérieux humain du futur joué par George Carlin, les deux garçons passent d’époque en époque à la recherche de personnages qui pourraient les aider à préparer l’exposé d’histoire le plus épique de tous les temps : cette présentation est leur dernier recours pour obtenir de bonnes notes et leur permettre de vivre leurs rêves de stars du rock.

Phénomènes étranges mis à part, le film s’achève avec un solo impressionnant (bien que musicalement absurde) improvisé par Rufus (George Carlin) devant Bill et Ted médusés. Désirant un peu d’authenticité hard-rock pour ce passage, les producteurs embauchèrent Stevie Salas afin qu’il joue le solo ; ce sont ses mains que vous voyez à l’écran. Pour sortir la suite de notes rapides et désordonnées du solo, Stevie prit sa guitare à l’envers et en joua comme un gaucher pendant l’enregistrement de la bande-son.

Augurant des conséquences positives pour un musicien très respecté, Bill & Ted représenta l’aube une longue carrière qui vit Stevie faire le tour du monde afin d’accompagner les plus grands noms du rock et de la funk. Il lança sa carrière solo avec un projet intitulé Colorcode, qui se fit connaître avec un album éponyme en 1990, produit par Bill Laswell. Stevie partit ensuite en tournée en tant que première partie de Joe Satriani, et l’album se vendit bien dans le monde entier. Il sortit ensuite six autres opus studio sous le nom de Colorcode, ainsi que deux albums live.

« Je n’ai jamais été celui qui se sert de son héritage pour se vendre. Mes racines amérindiennes font partie de qui je suis au plus profond de moi-même. »

Stevie Salas

Il enregistra également sous son nom propre, et ses influences amérindiennes transparaissent dans la majeure partie de son travail solo. D’origine apache, Stevie reconnaît que pendant une grande partie de sa carrière, son héritage amérindien se ressentait dans son jeu, mais que cela était filtré par des musiciens non autochtones, comme Jimmy Page et Jeff Beck. Ces derniers s’inspiraient d’ailleurs des sonorités amérindiennes à travers le prisme du blues américain, un son traditionnellement associé aux communautés afro-américaines du Sud des États-Unis, lors de l’époque précédant la guerre de Sécession et la Reconstruction.

« Je n’ai jamais été celui qui se sert de son héritage pour se vendre, explique Stevie. Je voulais qu’on me connaisse parce que je faisais partie des meilleurs, parce que je travaillais avec les meilleurs, mais purement sur le plan de mon œuvre musicale. Mes racines amérindiennes font partie de qui je suis au plus profond de moi-même. »

Un grondement lointain : naissance de RUMBLE

Stevie se rappelle s’être rapproché de son héritage amérindien lors des débuts de sa collaboration avec Brian Wright-McLeod, un journaliste musical et animateur de radio basé à Toronto et issu des Anichinabés du Dakota. Brian présenta Stevie à Jesse Ed Davis, un guitariste connu pour jouer notamment avec Taj Mahal, Eric Clapton et John Lennon. C’est à cette époque que Stevie décida de se consacrer à des projets culturels qui relieraient les musiciens amérindiens au courant mainstream de la musique pop. Stevie commença bientôt à travailler avec Tim Johnson (Mohawk), l’un des directeurs adjoints de la Smithsonian Institution de Washington D.C., où il monta une exposition thématique intitulée « Up Where We Belong: Natives in Popular Culture » (D’où nous venons : les autochtones dans la culture populaire) avant de commencer à travailler sur RUMBLE.

« Avec ma position d’Amérindien, déclare Stevie, je devais faire quelque chose pour rendre hommage au peuple autochtone d’Amérique, pour laisser en héritage autre chose que moi faisant le pitre sur scène avec une guitare. Je devais faire quelque chose de plus important. »

RUMBLE a été présenté pour la première fois au Festival du film Sundance en 2017, cinq ans après que Stevie lança l’idée. Les éloges de la critique ne se firent pas attendre : le documentaire remporta le prix spécial du jury de la catégorie World Cinema Documentary (documentaires internationaux) pour sa narration spectaculaire. Il fut également récompensé lors d’autres festivals indépendants, et reçut notamment le prix Best Music Documentary (meilleur documentaire musical) au festival international du film de Boulder, ainsi que trois prix Écrans canadiens en 2018.

Musique et histoire entremêlées au sein d’un même écosystème

Le format de RUMBLE ressemble à celui de la plupart des documentaires musicaux. Il regroupe des interviews entrecoupées d’extraits de prestations vintage et modernes, avec des images historiques datant du début de XXe siècle ; c’est une présentation qui paraîtra familière pour une grande partie du public. Là où le film innove vraiment, c’est dans sa remarquable implication à déterrer les fils entre des poteaux musicaux que la plupart des gens, indépendamment de leurs connaissances de l’histoire de la musique, auraient probablement considérés comme n’étant pas liés. RUMBLE suit minutieusement les caractéristiques des styles musicaux, depuis leurs créateurs traditionnellement convenus jusqu’aux influences cachées dans les communautés autochtones américaines – à l’instar d’un biologiste qui pourrait découvrir des rapports invisibles entre des espèces appartenant à la longue chaîne de l’évolution. Les réalisateurs parviennent à nous surprendre et à nous ravir à travers des histoires que de nombreux spectateurs pensaient peut-être déjà connaître.

L’illustration la plus puissante de ces liens nous ramène plus d’une centaine d’années en arrière et nous replonge dans l’histoire des peuples autochtones, des communautés afro-américaines et des États-Unis en tant que nation. Prenez Robert Johnson, le célèbre guitariste dont le jeu aurait constitué les fondations du blues et, par extension, du rock’n’roll, tous genres confondus. La vérité est plus complexe : bien que l’influence de Robert Johnson soit authentique, RUMBLE indique à ses spectateurs une origine toute autre pour les sonorités blues.

Citant une conversation avec son ami, voisin et collègue guitariste Charlie Sexton, Stevie Salas résume la véritable histoire derrière le mythe bien connu.

« Tout le monde parle de Robert Johnson en raison de son anecdote captivante », faisant référence à la légende selon laquelle à un carrefour, Johnson aurait vendu son âme au diable en échange de ses talents musicaux. « Mais quiconque est véritablement informé sait qu’en réalité, c’est Charley Patton l’instigateur du blues. »

Probablement né en 1891, Charley Patton grandit dans le centre et le nord-ouest du Mississippi, à proximité du territoire habité par des Amérindiens, les Choctaws. Il est dit qu’il aurait eu des ancêtres Choctaws en plus de son héritage afro-américain, une association assez courante à la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, mais pourtant mise à mal par les politiques ethniques de l’époque. Comme RUMBLE prend soin de le souligner, les communautés noires et autochtones étaient souvent liées, notamment à la suite de l’évasion d’esclaves cherchant refuge parmi les populations tribales. Les communautés et les villages autochtones accueillaient fréquemment des esclaves en fuite, et devinrent partie intégrante du « chemin de fer clandestin ».

Charley Patton était immergé au cœur de ces communautés autochtones d’Amérique et noires intégrées, s’imprégnant des styles musicaux de ces deux peuples.

Après la guerre de Sécession et l’abolition de l’esclavage aux États-Unis, les relations entre individus noirs et autochtones devinrent plus complexes. En particulier, les tribus des Cherokees, Choctaws, Chickasaws, Séminoles et Creeks accueillaient en leur sein un pourcentage important de personnes d’origine noire. Pour les gouvernements du Sud des États-Unis de l’ère de la Reconstruction, cette mixité était souvent considérée comme une menace, et la discrimination ethnique se poursuivait. Souvent, les Afro-Américains nés d’esclaves libérés et de personnes autochtones voyaient toute la complexité de leur héritage réprimée par le gouvernement de l’époque ; les métis étaient ainsi catégorisés comme Noirs, et non comme autochtones, afin de les dépouiller de leurs droits à la propriété foncière. De même, les législateurs de l’époque cherchèrent à se servir de ce métissage comme d’un outil afin de supprimer les exonérations fiscales accordées aux communautés autochtones d’Amérique.

Politique mise à part, Charley Patton était immergé au cœur de ces communautés intégrées, s’imprégnant des styles musicaux de ces deux peuples. Célèbre pour ses prestations flamboyantes, Charley Patton était connu pour ses tours : il jouait par exemple de la guitare en la passant derrière sa tête… Une petite prouesse que Jimi Hendrix adopterait un peu plus tard. Il est impossible de surestimer l’empreinte de Patton sur le rock : la légende du blues Howlin’ Wolf l’identifia comme principale influence, et ce dernier fut lui-même une source d’inspiration pour des musiciens européens, les plus connus n’étant autres que les Rolling Stones.

Stevie Salas décrit cette chaîne d’influence comme quelque chose qu’on ne voyait pas, alors que cela se trouvait juste sous nos yeux.

« Une fois que vous commencez à chercher, toutes les informations sont là, poursuit-il. Pourtant, personne n’a jamais fait le lien auparavant. »

Les cours d’histoire de RUMBLE couvrent de nombreux sujets, notamment la propagation des concepts musicaux à l’échelle d’un continent entier.

« Nous avons utilisé la musique pour narrer l’histoire du développement de l’Amérique du Nord », affirme Stevie.

Des liens personnels dans le paysage du rock

Les réalisateurs du film (Catherine Bainbridge et Alfonso Maiorana) ainsi que les experts en la matière dessinent soigneusement l’intrigue de cette histoire. Illustrant l’influence et l’héritage des autochtones d’Amérique, de Link Wray à Jimi Hendrix en passant par Johnny Cash (qui mena une longue bataille avec son label pour sortir un recueil de morceaux inspirés de la culture amérindienne), RUMBLE transforme des sons probablement déjà bien connus des amateurs de rock et de blues en un carrefour où les idées se sont heurtées, puis développées en concepts musicaux fondamentaux. Le film explore également la carrière et l’empreinte de musiciens moins célèbres, tels que Jesse Ed Davis, dont le solo bluesy sur le morceau « Doctor, My Eyes » de Jackson Brown lui permit de devenir un musicien de tournée recherché ; Redbone, dont « Come and Get Your Love », le tube de 1974, trouva un nouveau public quatre décennies plus tard grâce au film de Marvel Les Gardiens de la Galaxie, sorti en 2014 ; ou encore Randy Castillo, le batteur forcené d’Ozzy Osbourne et de Mötley Crüe.

L’histoire de Randy présente toutes les caractéristiques du folklore rock’n’roll classique : une esthétique musicale unique qui le distingue des autres batteurs de l’époque, un homme charismatique, une fin tragique. Alors que RUMBLE s’achève, Stevie Salas lui-même intervient pour raconter l’histoire de Randy aux côtés du poète et activiste amérindien John Trudell (Santee du Dakota). Stevie reconnaît le mérite de Randy : ce dernier l’avait rapproché de son propre héritage amérindien dans les années 1980, à une époque où il était plongé jusqu’au cou dans la vie de rock star.

« Je suis dans un jet privé, se remémore Stevie. Je gagne des tonnes d’argent, j’ai plein de femmes à mes pieds, mais rapidement, je ne sais plus qui je suis. Randy Castillo s’est lié d’amitié avec moi en sachant que j’étais Amérindien. On s’est rencontrés à la fin de la tournée avec Rod Stewart. Je plongeais de plus en plus dans l’alcool et la fête… Et il s’est rendu compte que je devenais fou. Il m’a dit “Je t’emmène au Nouveau-Mexique”. »

Stevie admet que pendant une grande partie de sa carrière, il n’avait jamais songé à son ascendance autochtone comme étant une caractéristique déterminante de sa personnalité de musicien, ou de la manière dont il s’identifiait par rapport au reste du monde de la musique. Toutefois, son amitié avec Randy lui a permis de retrouver ses racines.

« [Randy] me dit “Je dois t’emmener en terre indienne”, poursuit Stevie. Je n’avais jamais vraiment entendu cette expression, “terre indienne”. »

Fil conducteur de RUMBLE : l’idée selon laquelle il existe des racines musicales communes entre les peuples d’ascendance autochtone, une manière différente d’aborder les sonorités qui leur permet d’endosser des rôles dans la culture mainstream – et de propager leur influence dans l’arbre généalogique du rock.

« Mon sens du rythme amérindien est dans mon ADN, affirme Stevie. C’est une perception influant sur notre façon d’entendre le tempo. »

Ce sentiment est partagé par les experts auxquels les producteurs de RUMBLE ont choisi de faire appel dans le film, allant de professionnels chevronnés tels que Quincy Jones et Steven Van Zandt, à des musiciens bien connus comme George Clinton et Taj Mahal, en passant par des scribes culturels, dont Martin Scorsese et John Trudell.

Faisant référence à l’époque où Randy Castillo collaborait avec Ozzy Osbourne, le bassiste Robert Trujillo rappelle dans le film comment le Prince of Darkness recherchait des musiciens qui intégraient l’approche spécifiquement « autochtone » à leur façon de faire de la musique.

« Ozzy a toujours dit qu’il aimait travailler avec des autochtones, des Hispaniques. Il avait un lien avec eux, déclare Trujillo. Il sentait qu’ils étaient meilleurs sur le plan rythmique. Il parlait toujours de Randy comme étant une connexion directe avec cette énergie autochtone et ce rythme qu’il aimait. »

Plus que tout, Stevie voulait faire un film qui illustre ces rapports entre les musiciens autochtones et la compréhension maintenant universelle du rock en tant que genre. Il dit qu’il refusa délibérément de faire de RUMBLE un « film ethnique », voulant au contraire créer un long-métrage sur des héros : ces personnes qui portaient ces sonorités dans leur ADN et qui les ont transmises avec amour à travers des générations de musiques et de musiciens.

Dans un entretien récent avec Stevie Salas, animé par l’équipe du contenu Taylor lors de notre émission Taylor Primetime, le musicien a exposé sa vision du film.

« RUMBLE concerne ces gens qui ont changé le monde, y déclare-t-il. Ce dont il s’agit vraiment, c’est de la façon dont les gens qui nous ont appris à tous ce qu’était le rock’n’roll ont tiré leurs enseignements des Amérindiens. Si je vous dis que Jesse Ed Davis était l’un des plus grands guitaristes des années 1970, vous allez peut-être vous dire “Oui, il jouait bien”. Maintenant, si c’est Eric Clapton qui vous l’affirme… Vous vous direz “Hum, je vais peut-être y jeter une oreille plus attentive”. »

Même s’il revient sur les histoires tragiques et qu’il met en lumière les difficultés rencontrées par les ancêtres de Stevie Salas, RUMBLE est sans aucun doute un documentaire rock du meilleur genre. En rassemblant des données historiques et culturelles disparates et en les intégrant dans un support bref mais convaincant, RUMBLE déterre les lignes d’influence autrefois connues uniquement des historiens de la musique et des quelques musiciens qui travaillèrent réellement avec ces héros amérindiens du rock. Bien plus qu’un documentaire de niche, RUMBLE est un film essentiel pour tout musicien ou auditeur qui souhaite comprendre comment le rock est devenu ce qu’il est aujourd’hui.

Taboo (Shoshone), du groupe de pop Black Eyed Peas, synthétise le message vers la fin de RUMBLE.

« Quand vous êtes entouré de superbes personnes issues des Nations autochtones et qu’elles sont fières de leur héritage, cela ne peut qu’inspirer tout le monde. »

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Garants de la santé des arbres

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Vous êtes-vous déjà demandé comment la population arboricole d’une ville était gérée ? Nous nous sommes adressés à West Coast Arborists pour en savoir plus.

Quelques membres de l’équipe Taylor sont campés dans le bureau de Mike Palat, de West Coast Arborists ; ce dernier nous fait une visite virtuelle de la plateforme de technologie de l’information que WCA utilise pour l’exploitation de son activité. Tous les yeux sont rivés vers un écran vidéo fixé au mur, alors que Mike navigue au sein du logiciel de gestion des arbres ArborAccess de WCA. Il s’agit d’une base de données fiable qui intègre des inventaires détaillés des arbres, ainsi que l’historique des tâches que l’entreprise a compilé pour les villes avec lesquelles elle collabore – soit près de 400 municipalités en Californie et dans certaines régions d’Arizona. Ce système est employé pour documenter l’évolution de plus de six millions d’arbres. Il intègre une cartographie GPS qui suit l’emplacement et le travail de ses arboristes en temps réel.

Mike, VP de WCA avec 20 ans d’expérience au service de l’entreprise, est maître-arboriste agréé, spécialisé dans les services publics et les municipalités. Il supervise les activités de sa société dans le sud-ouest de la Californie du Sud, notamment le comté de San Diego. C’est une encyclopédie vivante sur les arbres, et il est heureux de transmettre à nous, néophytes dans son domaine d’activité, quelques-unes des nombreuses considérations à prendre en compte dans la gestion et la planification d’une forêt urbaine.

La conversation aborde les bases d’un contrat d’entretien des arbres avec une municipalité, ou encore la raison pour laquelle l’expertise de WCA a été essentielle à la collaboration sur le bois urbain orchestrée par Taylor et son entreprise. 

Notre groupe comprend notamment Scott Paul, notre expert du développement durable en interne. Ce dernier connaît bien Mike et s’entretient fréquemment avec lui. (Mike est notre principale personne-ressource chez WCA, et tous deux siègent au conseil d’administration de Tree San Diego, un organisme à but non lucratif s’engageant à améliorer la qualité de la forêt urbaine de San Diego.) Tout au long de la démonstration, Scott a posé de nombreuses questions à Mike pour l’aider à aiguiller la conversation.

Comment les villes gèrent-elles leur population d’arbres?

West Coast Arborists en quelques chiffres

+1100 employés
+12 sites en Californie et en Arizona
+ 675K arbres taillés chaque année
+ 46K arbres abattus chaque année
+ 18.5K arbres plantés chaque année
+ 300K arbres inventoriés chaque année

Mike commence par expliquer de quelle manière les villes créent et gèrent leur inventaire d’arbres urbains. Au sein d’une ville, dit-il, divers services ou organismes peuvent gérer différentes classifications constituant leur population d’arbres publics. Par exemple, à San Diego, le service en charge de la Division des rues de la ville supervise l’entretien des arbres des rues. Le service des Parcs et loisirs s’occupe des arbres des parcs publics. Les arbres plantés près de services publics (lignes électriques) peuvent être gérés par San Diego Gas & Electric (agence du gaz et de l’électricité de San Diego)… Ensemble, tous ces arbres constituent la canopée urbaine de la ville et de sa périphérie : des arbres qui, pour nombre d’entre nous, se cachent en pleine lumière, se fondant dans le paysage au milieu des rues et des bâtiments, mais qui sont en réalité délibérément plantés, documentés et entretenus.

“De nombreux programmes municipaux de gestion des actifs s’occupent des nids-de-poule, des lampadaires, des systèmes d’arrosage… Et des arbres, déclare Mike. Notre logiciel constitue leur référence pour les arbres, et il a été spécialement conçu à l’intention des villes. Ces dernières possèdent des services de systèmes d’information géographique (SIG). Pour les villes sous contrat avec WCA, le fait que leur inventaire d’arbres soit hébergé dans ce programme ne leur coûte rien, et il est consacré à la gestion de leur population d’arbres.”

Une ville qui signe un contrat avec WCA peut bénéficier d’une gamme de services de gestion et d’entretien, en fonction des ressources de ses propres équipes.

“Dans le cadre de nos attributions, nous faisons l’inventaire des arbres pour une ville, poursuit Mike. Les villes sont propriétaires de ces données, et elles peuvent les héberger de diverses manières. Notre logiciel, ArborAccess, est un programme basé sur Internet accompagné d’une appli mobile. En gros, nous facturons la collecte de données (le fait d’envoyer un arboriste collecter ces informations), mais quand un organisme est sous contrat avec WCA, cela ne lui coûte rien lorsqu’il s’agit des autorisations de ce programme.”

Si une ville a signé un contrat d’entretien avec WCA, ArborAccess permet de documenter tout l’historique de travail. Pendant qu’il parle, Mike montre une carte de San Diego avec l’intégration GPS illustrant l’ensemble des équipes de WCA qui travaillent à ce moment précis.

“Vous voyez tous ces points?” demande-t-il. “Ce sont les GPS des équipes, les GPS des véhicules, en temps réel ; cela nous montre où nos employés travaillent, où ils sont garés, à quelle heure ils sont arrivés, à quelle vitesse ils roulent… Tout cela fait partie du programme.”

Qu’une ville ou que WCA s’occupe de la documentation relative à l’inventaire des arbres de la ville, une liste pré-qualifiée est créée et hébergée dans la base de données, avec notamment les recommandations d’entretien pour chaque arbre.

“Par la suite, si nos équipes effectuent des travaux de taille, s’ils voient quelque chose, ils mettent les données à jour pour informer les villes que ces arbres ont changé, continue Mike. Les arbres sont des êtres biologiques, ils sont en constante évolution. Ainsi, c’est un moyen d’indiquer aux villes quels sont ceux qui présentent un risque potentiel.”

Bien que WCA soit en charge de la documentation de l’état des arbres et de la transmission de ces informations à la ville, c’est cette dernière qui dira à ses services quoi faire. Quand il s’agit d’abattre des arbres en raison de leur âge, de leur mauvais état, du risque pour la sécurité, etc., la décision revient entièrement à la ville. Scott insiste sur ce point pour préciser que WCA (ou Taylor) n’est pas en train de faire le tour des rues pour chercher des arbres à abattre.

“Non, pas du tout, sourit Mike. Nous donnons aux municipalités des recommandations en fonction de nos observations, mais en fin de compte, ce sont elles qui décident d’abattre ou non les arbres.”

La conversation vient alors aborder les deux espèces de bois urbain que Taylor achète actuellement auprès de WCA (le frêne mexicain et, dorénavant, l’eucalyptus sideroxylon). Mike fait donc une recherche de ces deux espèces dans la ville natale de Taylor, El Cajon (municipalité cliente de WCA) pour démontrer l’utilité de leur système.

“On trouve 54 frênes mexicains dans la ville d’El Cajon, et si je veux savoir où ils se trouvent, je peux les cartographier… Et voilà. Je peux activer l’imagerie aérienne et, comme vous pouvez le voir, quand je clique sur un arbre, cela me dit ce que c’est, j’ai des détails le concernant, la dernière fois où il a été élagué… Vous pouvez consulter des informations à son sujet : recommandations de routine quant à la taille, aucun problème d’entretien, mais il y a une ligne électrique au-dessus de ce frêne mexicain ; nous allons le noter, car ce n’est pas très bon. ot a good thing for a Shamel ash to be under.”

Le bon arbre au bon endroit

Ce dernier point résume le mantra des arboristes du monde entier : « le bon arbre au bon endroit ». En d’autres termes, du point de vue de la planification et de la plantation, il est important d’installer des espèces d’arbres dotées de propriétés compatibles avec leur emplacement spécifique et servant leur objectif initial, qu’il s’agisse d’offrir de l’ombre, de servir de protection contre le bruit ou le vent, ou encore d’apporter d’autres avantages. Leur croissance ne doit pas s’avérer problématique, par exemple à cause d’une trop grande proximité avec un trottoir ou une rue, car les racines de certaines espèces sont susceptibles de déformer le trottoir ou d’interférer avec les conduites d’égout. Ils peuvent devenir trop grands, et leur cime peut aller toucher les lignes électriques. Cela relève souvent d’un exercice de géométrie : il faut ainsi envisager ce à quoi l’arbre va ressembler à maturité, et prévoir la manière dont il emplira l’espace à l’endroit où il sera planté.

Les “mauvais” arbres plantés au mauvais endroit finissent par devenir des “cibles à abattre”, indique Mike. “En réalité, l’agence San Diego Gas & Electric possède tout un programme qui essaye de se débarrasser de ces arbres problématiques, qui doivent être élagués bien plus souvent que les autres. Elle consacre beaucoup d’argent à nettoyer autour des lignes électriques, et il arrive très souvent qu’elle s’adresse à des organismes et leur dise, en gros, « on vous donne des arbres gratuitement si vous nous laissez abattre ceux-ci.”

Alors que les villes cherchent à planter davantage d’arbres pour développer leur canopée urbaine, elles ont également des emplacements vacants cartographiés et désignés comme sites de plantation appropriés. Mike zoome sur la carte, montrant une série de points gris qui représentent ces sites.

“Si nous effectuons une analyse des sites vacants, on pourrait par exemple vouloir mesurer la largeur d’une promenade, poursuit-il. S’il y a des lignes électriques aériennes, tout cela entre également en ligne de compte en termes de prise de décision.”

La durée de vie moyenne d’un arbre urbain est de huit ans.


Selon l’endroit, l’une des difficultés avec la plantation d’arbres, c’est de déterminer qui va les arroser, déplore Mike. “En ce moment [en Californie du Sud], c’est la plus grande difficulté que nous rencontrons, ajoute-t-il. Même si les villes sont prêtes à céder des arbres, personne n’en veut. Il existe des contrats d’arrosage, mais cela coûte cher. Ou alors, vous allez trouver un locataire qui va vous dire, OK, je m’en occupe, et puis qui va déménager, et la personne suivante n’en aura rien à faire. Cela explique principalement pour quelle raison la durée de vie moyenne d’un arbre urbain est de huit ans.”

Le coût de l’arrosage d’un arbre fait malheureusement les frais d’une idée fausse, continue Mike.

“Certaines personnes croient qu’il faut des milliers de dollars par an pour qu’un jeune arbre se développe, élabore-t-il. En réalité, cela coûte une dizaine de dollars par an. Les litres d’eau nécessaires peuvent être employés de manière stratégique pour optimiser ce dont l’arbre a besoin pour s’épanouir.”

Planter et entretenir un jeune arbre coûte environ 10 dollars par an.


Une grande partie des décisions liées à la plantation d’arbres en ville doivent prendre en compte l’impact à long terme des milieux dans lesquels ils vivent et grandissent. Il est de plus en plus essentiel de prévoir comment les effets du changement climatique vont obliger les villes à repenser la viabilité de leurs populations d’arbres pour les décennies à venir.

À cette fin, WCA a travaillé avec d’autres experts des arbres en Californie pour croiser les données et créer une base encore plus détaillée à l’échelle de l’État, avec des profils d’arbres et des recommandations pour leur plantation. Matt Ritter est l’un de ces partenaires. Professeur au département de biologie de Cal Poly, San Luis Obispo, il est également expert en horticulture, auteur et l’une des plus grandes autorités mondiales sur l’eucalyptus. La base de données virtuelle de Matt, SelecTree (https://selectree.calpoly.edu/), est une excellente ressource pour sélectionner les espèces appropriées en Californie.

“Le programme que nous avons élaboré avec Matt a fait connaître des arbres dont personne n’avait entendu parler et ce, afin d’obtenir une certaine dynamique sur des espèces qui devraient être introduites pour contribuer à la réussite future d’initiatives de plantation”, déclare Mike.

Pour démontrer quelques-unes des autres fonctionnalités de leur logiciel, Mike extrait les données relatives aux arbres d’El Cajon (là où siège Taylor) pour nous donner un aperçu de l’inventaire des arbres. Nous pouvons observer, statistiquement, les 10 espèces les plus plantées, triées par pourcentage de la population d’arbres : l’espèce Lagerstroemia est en tête avec 12,7 %, suivie par le palmier de la reine (Syagrus romanzoffiana) avec 12,2 %. Ces données permettent de mener une diversification saine des espèces plantées.

“Vous ne souhaitez pas voir une espèce dominer votre population d’arbres à plus de 10 %, en particulier ici, en Californie”, explique Mike. “La diversité des espèces, c’est important. La raison, c’est que de nouveaux ravageurs arrivent en Californie tous les 40 jours ; votre population d’arbres devient vulnérable si votre pourcentage dépasse 10%.”

La diversité en termes d’âge est une autre considération statistique importante pour évaluer la santé de la population d’arbres d’une ville, dit Mike en regardant la taille des spécimens pour estimer l’âge des arbres d’El Cajon.

“Seul 0,55 % des arbres présentent un diamètre supérieur à 78 cm. Il serait judicieux de mieux répartir cette diversité d’âge, poursuit-il. En général, lorsque les arbres atteignent ce diamètre, ils deviennent des cibles à abattre ; en effet, de nombreux éléments peuvent les affecter au fur et à mesure de leur vieillissement, qu’il s’agisse de maladies, de ravageurs, du déclin ou du fait de ne pas être appropriés pour leur site de plantation.”

Quand on parle de l’inventaire des arbres de Californie, un facteur qui a fait de l’État un centre de la diversité arboricole est son climat méditerranéen (et les microclimats des zones littorales, des vallées dans les terres ou des montagnes), qui permet à de nombreuses espèces de s’adapter. De plus, Mike souligne qu’une vaste partie de la Californie, en particulier les régions centrale et méridionale de l’État, étaient à l’origine essentiellement des « toiles vierges », peu couvertes d’arbres, ce qui explique pour quelle raison de nombreuses espèces ne sont pas endémiques. (À titre d’exemple, veuillez lire la rubrique Pérennité de Scott Paul dans ce numéro : il y aborde l’histoire de la Californie avec l’eucalyptus).

La conversation revient aux espèces d’arbres urbains avec lesquelles Taylor travaille. Mike montre alors l’emplacement de certains eucalyptus sideroxylon dans la zone. Nous espérions prendre quelques photos d’eucalyptus et de frênes mexicains matures quelque part à proximité, et il a repéré quelques endroits : l’un est une bande médiane le long d’une route, comprenant plusieurs grands eucalyptus ; l’autre est un parc abritant à la fois des eucalyptus et des frênes mexicains.

Sans l’analyse des données de WCA, Taylor ne serait pas en mesure de s’engager à utiliser ces bois urbains sur des modèles dédiés.


Scott souligne que le logiciel de WCA a permis à Taylor de s’engager à utiliser du frêne et de l’eucalyptus sideroxylon sur des modèles dédiés dans notre gamme.

“La grande question pour Taylor, au-delà des propriétés adéquates pour la fabrication de guitares, était de savoir si l’approvisionnement serait constant à l’avenir, dit-il. La base de données de WCA a permis de nous montrer qu’il existe encore un grand nombre d’arbres dignes d’intérêt dans tout l’État, qu’on en plante toujours de nos jours et, en fonction de l’espérance de vie moyenne de ces espèces, WCA peut nous donner une assez bonne estimation des taux d’abattage annuels. Bien sûr, ce chiffre évoluera d’une année sur l’autre, mais cela nous a donné la confiance nécessaire pour aller de l’avant. Si WCA n’avait pas été en mesure de faire cela, nous n’aurions pas pu nous engager à employer régulièrement ces bois dans notre gamme.” 

Depuis la signature de ce contrat d’approvisionnement en 2020, Taylor et WCA ont continué d’investir dans des processus et une infrastructure qui améliorent les capacités opérationnelles de WCA avec du bois issus des arbres abattus.

“Nous possédons dorénavant une procédure spécifique : lorsqu’un organisme fait une demande d’abattage d’un frêne mexicain, mon téléphone sonne et nous pouvons nous assurer de communiquer avec l’équipe d’abattage, déclare Mike. Cela nous rappelle d’être très minutieux lorsque nous tombons l’arbre et veille à ce que ce dernier soit emporté vers notre cour de tri d’Ontario (Californie).”

Dans cette vidéo (extraite d’une discussion plus étoffée sur l’approvisionnement en bois urbain), Jay Parkin (producteur de contenu chez Taylor) s’entretient avec Scott Paul, notre directeur de la pérennité des ressources naturelles, Andy Powers, designer et maître-luthier Taylor, et Mike Palat, arboriste en chef chez West Coast Arborists. Le quatuor aborde la définition d’une forêt urbaine, les facteurs qui entravent le bon approvisionnement en bois urbain et le rendent plus onéreux que ce qu’on pourrait penser, ainsi que ce qui a incité West Coast Arborists à commencer à créer une infrastructure pour soutenir ce nouveau modèle d’approvisionnement.

Taylor a également travaillé en étroite collaboration avec WCA pour préserver et couper correctement les rondins, d’une manière qui soit appropriée à la fabrication de guitares.

“Il ne fait aucun doute que nous avons énormément appris à vos côtés, conclut Mike. Nous avons construit davantage de structures d’ombrage, nous entretenons dorénavant l’humidité du bois… Nous ne nous en inquiétions pas avant de commencer à travailler avec vous. À présent, nous effectuons les découpes comme vous nous les avez montrées.”

Cette infrastructure créera idéalement les fondements d’une économie circulaire autour de ce bois et, espérons-le, servira de modèle pour la fabrication d’autres produits à forte valeur ajoutée.

En plus des autres critères qui contribuent à déterminer quels sont les arbres à planter dans les environnements urbains à l’avenir, la valeur de ces spécimens en fin de vie deviendra peut-être – avec un peu de chance – un autre élément à prendre en compte.

Crash-test guitares avec des pros

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Nous avons invité quelques musiciens exigeants à tester nos nouvelles guitares de série 500. Voici ce qu’ils en ont pensé.

En juillet, des membres de notre équipe des Relations artistes ont passé une journée à rencontrer divers musiciens talentueux basés à Los Angeles, chez Republic Studios (une filiale du label Universal Music Group). Lors d’une série de sessions individuelles, ils ont cherché à connaître les premières impressions de ces artistes exigeants quant à nos nouvelles guitares en eucalyptus.

Nous voulions obtenir des réactions franches, partiales ; ainsi, à part le style de caisse des guitares, nous n’avons révélé aucune information à leur sujet. L’ensemble des artistes sont des musiciens Taylor avec lesquels nous travaillons. Pour être complètement honnêtes, nous devons indiquer qu’ils ont déjà des affinités pour nos guitares. Cela dit, nous leur avons demandé ce qui distinguait ces modèles en particulier, que ce soit positif, négatif ou autre. Nous leur avons proposé la 512ce et la 514ce, et les avons encouragés à jouer sur ces deux instruments, en commençant par le modèle qu’ils voulaient.

Sur le plan esthétique, presque tout le monde a adoré le look du subtil Edgeburst, en particulier en association avec le coloris légèrement plus sombre de la table en épicéa torréfié. Plusieurs artistes ont aimé le filet en imitation écaille de tortue. Musicalement parlant, le groupe penchait assez uniformément soit pour un modèle, soit pour l’autre.

Voici ce qui est principalement ressorti de leurs réactions.

Matt Beckley

Guitariste, auteur-compositeur, producteur, ingénieur

[Joue d’abord sur la 512ce.] C’est génial. [Prend ensuite la 514ce.] Celle-ci te demande un jeu énergique. Alors, c’est quoi le truc ? Pourquoi est-ce que ça sonne aussi bien ? Le son est vraiment articulé, mais équilibré… Il y a une très bonne réponse dans les graves, une bonne résonnance. On ne dirait pas que c’est une guitare neuve, mais ce n’est pas péjoratif. On n’a pas l’impression qu’elle ait besoin d’être rôdée. Elle a la jouabilité d’un vieil acajou, elle paraît vieille mais dans le bon sens du terme. 

J’enregistre beaucoup et, parfois, en particulier quand tu as une guitare acoustique, tu dois fournir beaucoup d’efforts ; avec celle-ci, on dirait que l’EQ a déjà été faite, mais en bien… C’est à ça que ça me fait penser. C’est vraiment équilibré dès le départ. Le son n’est pas raboté.

Tu as l’impression que ça pourrait être ta seule et unique guitare, parce qu’on dirait qu’elle va super bien s’enregistrer, et en même temps elle t’inspire, te pousse à composer. C’est un peu comme quand tu prends une bonne vieille guitare à épaules tombantes, ou un instrument du même genre… Ils sonnent bien dans ton salon, mais tu dois énormément retravailler leur son en studio, ou ça ne rend pas bien sur scène. C’est une bonne source d’inspiration pour jouer, mais aussi pour composer… Dans la pièce, ça semble également être une bonne guitare d’enregistrement. Je dirais donc que je m’en servirais pour quasiment tout. Autre chose : tu peux y aller énergiquement, mais sa réponse est satisfaisante face à un jeu en fingerpicking. Elle est vraiment sympa, celle-là.

Quant à la 512ce… Elle a un volume impressionnant pour une guitare aux dimensions aussi réduites. Et pourtant, j’ai la main lourde ! Elle a cet effet de compression mais elle ne salit pas le son, parce que sur les nombreuses guitares à caisse de plus petite taille que j’utilise, je ne peux pas y aller aussi fort, ce qui n’est pas un mal ; ça s’ajuste à mon jeu… Il y a énormément de basses qui ressortent, mais de manière vraiment contrôlée, pas brouillonne. 

Les guitares Taylor parviennent à délivrer des graves conséquents et une bonne projection, mais sans souiller le mix ; en tant que producteur et musicien jouant principalement en live, ce que je recherche, c’est un instrument qui étaiera cela… 

[Après avoir appris quels sont les bois sur cette guitare] Cette guitare est fantastique. Je ne parviens pas à croire que ce n’est pas de l’acajou ! Ça sonne vraiment comme de l’acajou. C’est vraiment spécial, et en tant que personne se souciant de la planète, je suis content que vous trouviez un moyen de la préserver… Vous avez vraiment assuré.

Dory Lobel

Musicien, auteur-compositeur, producteur, membre du groupe jouant dans l’émission The Voice depuis 10 ans

[Il regarde la 514ce.] Elle est belle, le manche est chouette. [Joue un accord.] Waouh… OK, tout d’abord, cet instrument est très, très bien ; il est vraiment surprenant. Super doux, super équilibré. On n’entend presque aucune aspérité, alors que quasiment toutes les acoustiques en ont. Souvent, les instruments acoustiques sont construits à des fins de volume et de projection ; parfois, les notes individuelles manquent de caractère, elles ne s’affirment pas. J’ai l’impression… que chaque note a une forte personnalité, mais qu’elle est très ronde. 

Le mot qui me revient sans cesse, c’est « équilibre ». L’instrument est vraiment super équilibré. J’ai vraiment une relation « Je t’aime/Moi non plus » avec les guitares acoustiques. Peu de gens le disent, mais je pense qu’elles sont tout d’abord conçues pour délivrer du volume. Je les compare toujours aux mandolines ou aux banjos, qui ont bien plus de personnalité et de médiums. Mais c’est ce que je recherche dans une acoustique : je veux un son qui soit suffisamment intéressant pour que tu puisses jouer une petite note et c’est tout… Tu peux la laisser sonner. L’intonation est dingue.

C’est intéressant parce que l’instrument délivre toute la gamme de fréquences en hi-fi, mais pas au détriment de la douceur. J’aime beaucoup de choses, comme Elliott Smith, avec ses morceaux acoustiques très émouvants, mais avec un petit quelque chose de Tony Rice, un son bluegrass haute-fidélité. La façon dont la guitare sonne, son intonation… Tout s’épanouit à merveille. Je savais qu’elle serait top – cela fait 20 ans que je joue sur des modèles de série 500 – mais elle est vraiment épatante.

À The Voice, je me sers énormément de cette forme [Grand Auditorium] : c’est l’une de mes préférées. Celle-ci, et je pense que tout le monde va être d’accord avec moi, c’est un couteau suisse musical. Je sais que certains disent que des formes sont plus propices à un jeu au médiator ou en accords. Celle-ci, croyez-moi, elle peut tout faire. J’en ai joué avec Ryan Adams, Alison Krauss et Vince Gill… Rien n’est impossible avec cet instrument, et vous pouvez même enregistrer avec. Vous recourez davantage à certaines guitares en live parce qu’elles sont fiables, et vous prenez autre chose en studio. Celle-ci, elle peut faire les deux sans aucun doute. Elle est superbe… La preuve, je ne veux pas arrêter d’en jouer !

Jaco Caraco

Guitariste de session/scène, membre du groupe dans l’émission The Kelly Clarkson Show

[Joue d’abord sur la 512ce.] Elle sonne bien. Waouh… Je n’en reviens pas, le sustain dure encore ! Je ne crois pas avoir déjà entendu ça auparavant. Les sensations sont géniales, le son est top. Il est sympa, boisé, ce que j’adore avec une guitare acoustique. Parfaitement juste. Waouh, j’adore.

J’aime beaucoup les médiums. Ils ne sont pas abrupts. L’instrument sonne super bien quand vous le jouez en fingerpicking, mais si vous jouez en accords, il est tout aussi épatant.

[Joue sur la 514ce.] Bien évidemment, la caisse est plus imposante, donc on a davantage de basses, presque plus comme une J-200. Pour moi, maintenant que j’ai entendu les deux, que j’ai pu jouer sur les deux… Celle-ci serait probablement davantage celle que je prendrais pour gratter des accords. Elle délivre ce petit côté scintillant sympa. Très impressionnant.

C’est une guitare incroyable. Elle est vraiment bien équilibrée. Et vous sentez les basses résonner en vous… C’est vraiment cool. 

Pour moi, la guitare classique avec laquelle j’enregistrerais serait une vieille Gibson. Mais je serais heureux d’enregistrer avec celle-ci, et je parie que personne ne parviendrait à faire la différence, sauf en ce qui concerne le sustain et l’intonation.

Horace Bray

Guitariste de session/tournée, interprète, producteur

[Joue sur la 512ce.] Première réaction : Elle sonne bien. La première chose qui m’a interpellé, c’est qu’elle est vraiment homogène tout au long du manche. J’adore les guitares, mais j’aime vraiment quand j’ai l’impression de jouer sur un piano, où le son est équilibré sur l’ensemble de l’instrument. C’est le premier truc qui se démarque. Il se passe définitivement quelque chose dans les médiums, quelque chose qui diffère de mon expérience avec mes guitares à table épicéa et dos/éclisses en acajou. On dirait presque qu’il y a un effet de compression naturelle, ce qui contribue probablement à cette uniformité sur l’ensemble de la guitare. Le son n’est pas mou. Les silences parlent vraiment, et c’est ce sur quoi je m’attarde un peu… L’attaque est plus immédiate avec cet instrument.

[Joue sur la 514ce] Waouh. Celle-ci a des qualités un peu plus percussives. J’ai l’impression qu’elle réagit un peu plus face à une attaque au médiator. Ça me donne envie de gratter des accords… Je pense que j’aime la façon dont le médiator attaque davantage les cordes, mais la compression plus naturelle que j’obtiens avec l’autre me fait plus ou moins graviter davantage vers des lignes mélodiques simples. Probablement un peu plus de bluegrass avec celle-ci, un jeu plus en accords, avec des notes qu’on laisse résonner, sur celle-là.

Je pense que les deux se complèteraient très bien en studio… Je pense que la différence d’attaque donnerait un excellent résultat si on superposait ces deux instruments.

Taylor Gamble

(Ari Lennox) Guitariste de session/tournée (gospel-rock, R&B, acoustique/classique)

[Joue sur la 512ce] J’aime bien les sensations en termes de tension des cordes. Je peux vraiment avoir un trémolo ici… L’action est parfaite. Elle possède vraiment la chaleur du palissandre ; j’aime ce bois pour sa rondeur, pour sa capacité à s’adapter à différents genres.

[Le son est] luxuriant… J’adorerais l’entendre branchée et amplifiée avec un micro dans le même temps, car ce son est massif. Quand je joue doucement, je peux vraiment entendre le son dans son ensemble… Le sustain est épatant. Les notes durent, je n’ai pas l’impression de perdre en consistance alors qu’elles s’atténuent. Quand je gratte des accords, l’attaque claque, conformément à mes besoins.

Je pourrais jouer un set acoustique entier sur cette guitare, en accords, en fingerpicking… J’ai associé certaines pédales d’effet à mes acoustiques, parce que je trouve que c’est beau quand tu maries parfaitement le son acoustique au son électrique, même si tu ne fais que gratter des accords. La couche supplémentaire offerte par un instrument acoustique peut véritablement être la cerise sur le gâteau dans de nombreuses situations. J’utiliserais sans aucun doute cette guitare dans une application acoustique ; je m’en servirais certainement en concert : par exemple, si je jouais aux côtés d’un artiste, je la sortirais probablement et vous dirais « Amplifiez-la juste avec un micro, même pas besoin de la brancher, ça va bien sonner. » J’enregistrerais également avec elle. Honnêtement, c’est le genre d’instrument que j’enregistrerais en même temps que mes parties chant. 

Cette guitare me permet d’entendre tout ce que j’ai besoin d’entendre quand je joue sur une acoustique. J’entends très bien les graves, j’entends toujours les aigus, et les médiums… J’ai plus de médiums avec celle-là, mais la façon dont je joue… Je joue beaucoup d’accords en y mettant toute mon âme, j’ai donc besoin de ces basses. Les accords doivent être luxuriants, ils doivent sonner, ils doivent résonner. Voilà la musicienne que je suis. Le son est très important à mes yeux. 

Janet Robin

Autrice-compositrice-interprète, membre de The String Revolution

[Joue sur la 514ce] Comme d’habitude, le manche est top. L’action est excellente. J’ai un jeu plutôt percussif… La réponse est assez bonne, d’autant plus que ce n’est pas une dreadnought. Elle encaisse mon jeu. Je pense qu’elle a un son sympa, homogène. Il est très équilibré. [Joue en accords, mais moins énergiquement.] Le sustain est superbe. Mon autre Taylor est en épicéa et palissandre [dreadnought signature Dan Crary]. Je n’obtiens pas vraiment ce son. C’est très velouté ; très homogène entre les basses, les médiums et les aigus. Je dirais que ça penche un peu plus vers les médiums. Bien sûr, cela dépend aussi des cordes que vous utilisez.

Je pense que c’est le genre de guitare que vous pouvez utiliser de nombreuses manières différentes : avec un jeu percussif, comme moi, peut-être en fingerstyle [joue en fingerpicking], superbe. Là encore, cette espèce de sustain sympa, velouté. Clairement géniale pour le fingerstyle, pour gratter des accords… Une excellente guitare d’auteur-compositeur-interprète. Même si vous jouez en solo… Je suis convaincue qu’elle peut être parfaite pour un artiste solo. En raison de son penchant pour les médiums, elle se démarquerait au sein d’un groupe… [Joue encore] La dynamique est superbe.

Trois Hommes et un Destin

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En tant que luthier en chef et président-directeur général, Andy Powers est prêt à chapeauter la prochaine génération d’innovations Taylor

Nous avons dû commander de nouvelles cartes de visite à Andy Powers. En effet, le 31 mai, nous avons annoncé qu’il venait d’être nommé président-directeur général de Taylor. Si vous connaissez Andy, vous savez qu’il ne fait pas cas des intitulés de poste : il aurait simplement tendance à mettre en avant son rôle de luthier afin de souligner que Taylor cherche encore et toujours à fabriquer des instruments qui ravissent et inspirent les musiciens.

Dans une vidéo préenregistrée avec Andy, Bob Taylor et Kurt Listug, co-fondateurs – et à présent anciens président et directeur général, respectivement – étaient fiers d’apprendre la nouvelle aux employés-propriétaires de Taylor un jour avant l’annonce publique. Bob et Kurt ont également indiqué qu’ils continueraient à s’impliquer dans l’entreprise en tant que conseillers senior et co-présidents du conseil d’administration de Taylor Guitars, mis en place dans le cadre de la transition de la société vers un actionnariat complet des salariés.

L’annonce a eu lieu quelques jours avant le NAMM d’été. Se déroulant à Anaheim, en Californie, le retour du salon était un événement à lui seul en raison des annulations dues à la COVID !

La semaine suivante, nous avons organisé notre programme semestriel d’intégration sur le campus Taylor à El Cajon. Andy a pu s’adresser en personne aux employés-propriétaires, parler de son nouveau rôle et aborder la voie qu’il souhaitait nous voir emprunter en tant que fabricant de guitares. Quelques morceaux sont tout d’abord venus ouvrir les festivités.

Jason Mraz, ami de longue date d’Andy (qui l’accompagnait d’ailleurs sur scène), est venu jouer quelques chansons.

La boucle était bouclée : en effet, Andy avait déjà accompagné Jason sur la scène Taylor du NAMM en 2010 ; c’est cette prestation qui permit à notre maître-luthier et à Bob de faire connaissance. De grandes discussions s’ensuivirent entre les deux hommes. Bob argumenta. Andy rejoignit l’entreprise en janvier 2011, et la suite, vous la connaissez : elle continue d’ailleurs de s’écrire mais cette fois, avec Andy dorénavant officiellement à la tête de l’entreprise.

Une transition en douceur

Compte tenu de la progression des événements chez Taylor au cours de ces dernières années, peu d’employés de l’entreprise ont été surpris par la promotion d’Andy. Cela semblait plutôt être la suite logique du plan de succession initié par Bob et Kurt. En 2019, Andy est devenu partenaire propriétaire de la société : cela témoignait de la confiance que Bob et Kurt lui accordaient, ainsi que de leur volonté de conserver le design de guitares au cœur des préoccupations de Taylor pour l’avenir à long terme.

Andy possède la vision et le talent nécessaires pour continuer à faire évoluer les guitares Taylor. Sa présence est essentielle pour l’avenir de l’entreprise.

Bob Taylor

Cet engagement a été renforcé lorsque l’entreprise a annoncé sa transition vers un actionnariat complet des salariés en 2021 ; selon Bob, Kurt et Andy, il s’agissait du meilleur arrangement possible pour préserver la culture de créativité et d’innovation guitaristique qui étaye la croissance et la réussite de Taylor. La vision créative d’Andy, ses designs axés sur les musiciens et son leadership pondéré chez Taylor, ainsi que son implication professionnelle au sein de l’entreprise, ont été des facteurs importants dans cette décision, confortant Bob et Kurt dans leur choix.

“Andy possède la vision et le talent nécessaires pour continuer à faire évoluer les guitares Taylor, déclare Bob. Sa présence est essentielle pour l’avenir de l’entreprise. ”

Apprendre aux côtés de Kurt

Bien que le passage du flambeau entre Bob et Andy ait été évident dès le départ, il n’était au début pas prévu qu’Andy remplace Kurt. Cependant, Kurt déclare qu’Andy s’était tout de suite montré à la fois intéressé et capable de s’occuper du côté commercial de Taylor, et qu’il avait compris comment tous les éléments devaient s’emboîter pour entretenir la bonne santé financière de l’entreprise.

“Depuis son arrivée en 2011, Andy a travaillé en étroite collaboration avec les services des ventes, du marketing, des finances et des ressources humaines, que je dirigeais ; il comprend parfaitement leur fonctionnement”, a expliqué Kurt lors de l’annonce aux employés-propriétaires de Taylor.

Au cours de ces dernières années, Kurt a consacré beaucoup de temps à superviser Andy, à lui parler de budgétisation financière, à passer en revue les états financiers et à aborder la philosophie de gestion de l’activité qui a guidé les décisions prises au fil du temps. Il admet s’être rendu compte en 2020 qu’Andy était la personne adéquate pour reprendre son poste, alors qu’ils préparaient le terrain pour la transition vers un régime d’actionnariat des salariés.

Kurt souligne également qu’il est à présent plus faisable pour une seule personne de superviser à la fois la fabrication de guitare et la partie commerciale de l’entreprise ; en effet, la présence de Taylor est bien établie sur le marché, et la société possède une équipe de direction forte et qualifiée : riches d’une solide expérience chez Taylor, ses membres seront en mesure de soutenir Andy dans ses fonctions.

Que ce soit pour Bob ou moi, il nous aurait été impossible de créer et d’établir l’entreprise seul, admet-il. Bob avait 19 ans et moi 21. On n’avait aucune expérience. Il nous a fallu nous concentrer sur nos centres d’intérêt et nous améliorer au fur et à mesure que nous travaillions dessus. L’entreprise est bien différente maintenant.

Andy bénéficie des enseignements de Bob et Kurt.

C’était amusant de travailler avec Kurt et de voir un côté des choses, puis de se pencher sur l’autre côté avec Bob, déclare-t-il. J’ai énormément de chance d’avoir pu collaborer avec eux et de comprendre leurs points de vue. 

Rester fidèle à la marque en adoptant le changement

Dans le cadre de la révélation publique du nouveau rôle d’Andy, nous avons enregistré une édition spéciale de notre émission en streaming Taylor Primetime, animée par Jay Parkin, producteur de contenu pour Taylor. Bob, Kurt et Andy étaient les invités spéciaux de l’émission. Ils ont fait part de leurs réflexions et ont expliqué pour quelles raisons cette situation serait bénéfique pour l’entreprise et ses parties prenantes à l’avenir. Jay a demandé à Andy comment ce dernier envisageait son changement de poste.

J’ai vraiment beaucoup de chance, car nous sommes entourés de personnes exceptionnelles avec qui je travaille tout le temps. 

Andy Powers

En toute honnêteté, mon rôle ne change pas vraiment, a-t-il répondu. À bien des égards, c’est un peu comme d’habitude… Franchement, nous avons une équipe incroyable qui travaille ici, et qui me permet de passer la majeure partie de mon temps à fabriquer mes guitares. Les bases que Bob a posées avec nos équipes de production et de développement produits, nos équipes de construction et d’entretien des machines, l’approvisionnement en bois, ainsi que le travail que Kurt a abattu en montant les services des ventes, du marketing, des finances et des ressources humaines… J’ai vraiment beaucoup de chance, car nous sommes entourés de personnes exceptionnelles avec qui je travaille tout le temps. Nous avons des vétérans du secteur, nous avons des gens au sommet de leur art dans leur domaine… Il est donc relativement facile de faire tourner l’entreprise grâce à ces services que l’on pourrait qualifier de plus classiques. Ne vous méprenez pas : c’est énormément de travail chaque jour. Mais les gens avec qui nous travaillons sont très pro, ils sont vraiment bons dans leur domaine, c’est donc un vrai plaisir !

Bien que le rôle d’Andy ne change pas de manière spectaculaire, Bob, Kurt et Andy conviennent que conformément à l’esprit Taylor, nos guitares vont – et doivent – continuer à évoluer. Bob transmet à Andy un sage conseil, né des enseignements du temps.

À chaque fois que j’ai modifié quelque chose sur une guitare, les gens m’ont dit “Est-ce que ça va la changer ?” Ce qu’ils veulent dire, c’est “Est-ce que ça ne va pas faire empirer les choses ?” Je ne compte plus le nombre de fois où cela s’est produit. Libre à toi de faire évoluer les choses, Andy. Perfectionne-les.

Andy comprend qu’il doit à présent diriger l’entreprise de manière à en améliorer l’activité dans son ensemble. La grande question, dit-il, c’est l’améliorer pour qui ?

“Dans notre cas, nous pouvons faire mieux pour les musiciens que nous servons, pour les fournisseurs auprès desquels nous achetons nos matériaux, pour les personnes à qui nous vendons nos guitares, et pour nos employés. Quand nous évoluons à des fins d’amélioration, ce sont tous ces gens qui en retirent des avantages.”

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Le roi de la guitare R&B Kerry « 2 Smooth » Marshall est de retour avec encore plus d’astuces pour jouer du R&B sur un instrument acoustique

Vos trois nouveaux cours de guitare avec Kerry “2 Smooth” Marshall, guitariste de session, professeur de musique et virtuose du R&B, sont arrivés !

Grâce à plus de 20 années d’expérience dans le monde de la musique, Kerry peut enrichir ses célèbres cours de guitare en ligne ainsi que les enseignements de son école de guitare virtuelle, Kerry’s Kamp. Avec près de 135 000 abonnés sur YouTube et de nouveaux cours vidéo proposés chaque semaine, Kerry est une source permanente d’inspiration pour les musiciens cherchant à explorer les techniques guitaristiques de l’univers du R&B, du gospel et de la néo-soul. En tant que guitariste de session, Kerry a également joué et enregistré aux côtés de grands artistes tels que Tori Kelly, Jason Derulo, Chrisette Michelle et Ledisi.

Technique upstroke

Kerry vous montre une technique simple au médiator : le jeu en upstroke, ou “coup vers le haut”, pour une accentuation rythmique subtile. Regardez Kerry vous démontrer comment agrémenter facilement votre son d’une touche R&B.

Accord mineur de onzième

Kerry explore ensuite un son important du jeu de guitare R&B, pouvant également s’adapter à d’autres styles : l’accord mineur de 11e. Regardez Kerry vous montrer comment employer l’accord mineur de 11e comme variation subtile de l’accord mineur de 7e, plus courant.

Triades

Enfin, Kerry propose un cours pour les musiciens plus expérimentés sur les triades, une autre technique subtile que vous pouvez employer pour colorer votre jeu et ainsi créer une douce atmosphère R&B

Vous voulez visionner davantage de cours de guitare proposés par Kerry “2 Smooth” Marshall? Veillez à consulter sa chaîne YouTube et à vous abonner à ses vidéos pédagogiques hebdomadaires.

Présentation des guitares Custom, 2 round

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Découvrez encore plus de guitares remarquables issues de notre programme de personnalisation, équipées de bois de lutherie haut de gamme et de magnifiques détails esthétiques

Dans notre dernier numéro, nous vous avions présenté un petit panel de superbes guitares Taylor construites sur mesure, dessinées pour un événement commercial exclusif s’étant tenu en parallèle au retour du NAMM à Anaheim, Californie, en juin de cette année. Ces guitares, fabriquées en éditions très limitées, reflètent le nec plus ultra du savoir-faire et de la créativité esthétique de Taylor. Regorgeant de caractéristiques remarquables, nombre de ces instruments personnalisés arborent des bois de grade premium, faisant d’eux des modèles dont les sonorités riches n’ont d’égales que leur look attrayant.

Pour mettre en valeur correctement les détails de ces guitares, nous avons également amélioré la présentation de la galerie sur le site Internet de Taylor. Vous pouvez aussi découvrir la collection en constante évolution de modèles Taylor personnalisés, accompagnés de superbes photos, de leurs caractéristiques complètes et du nom des revendeurs les ayant commandés à l’adresse https://customs.taylorguitars.com.

Et si l’un de ces instruments vous interpelle, il vous suffit de contacter notre service client ; nous vous aiderons à en trouver un.

Custom 12-Fret Grand Concert (#7)

Back/Sides: Noyer
Top: Noyer
Appointments: filet de caisse en bloodwood, rosace simple anneau érable/bloodwood au motif “Roman Leaf”, incrustations de touche en érable/bloodwood datant des débuts de la série 900, finition vernie Shaded Edgeburst chocolat

Custom Grand Auditorium (#36)

Back/Sides: érable à grandes feuilles
Top: épicéa de Sitka
Appointments: filet et repose-bras en érable flammé, rosace simple anneau en érable/koa, incrustations de touche en érable/koa au motif “Art Deco”, finition vernie Koi Blue avec bande naturelle au dos

Custom Grand Symphony (#16)

Back/Sides: palissandre indien
Top: épicéa Lutz
Appointments: filet en bloodwood, rosace simple anneau érable/bloodwood, incrustations de touche/de tête en érable/bloodwood au motif “Bouquet”, chevilles de chevalet teintées en os avec points en opale australienne rouge, bords de caisse chanfreinés, finition satinée silencieuse avec dos et éclisses Kona Edgeburst et table Wild Honey Burst.

Custom Grand Symphony (#18)

Back/Sides: érable à grandes feuilles
Top: épicéa de Sitka
Appointments: filet de caisse en cocobolo, rosace simple anneau en paua, incrustations de touche/de tête en paua au motif “Spring Vine”, chevilles de chevalet teintées en os avec points en opale australienne verte, mécaniques Gotoh 510 coloris Or ancien, finition vernie Amber avec vieillissement de la table

Custom Grand Symphony (#28)

Back/Sides: acajou néotropical
Top: épicéa de Sitka
Appointments: filet en ébène d’Afrique de l’Ouest, rosace simple anneau en paua, incrustations de touche/de tête/de chevalet en paua et nacre au motif “Nouveau”, mécaniques Gotoh 510 Or ancien, finition vernie noire transparente

Custom T5z (#19)

Body: sapelli
Top: érable pommelé à grandes feuilles
Appointments: filet noir avec bord de table en abalone vert, incrustations de touche/de tête en abalone vert au motif “Byzantine”, chevilles de chevalet teintées en os avec points en opale australienne verte, finition vernie Supernova Edgeburst

Custom Grand Auditorium (#27)

Back/Sides: palissandre indien
Top: séquoia sempervirens
Appointments: filet et repose-bras en bloodwood, rosace simple anneau en paua, incrustations de touche en paua au motif “Leaf”, chevilles de chevalet teintées en os avec points en opale australienne rouge, finition satinée silencieuse avec table Shaded

Custom Grand Symphony (#28)

Back/Sides: mimosa à bois noir figuré
Top: épicéa commun
Appointments: filet et repose-bras en bloodwood, rosace simple anneau en bloodwood, incrustations de touche en érable/koa au motif “Running Horses”, mécaniques 510 Gotoh

  • 2022 Édition 3 /
  • Focus sur les bases de l’entretien de la guitare avec Rob Magargal

Focus sur les bases de l’entretien de la guitare avec Rob Magargal

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Taylor’s service network manager explains basic guitar care tools, how to change strings and proper humidity control.

Vos trois nouveaux cours de guitare avec Kerry “2 Smooth” Marshall, guitariste de session, professeur de musique et virtuose du R&B, sont arrivés !

Rob Magargal, directeur du réseau de service Taylor, a passé de nombreuses années penché sur un établi à l’usine Taylor ou sur le terrain, apportant des améliorations à des guitares, toutes formes et toutes tailles confondues, afin de les doter d’une jouabilité parfaite et de sonorités riches. Dans ces vidéos, Rob identifie les outils essentiels pour l’entretien de votre guitare, vous explique les bases de la gestion de l’humidité et vous montre des techniques appropriées pour changer les cordes de quasiment tous les types de guitares acoustiques.

Technique upstroke

Ici, Rob identifie les outils essentiels nécessaires à l’entretien courant de votre guitare, notamment le changement de cordes.

Accord mineur de onzième

Dans cette vidéo, Rob aborde LA compétence ultime que chaque musicien devrait maîtriser : le changement de cordes. Veuillez remarquer que cette vidéo concerne spécifiquement les guitares acoustiques 6 cordes acier.

Triades

Si vous avez déjà joué sur une guitare Taylor à cordes nylon, telle qu’une 312ce-N, une Academy 12e-N, une 812ce-N ou encore toute autre guitare classique traditionnelle, vous avez probablement constaté que les cordes sont fixées différemment, à la fois au niveau de la tête que du chevalet, par rapport à un instrument à cordes acier. Ici, Rob vous explique comment remplacer des cordes nylon sur une guitare. Attention : vous ne devez jamais équiper votre guitare nylon de cordes acier : la tension supplémentaire endommagera l’instrument.

Changement de cordes : guitare acoustique 12 cordes

Avec deux fois plus de cordes que sur une guitare standard, il peut être intimidant d’installer un nouveau jeu complet de 12 cordes. Ne vous inquiétez pas, le procédé n’est pas tellement différent, comme vous l’explique Rob.

Changement de cordes : guitares à tête ajourée

Les modèles à tête ajourée, tels nos guitares Grand Concert 12 frettes, combinent les procédés utilisés pour les guitares standard à cordes nylon et acier. Ici, Rob vous montre comment remplacer les cordes de votre guitare à tête ajourée.

Entretien de la guitare : gestion de l’humidité

L’humidité relative est l’un des facteurs les plus importants à prendre en compte en matière d’entretien de la guitare. Le bois réagit fortement aux fluctuations climatiques, et une humidité excessive ou insuffisante autour de votre guitare acoustique peut entraîner des problèmes de jouabilité ou impacter le son. Heureusement, il est assez simple d’entretenir un taux d’humidité recommandé autour de votre instrument. Rob vous explique les bases en images.

Koa-RESTORATION-LEAD

Faire germer l’avenir du koa

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En collaboration avec Pacific Rim Tonewoods et d’autres partenaires importants à Hawaï, nous nous efforçons d’élaborer des modèles fructueux de reforestation du koa et de cultiver des bois de lutherie pour les générations futures.

Dans les précédents numéros de Wood&Steel, Scott Paul, directeur de la pérennité des ressources naturelles chez Taylor, nous a tenus informés des avancées des projets de restauration des forêts de koa auxquels nous nous consacrons à Hawaï avec Pacific Rim Tonewoods, notre partenaire de longue date. Parallèlement au lancement de notre série 700 en koa et à la culture des arbres que nous faisons pousser pour l’avenir, nous voulions vous proposer un regard neuf sur les diverses facettes de notre travail de gérance forestière sur l’île, notamment la sélection des graines, la recherche génétique et la croissance des plants.

Si vous aimez le koa, vous devez savoir que cette espèce pousse exclusivement sur les îles d’Hawaï. Toutefois, il est probable que vous soyez moins au fait de l’état écologique de cet arbre. En partie à cause de sa situation insulaire isolée, les gens se demandent souvent si le koa est une essence en voie de disparition. (Ce n’est pas le cas.) Cependant, au fil du temps, son milieu naturel a évolué, entraînant un déclin progressif de la santé des forêts natives dans certaines zones, notamment une régénération moindre du koa causée par divers facteurs.

Avant la colonisation des îles d’Hawaï par les Polynésiens aux environs de l’an 1200 EC, le koa s’épanouissait sur une vaste gamme de milieux et d’altitudes, atteignant quasiment le niveau de la mer. Il s’agit du plus gros arbre natif d’Hawaï, et sa croissance est rapide : environ 1,50 m par an au cours des cinq premières années, si les conditions sont bonnes. Le bois de koa a été grandement employé comme ressource par les Hawaïens et ce, à de nombreuses fins, en particulier pour la construction de canoës. En 1778, lorsque le débarquement du capitaine britannique James Cook entraîna la mise en place de contacts prolongés avec l’Occident (et un intérêt accru pour le koa en tant que matériau destiné à la fabrication de meubles et d’objets d’ébénisterie), les forêts de koa descendaient encore à 600 mètres d’altitude.

Après l’introduction du bétail sur les îles en 1793 par un autre explorateur britannique, le capitaine George Vancouver (qui offrit six vaches et un taureau au roi Kamehameha), l’écosystème insulaire subit une transformation progressive. Les forêts furent coupées pour y installer des ranchs ; dans le même temps, une population toujours plus nombreuse de bétail sauvage se repaissait des nouvelles pousses de koa, empêchant la régénération naturelle de cette espèce.

En outre, entre le début et le milieu du XVIIIe siècle, la conversion agricole aux fins de production à grande échelle de canne à sucre et d’ananas provoqua le déboisement de certaines des forêts de koa établies en basse altitude. Au fil du temps, au fur et à mesure que la population hawaïenne s’étoffait, l’aménagement des terrains privés ainsi que l’introduction de plantes, d’animaux, d’insectes et de micro-organismes non natifs – y compris des espèces invasives – réduisirent encore la propagation naturelle du koa.

De nos jours, les forêts de koa couvrent encore une bonne superficie à Hawaï, mais la majeure partie se trouve à plus de 1 200 mètres d’altitude, ou sur des domaines privés ou protégés. De plus, une grande proportion de ce qui reste est en déclin : de nombreux éléments menacent sa régénération, notamment la présence de bétail, de moutons et de cochons sauvages ; des espèces invasives de plantes telles que l’ajonc, le longose et le goyavier de Chine ; diverses espèces d’herbes ayant été introduites pour être broutées par le bétail, mais ayant aussi contribué à la propagation des incendies dans les zones forestières ; et un champignon terricole, à l’origine d’une maladie couramment appelée fusariose, qui a tué de nombreux koas à des altitudes peu élevées.

Pour toutes ces raisons, sur les îles, la restauration de la forêt native afin de contrer ce déclin a été le fruit d’un effort concerté : de nombreuses recherches et initiatives sont actuellement en cours. Cela se traduit notamment par des actions visant à la fois à améliorer l’écologie des forêts existantes et à restaurer les forêts natives autrefois déboisées pour créer des pâturages.

Une transition en douceur

Cela fait plus de 40 ans que Taylor fabrique des guitares en koa. Depuis une trentaine d’années, Pacific Rim Tonewoods fait le commerce du koa et coupe celui que Taylor achète depuis environ la même durée.

Jusqu’à il y a près de 20 ans, il était facile de trouver des rondins de koa. Toutefois, Hawaï cessa de déboiser des terres pour son agriculture ; le nombre de koas expédiés sur le continent baissa alors. Après cela, les ressources en koa provenaient principalement d’arbres de récupération… Mais il était impossible d’en prévoir la quantité. Il y a près de sept ans, en 2015, il devint extrêmement difficile de trouver du koa pour fabriquer des guitares. Ainsi, Bob Taylor et Steve McMinn de Pacific Rim Tonewoods commencèrent à faire des recherches pour mieux comprendre les perspectives d’approvisionnement pour l’avenir. Ils en apprirent davantage sur les mesures de protection contre l’abattage du koa sur des terrains publics et privés à Hawaï, et rencontrèrent de grands propriétaires terriens pour aborder avec eux leurs besoins actuels en gestion des terres et leurs futurs objectifs de conservation.

Dans cette vidéo, Steve McMinn et d’autres partenaires évoquent la mission de Siglo Tonewoods, ainsi que nos efforts de restauration de la forêt de koas à Hawaï.

Ces efforts donnèrent naissance au lancement d’un partenariat officiel entre Taylor Guitars et Pacific Rim Tonewoods. Récemment encore, cette collaboration portait le nom de « Paniolo Tonewoods » (« Paniolo » faisant référence aux cow-boys mexicains qui vinrent au départ à Hawaï pour transmettre leurs compétences en matière d’élevage aux Hawaïens, et apportèrent avec eux leurs guitares et leur musique), rebaptisée il y a peu en « Siglo Tonewoods ». (« Siglo » veut dire « siècle » en espagnol et fait référence à la vision à long terme de l’entreprise.)

La mission de Siglo est de fournir et faire pousser du bois hawaïen pour l’avenir (dans 100 ans et au-delà), ainsi que de créer un approvisionnement durable de bois pour la fabrication d’instruments de musique. Dans le cadre de cet engagement, Siglo cherche à contribuer aux efforts actuels de reforestation grâce à des projets et ce, par l’intermédiaire de contrats passés avec des propriétaires terriens hawaïens. Cela comprend également l’élaboration de divers programmes d’amélioration des arbres destinés à optimiser la résistance à la fusariose et à cultiver des vergers à graines.

Rester fidèle à la marque en adoptant le changement

Comme Scott Paul l’expliquait dans sa rubrique parue dans un ancien numéro de Wood&Steel (« Harmonie en trois parties », 2020/Vol. 97/Édition 2), Siglo (alors connue sous le nom de Paniolo) adopta une approche contractuelle innovante en matière de gérance, tout d’abord mise en œuvre par les organismes U.S. Forest Service et The Nature Conservancy, en couvrant les frais importants associés à la restauration des forêts. Au lieu de rétribuer un propriétaire terrien pour ses rondins ou de lui payer des droits d’abattage, Siglo serait autorisée à couper un certain nombre de koas dans une zone forestière compromise ; en échange, elle investirait une valeur similaire à celle de ces koas dans des projets d’amélioration forestière dans cette même zone.

Cas pratiques

L’un des tout premiers projets – une collaboration avec l’Haleakala Ranch sur Maui en 2015 – permit à Siglo de démontrer ses capacités uniques et ses intentions éthiques à Hawaï. Deux peuplements de koas avaient été plantés en 1985 en lien avec un programme intitulé « A Million Trees of Aloha ». Ce dernier avait été lancé par Jean Ariyoshi, la femme du gouverneur d’Hawaï de l’époque, George Ariyoshi. Malheureusement, les arbres trentenaires étaient en déclin pour diverses raisons, ce qui avait freiné leur croissance. Ils avaient commencé à montrer des signes de pourriture interne, qui ne pourrait qu’empirer. Des koas aussi « jeunes » (et non issus de forêts naturelles), en particulier ces arbres compromis, auraient typiquement été rejetés par les acheteurs. Mais Siglo, et Taylor ensuite, acceptèrent de travailler avec ce matériau. Taylor dut prendre des mesures supplémentaires afin de pouvoir fabriquer des guitares avec ce bois. Pourtant, au final, il fut employé pour des dizaines de milliers de modèles, prouvant ainsi que des koas jeunes pouvaient constituer un bois adapté à la fabrication d’instruments de musique. Les recettes issues de la vente de ce bois permirent en retour à l’Haleakala Ranch d’accélérer ses efforts constants de reforestation aux terres environnantes.

Autre projet précoce, lancé en 2017 : un contrat quinquennal de conservation de la gérance sur près de 650 hectares appartenant à Kamehameha Schools, le plus grand propriétaire terrien d’Hawaï, dans la forêt d’Honaunau, sur l’île d’Hawaï. Bien qu’un mandat ait été établi pour restaurer la santé de la forêt, aucun arbre n’avait été abattu là-bas depuis les années 1990 : cela voulait donc dire qu’aucune rentrée d’argent n’était venue financer les efforts nécessaires. Le contrat autorisait Siglo à abattre un certain nombre de koas. Selon le directeur général de Siglo, Nick Koch, les recettes de la vente du bois (soit environ 1,6 million de dollars) ont été reversés à un fonds de conservation. Environ 1 million de cette somme ont été dépensés depuis, en grande partie pour construire des clôtures et lutter contre les dégâts provoqués par les animaux sauvages. Ces efforts ont été couronnés de succès : des dizaines de milliers de nouveaux koas poussent dans cette zone.

Le koa est l’un des quelques bois au monde pour lesquels l’approvisionnement sur les 25 prochaines années devrait être supérieur à ce qu’il est aujourd’hui.

Associés à des projets, ces types de contrats de gérance permettront à Siglo de bénéficier d’un approvisionnement plus prévisible en koas sur le court terme. Dans le même temps, d’autres efforts sont menés afin de réhabiliter les forêts et de planter des arbres et ce, pour offrir un approvisionnement durable sur le long terme jusqu’au siècle prochain. Tous ensemble, ces éléments offrent une perspective favorable pour l’avenir : le koa est l’un des quelques bois au monde pour lesquels l’approvisionnement sur les 25 prochaines années devrait être supérieur à ce qu’il est aujourd’hui.

Planter des arbres et construire une scierie

En 2018, Siglo fit un grand pas pour répondre à son objectif en termes de plantations : Bob Taylor acquit 230 hectares de pâturages sur la Grande île, à proximité de Waimea. Quelque 150 ans auparavant, cette terre avait été une légendaire forêt de koas. Officiellement baptisée « Siglo Forest », cette étendue est louée par Siglo Tonewoods. Un plan a été élaboré pour planter des espèces natives mixtes dans les zones très en pente, qui seront mises de côté à des fins de conservation (environ 30 % du domaine). Le koa sera quant à lui cultivé dans les endroits moins abrupts à des fins de production. Quand la Siglo Forest sera mature, elle donnera plus du double du volume de bois actuellement employé par Taylor. Son plan de gestion garantira un approvisionnement perpétuel et exploitable en forêt native diversifiée.

Comme nous vous l’avions indiqué à l’automne 2021, les efforts de plantation ont débuté en juin, avec l’ensemencement de huit hectares de plants de koa et d’espèces natives mixtes d’arbres et d’arbustes. Nous en avons tiré de grands enseignements, qui nous aideront à améliorer la viabilité des plantations futures. D’ici 2030, l’objectif est de planter là-bas 150 000 koas, avec probablement un premier abattage utilisable en 2050.

Quand la Siglo Forest sera mature, son plan de gestion garantira un approvisionnement perpétuel et exploitable en forêt native diversifiée.

La construction d’une scierie est également prévue : ainsi, Siglo Tonewoods sera en mesure de couper efficacement le koa à Hawaï et de contribuer à l’intégration verticale. Une fois opérationnelle, la scierie servira à couper du koa ou d’autres essences destinées aux instruments de musique, tout en produisant d’autres articles en bois à valeur ajoutée, tels que des revêtements de sol pour les îles. Elle favorisera le contrôle de la qualité et génèrera des emplois pour soutenir l’économie locale. Dans le même temps, Siglo a amélioré ses capacités opérationnelles à Hawaï en investissant dans son propre matériel d’exploitation forestière, ce qui permet une meilleure utilisation, plus soignée, des arbres qu’elle prélève.

Sélection des graines et amélioration des caractéristiques génétiques du koa

Quand on cherche à élaborer un programme fructueux de plantation de koa, l’un des éléments critiques – un critère qui permet de cultiver des arbres sains, tels qu’on les désire –, c’est de mener des recherches écologiques appropriées afin d’obtenir des résultats optimaux. Bob Taylor et Steve McMinn comprennent tous deux l’importance de telles études grâce à leurs travaux sur d’autres bois de lutherie. Pour Bob, l’initiative évolutive de plantation d’ébène au Cameroun, mieux connue sous le nom d’« Ebony Project », était basée sur les recherches révolutionnaires qu’il avait financées pour mieux appréhender les stratégies idéales de propagation de l’espèce. Dans le cas de Steve, certains lecteurs de Wood&Steel se rappelleront peut-être de notre article (Hiver 2015, Vol. 81) consacré aux recherches qu’il avait menées afin de faire pousser de l’érable à grandes feuilles avec des caractéristiques génétiques intéressantes pour les instruments de musique, c.-à-d. des motifs attrayants. Ce projet a continué à progresser, et des essais de foresterie sont actuellement en cours sur un lopin d’anciennes terres arables à proximité de la scierie de son entreprise, située dans la Skagit Valley, dans l’État de Washington. Baptisée « Utopia Forest », lui et son équipe cherchent à savoir si les motifs d’un arbre sont génétiquement transmissibles. On peut remarquer des parallèles intéressants entre l’érable et le koa, tous deux atteignant rapidement une taille permettant de les employer : il s’agit notamment du désir de faire pousser des arbres arborant des motifs pour la fabrication d’instruments de musique et d’autres produits haut de gamme. Steve et son équipe ont récemment publié une vidéo qui explique leur projet.

Kevin Burke, horticulteur chez Pacific Rim Tonewoods, a supervisé les essais sur l’érable. Il coordonne également un projet similaire avec le koa à Hawaï. L’objectif est de propager des arbres génétiquement supérieurs afin de restaurer la diversité génétique et la qualité du koa, qui se sont affaiblies au cours des siècles passés.

Le projet a débuté en 2016, peu de temps après la création de Siglo Tonewoods, sous forme d’un partenariat de recherche avec l’Haleakala Ranch. Il est mené à la Native Nursery sur Maui. Tout a commencé par la culture coopérative de lignées d’arbres issus de l’Haleakala Ranch, ayant été sélectionnés pour l’extraordinaire qualité de leur bois. Soixante-cinq lignées clonales provenant de ces arbres sont actuellement en cours de propagation, et 10 lignées ont été micro-propagées.

Dans le même ordre d’idées, Siglo a sponsorisé une recherche avec l’organisme Hawaiian Agricultural Research Center (HARC) et le programme Tropical Hardwood Tree Improvement and Regeneration Center de l’U.S. Forest Service. En a découlé une initiative de sélection des semences en 2021, visant à contribuer à la reforestation d’Hawaï grâce à des koas aux caractéristiques génétiques supérieures. Les graines ont été prélevées sur 42 arbres « supérieurs » et sont à présent cultivées sous forme de plants. La résistance de ces derniers à la fusariose est évaluée ; cela optimisera leurs chances de rester en bonne santé. La recherche a également identifié de nombreux autres arbres « supérieurs » dont les graines pourront au final être recueillies.

Kevin Burke déclare que par rapport à l’érable, il est beaucoup plus facile de faire pousser du koa à partir d’une graine. Les motifs sont également plus courants chez les koas jeunes, et visibles plus tôt.

Koas âgés de 2 ans, ayant été plantés au Keauhou Ranch, sur l’île d’Hawaï

Siglo a par ailleurs collaboré avec l’HARC pour planter un verger de 1 600 graines/effectuer un test de descendance dans la Siglo Forest en recourant à des graines résistantes à la fusariose. Les graines seraient opérationnelles en 2026. De plus, l’HARC est actuellement en train de mener un programme d’évaluation de la résistance à la fusariose avec des cultivars développés à l’Haleakala Ranch, ainsi qu’au moyen de graines provenant de la sélection de graines/du programme d’amélioration arboricole réalisés en 2021 par Siglo.

Pour l’instant, sur les mois écoulés de 2022, 12 500 arbres « brise-vent » ont été plantés dans la Siglo Forest, le verger à graines a été agrandi et 12 hectares supplémentaires de koa et de forêt mixte ont été plantés. Pendant ce temps, Siglo Tonewoods a également loué une serre à Waimea pour étayer ses efforts constants de propagation. Enfin, conclut Steve McMinn, les recherches et autres réflexions stratégiques de l’équipe, qui ont abouti à l’élaboration et à l’amélioration de leur initiative de plantation, sont destinées à offrir un modèle évolutif à quiconque serait intéressé par la reforestation du koa et l’afforestation (la plantation d’arbres sur une terre n’ayant pas été récemment couverte par une forêt, comme un pâturage) à Hawaï. Les avancées de ces projets vous seront communiquées dans les futurs numéros de Wood&Steel.

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Un système de soutien

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Découvrez comment notre équipe des relations artistes s’est étoffée et a changé pour soutenir les besoins en constante évolution des musiciens

Vos trois nouveaux cours de guitare avec Kerry “2 Smooth” Marshall, guitariste de session, professeur de musique et virtuose du R&B, sont arrivés !

Cette philosophie d’innovation s’est abondamment exprimée dans nos relations continues avec les artistes, dont les exigences musicales et les besoins concrets nous ont aidés à alimenter notre approche envers le design et, dans de nombreux cas, nous ont poussés à créer des outils mélodiques plus utiles et plus expressifs. Ce qui compte avant tout, c’est de développer des rapports authentiques ; pour cela, vous avez besoin d’un programme de relations artistes (RA) qui tienne la route. Bien évidemment, au fur et à mesure que Taylor a grandi et que les besoins des musiciens ont évolué, il en a été de même avec notre équipe de RA : ses membres ont ainsi participé à l’accueil d’un panel de plus en plus nombreux d’artistes talentueux et variés dans la famille Taylor.

Technique upstroke

Pendant longtemps, nous nous sommes occupés des relations artistes à l’ancienne. Après tout, nous étions nouveaux dans le milieu, et nous essayions de nous faire un nom dans l’univers de la musique. Heureusement pour nous, nous avions un atout en poche : les manches minces et faciles à jouer de Bob Taylor. Vous pouviez placer une Taylor entre les mains d’un musicien, et la guitare se vendait souvent presque toute seule. Notre proximité avec Los Angeles a également été bénéfique ; nous avons eu la chance d’y trouver quelques propriétaires de magasins de musique qui ont mis nos guitares en valeur et qui connaissaient bien des musiciens de la scène du Laurel Canyon, ainsi que d’autres professionnels passant par chez eux pour enregistrer ou se produire.

Très tôt, Bob a établi des rapports personnels avec quelques artistes ayant découvert les Taylor. Dans certains cas, cela a abouti à des collaborations créatives et donné naissance à des modèles signature qui leur permettaient de mieux exprimer leur style de jeu unique – comme le virtuose en fingerstyle sur 12 cordes Leo Kottke ou le musicien de bluegrass progressif Dan Crary. À cet égard, les artistes ont souvent participé au processus créatif chez Taylor : dans les années 1980, le champion de fingerstyle Chris Proctor nous a aidés à développer la première Grand Concert, tandis qu’une décennie plus tard, l’intérêt de la star de la country Kathy Mattea a incité Bob à achever l’emblématique forme de caisse Grand Auditorium sur laquelle il bricolait. Bien que Bob n’ait jamais eu l’ambition d’être en charge des RA (il en parle dans son livre « Guitar Lessons »), les relations personnelles qu’il forgea par la suite avec des artistes tels que Taylor Swift (et son père, qui appela Bob il y a quelques années pour lui chanter les louanges musicales de sa fille alors âgée de 12 ans) et Zac Brown soulignent l’importance d’être franc et sincère.

La portée de nos relations artistes s’est développée parallèlement à la croissance de Taylor ; en effet, d’autres membres essentiels de l’équipe Taylor, comme l’ancien directeur des ventes TJ Baden, le vétéran de l’univers de la musique Bob Borbonus ou encore Robin Staudte, coordinateur de longue date des RA, ont fait évoluer le fonctionnement des RA en une infrastructure plus formelle, contribuant à tisser des liens avec certains des grands noms de la musique, notamment Kenny Loggins, John Denver, Dave Matthews, Clint Black, Sarah McLachlan, The Edge de U2 et bien d’autres encore.

De nos jours, bien sûr, l’univers de la musique est radicalement différent de ce qu’il était quand Taylor a commencé à concevoir des guitares en 1974. La plupart des artistes vous diront même que le secteur n’a plus rien à voir avec ce à quoi il ressemblait il y a deux ans. Des mots comme « influenceur » et « engagement » auraient fait sourciller plus d’un professionnel du secteur, mais les réseaux sociaux sont un facteur-clé de la musique aujourd’hui. L’autoproduction et l’autopromotion revêtent dorénavant une importance croissante, et le public mondial continue de se diversifier. Quand nous avons constaté ces changements, nous avons réalisé plusieurs choses. Tout d’abord, nous ne pouvions plus nous fonder uniquement sur des grands noms et ne pas courtiser les artistes émergents et les professionnels du domaine. Ç’en est fini, le temps où le seul nom d’un artiste célèbre était suffisant pour assurer l’avenir d’une marque d’instruments de musique ! Ensuite, nous avons vu que nous pouvions faire bien plus pour mettre en valeur les artistes pendant qu’eux nous aidaient à atteindre nos propres objectifs. Enfin, nous avons admis une chose : en tant que marque devenant plus diversifiée et plus internationale de jour en jour, nous avions besoin d’une équipe RA qui soit réellement mondialisée tant au niveau de sa localisation que du style.

Faites connaissance avec l’équipe des relations artistes Taylor

Disséminée entre notre siège d’El Cajon, en Californie, des centres névralgiques de la musique comme Nashville et Los Angeles, ainsi que dans toute l’Europe et l’Asie, l’équipe RA de Taylor est composée de personnes sympas et compétentes. Ces dernières mettent en œuvre une approche pluridimensionnelle pour constituer un panel d’artistes.

Chez nous, Tim Godwin et Lindsay Love-Bivens se partagent la tâche sans fin de contacter les artistes, d’entretenir les relations avec eux, de leur expédier des guitares et de se rendre à leurs concerts pour des rencontres en personnes. Cependant, notre réussite découle d’une démarche collective : une grande partie de l’équipe marketing de Taylor est également fortement impliquée dans les relations artistes. Jay Parkin et Andrew Rowley dirigent la partie Production de contenu, engageant des vidéastes, photographes, rédacteurs et autres personnes créatives du monde entier pour la réalisation de performances vidéo exclusives et d’interviews intimistes avec des artistes. Sergio Enriquez et Matt Steele transmettent ce contenu au grand public via les réseaux sociaux, pendant que Billy Gill fait le lien entre le marketing, les relations artistes et le service des ventes. Devin Malone s’occupe de tout à Nashville, et Terry Myers est chargé de satisfaire les musiciens en leur offrant des configurations personnalisées et autres ajustements qui rendent chaque guitare unique.

À l’étranger, l’équipe semble s’étoffer mois après mois. Andy Lund est en charge de la Chine, et Masaki Toraiwa gère Taylor au Japon. Dan Boreham, au Royaume-Uni, coordonne l’activité des artistes en Europe. Depuis son bureau en Colombie, Juan Lopera entretient des relations avec les artistes d’Amérique latine.

Visionnez ci-dessous une session de Q&R sur le vif avec des membres de l’équipe des relations artistes, qui ont pour une fois accepté de passer devant la caméra. Ils vous parlent de leurs guitaristes préférés, de leurs talents cachés, de leurs points de vue discutables sur les pizzas et bien plus encore.

Agrandir la famille

En 2010, Taylor a nommé Tim Godwin au poste de directeur des relations mondiales artistes et divertissement. La longue carrière de Tim en tant que musicien de tournée et de session, ainsi que de professionnel touche-à-tout du secteur, le plaçait en position idéale pour gérer un programme destiné aux artistes : il avait connu la vie de musicien et était au fait de leurs besoins, d’une part ; il avait d’autre part travaillé en tant que [directeur des relations artistes] chez Line 6. Ainsi, il connaissait bien de nombreux artistes du secteur. Ce genre de liens a son importance : en effet, les relations artistes ne concernent pas seulement les artistes. Elles touchent également les guitar techs, les directeurs musicaux, les entreprises de location de matériel scénique, les salles de concert, les managers, les ingés sons de studio et de scène… Quiconque étant impliqué dans la création musicale.

Tim a dû mettre ses compétences à profit : il a donc placé nos guitares entre les mains des artistes et les a laissés faire l’expérience eux-mêmes d’une guitare Taylor. Cependant, entretenir un vivier d’artistes prend du temps et coûte de l’argent ; nous n’avions pas les ressources inépuisables ni la réputation établie d’autres marques historiques. En tant qu’entreprise, nous pouvions par contre nous engager à créer des designs innovants : c’est ce qui continue à nous distinguer des marques historiques et nous maintient en tête de la fabrication des instruments de musique. De plus, nous proposions des guitares aux performances uniformes et fiables, ainsi que des services d’entretien et d’assistance qui séduisaient les musiciens de tournée.

Malgré cela, Tim reconnaît qu’à son arrivée, il lui a fallu s’assurer du soutien de l’entreprise, qu’il jugeait nécessaire. Il a donc dû démontrer de quelle façon les partenariats avec les artistes pouvaient faire progresser les objectifs de Taylor et ce, de manière à recevoir la bénédiction des décisionnaires de l’entreprise.

Il se remémore une expérience, qui s’est révélée être un moment décisif pour le développement des relations artistes chez Taylor. Revenons en 2012 : Phillip Phillips, compositeur-interprète, commençait à se faire connaître grâce à sa participation à l’émission de télévision American Idol.

« Lors d’un passage, après un morceau, Randy Jackson [juge dans l’émission] a dit à Phillip : “Hé, j’aime bien cette guitare. Qu’est-ce que c’est ?”, raconte Tim. C’était une GS7 Taylor, l’un des premiers modèles de Grand Symphony. Une fois l’épisode diffusé, nous avons consulté les statistiques des visites sur la page de la GS7. En temps normal, on constatait moins de 10 visites sur cette page au cours d’un mois entier ; après American Idol, on atteignait jusqu’à 5 000 vues environ en juste une semaine. »

Tim se rappelle de ce moment comme celui où il avait pu montrer concrètement que les artistes étaient en mesure de changer la donne.

S’enraciner profondément

Autre force conséquente nous motivant à faire évoluer notre approche envers les relations artistes : la scène de Nashville, véritable Mecque pour les guitaristes acoustiques de renom, la country et l’Americana, les ingés sons de studio… Quasiment quiconque s’impliquant dans la création musicale. Dans les années 1990, nous avons percé grâce à la popularité de la forme de caisse Grand Auditorium, alors inédite. Sur place, les ingénieurs de studio et les musiciens de session l’adoraient pour la fiabilité de son équilibre et sa clarté lors des enregistrements.

Pourtant, il peut être difficile de se faire connaître à Nashville : c’est le cœur traditionnel de la musique roots américaine, et les guitaristes qui en représentent la scène reflètent cette coutume dans leur choix d’instruments. Tim se rappelle s’y être démené, organisant des rencontres avec la direction de salles classiques telles que le Bluebird Café ou avec des dirigeants de Big Machine, un important label indépendant. Même avec une bonne présence à Nashville, Taylor avait du pain sur la planche.

« Nashville, concrètement, c’est le terrain de jeu de Gibson, affirme Tim. Taylor devait vraiment prouver qu’elle avait le droit d’être là ».

La ténacité paie : Taylor est dorénavant encore plus intégrée que jamais dans la communauté de Nashville. L’installation d’un showroom Taylor et la fourniture de guitares aux artistes locaux ont fait une grande différence : notre studio de Soundcheck Nashville, où nous filmons notre série Taylor Soundcheck, mettant en valeur des prestations acoustiques, nous a apporté de nombreux nouveaux musiciens. Le travail se poursuit chez nous, où des employés de longue date comme Terry Myers offrent des configurations personnalités à des artistes et s’assurent que chaque guitare envoyée à un artiste délivre exactement les sonorités désirées. Nous ne sommes plus de simples visiteurs à Nashville. Devin Malone, représentant des relations artistes, vit et travaille dans la « ville de la Musique ». Il y soutient les artistes, organise des événements et œuvre en coulisses afin d’y entretenir la présence de Taylor.

Faire pousser de nouvelles branches

Nashville nous a également aidés à nous rendre compte de la diversité toujours plus étoffée de l’univers de la musique. Une grande partie du patrimoine Americana de Nashville découle de la riche histoire de la musique créée par des artistes afro-américains. L’équipe des RA voulait intégrer ces perspectives d’une manière qui permettrait à Taylor de devenir une marque plus inclusive.

À cette fin, nous avons rédigé un article spécifique disponible en ligne dans le Wood&Steel de l’été 2021, intitulé Profondément enracinés dans l’histoire : le musée national de la Musique afro-américaine. Écrit par Lindsay Love-Bivens, artiste Taylor et directrice des relations artistes et communauté Taylor, le billet délivre une présentation multimédia de l’impact des artistes afro-américains sur la musique d’aujourd’hui. Lindsay s’est rendue à Nashville pour visiter le musée récemment ouvert. Ce dernier narre la longue histoire des musiciens noirs qui ont façonné la musique américaine. Ce déplacement a eu une conséquence immédiate : elle nous a incités à voir plus grand lorsqu’il s’agit de créer une communauté d’artistes qui reflète nos valeurs en tant qu’entreprise.

« La représentation est importante, déclare Lindsay. Si vous voulez toucher les artistes du monde entier, vous devez délibérément souhaiter bâtir un programme diversifié. »

Lindsay a passé sa vie dans l’univers de la musique ; c’est ce qui étaye sa vision des choses. Musicienne de longue date, avec une grande expérience tant en tournée que sur scène comme artiste indépendante, elle a commencé à collaborer avec Tim Godwin et l’équipe des relations artistes en 2018. Son vécu et ses nombreuses relations ont fait d’elle la représentante idéale auprès des artistes et des communautés avec lesquels Taylor n’était pas historiquement en lien.

« Je voulais développer, renforcer et optimiser nos relations avec les artistes PANDC (personnes autochtones, noires et de couleur), et nous impliquer davantage auprès de genres auxquels nous n’avions pas été associés auparavant, explique-t-elle. Je joue de la guitare acoustique depuis que je suis enfant ; j’interprète de la néo-soul, du R&B et du hip-hop. En tant que musicienne noire, je savais que nous avions notre place auprès de ces communautés et de ces genres ; il nous suffisait d’aller à leur rencontre. »

Les contributions de Lindsay ont permis à notre équipe internationale de s’impliquer au nom de Taylor aux côtés de nombreuses communautés musicales dans le monde entier.

Voir plus grand, écouter davantage

Depuis, l’équipe RA a bien grandi. Andy Lund, travaillant chez Taylor depuis 16 années, dirige nos efforts dans une grande partie de l’Asie, notamment en Chine, à Hong Kong, au Japon, en Inde, en Corée du Sud, en Thaïlande et au Vietnam. Masaki Toraiwa est notre contact avec la scène locale au Japon. Il collabore avec Andy et a permis d’intégrer des artistes tels qu’Otake, Iko Asagiwa, Ryosuke Yufu et le Thaïlandais Natee Chaiwut à la famille Taylor ces dernières années.

En Amérique latine, Juan Lopera a mis Taylor sur le devant de la scène du commerce des instruments, nouant des relations avec des grands noms comme Mon Laferte au Chili, Silvina Moreno en Argentine, Jorge Blanco au Mexique, Techy Fatule en République dominicaine et Camilo, l’étoile montante colombienne. En Europe, Dan Boreham, établi au Royaume-Uni, a tissé des liens avec des artistes tels que les compositeurs-interprètes Jade Bird et George Ezra, le trio pop New Rules et le multi-instrumentiste Jake Isaac.

Nous nous mettons en relation avec les nouveaux artistes du monde entier en procédant comme en Amérique du Nord : nous écoutons leurs besoins et nous y répondons au mieux.

« L’exposition ne suffit plus, poursuit Lindsay. Aujourd’hui, les artistes savent mieux ce qu’ils veulent dans le cadre d’un partenariat avec une marque. Une poignée de main et des publications sur les réseaux sociaux, ce n’est plus assez. »

Débuter une relation avec un artiste, c’est facile. L’entretenir, c’est une autre paire de manches ! Comme avec toute relation, il est nécessaire de soigner les rapports entre les marques et les artistes, et de se soutenir mutuellement.

« Les artistes se disent “Qu’est-ce que ça va m’apporter d’autre, à part une guitare de prêt ?” », dit Jay Parkin, qui supervise la production de contenu chez Taylor. « Qu’en est-il du soutien à long terme ? Qu’est-ce qu’on peut faire afin de se distinguer pour les artistes ? »


Ce point de vue a participé à la naissance d’une nouvelle facette de l’équipe RA ; elle se consacre à l’utilisation de contenu en tant que monnaie d’échange pour attirer les artistes dans la famille Taylor et les faire rester. Capturer fidèlement l’atmosphère entourant un artiste demande certaines compétences, et la grande majorité des musiciens n’ont pas les moyens de faire ce genre de promotion par eux-mêmes. Jay Parkin dirige la partie Contenu des RA, ainsi qu’une équipe mondiale chargée de générer des vidéos de grande qualité et du contenu numérique impliquant les musiciens Taylor.

Ces efforts comprennent des séries telles que Taylor Soundcheck et Taylor Acoustic Sessions, des productions au long cours qui font venir des artistes dans le studio Taylor pour enregistrer leurs morceaux en version unplugged, entièrement acoustique. Ces deux séries confondues, nous avons filmé Allison Russell, récompensée d’un GRAMMY ; les jeunettes de Meet Me @ the Altar ; la célèbre compositrice-interprète et productrice Linda Perry ; la superstar chilienne Mon Laferte ; et de nombreux autres encore.

Nous offrons de la visibilité à nos artistes sous plusieurs formes. Nous construisons souvent des guitares Custom uniques (différentes des modèles signature) pouvant aider les artistes à nouer des liens avec Taylor d’une manière qui ne ressemble qu’à eux. Les fans de la marque se souviendront peut-être de la célèbre guitare acoustique violette de Prince ! Nous avons également créé des instruments Custom comme le modèle entièrement blanc de Katy Perry, la célèbre acoustique double manche de Richie Sambora, ou encore la guitare de Zac Brown, arborant son nom. Plus récemment, nous avons fabriqué des instruments pour des superstars de la pop, notamment Billie Eilish et FINNEAS.

Nous devons parfois nous montrer plus actifs dans notre soutien. Tout musicien étant déjà parti en tournée connaît la frustration de ne pas avoir de guitare quand il en a besoin, que la sienne ait été volée, perdue ou endommagée. Rester à l’écoute de notre famille artistique nous permet d’expédier des modèles à la volée pour veiller à ce que ses membres puissent continuer à tourner ou à enregistrer. Nous travaillons en étroite collaboration avec les entreprises de location de matériel scénique pour garantir que nos artistes aient tout ce dont ils ont besoin lorsqu’ils montent sur scène.

« C’est un service de conciergerie en matière de relations artistes, déclare Tim Godwin. Vous devez être un véritable partenaire pour ces musiciens, pas simplement un sponsor. »

Vue d’ensemble

Notre équipe trouve que l’intégration des artistes est chose facile, et elle attribue cela à l’évolution de Taylor dans deux domaines : le design de guitares et la responsabilité environnementale.

Comme cela a été vu en détail dans les chroniques Pérennité de Scott Paul, dans ce numéro et dans les précédents de Wood&Steel, Taylor a grandement investi dans la création d’une chaîne d’approvisionnement plus responsable pour nos guitares ici, en Californie, ainsi que dans le monde entier. Nous œuvrons de la sorte car nous sommes convaincus du bien-fondé de ces initiatives, et nos artistes, comme nombre de nos clients, pensent de même.

Les artistes, tous genres confondus, décrivent l’intérêt qu’ils portent au travail de Taylor en termes d’environnement. Certains d’entre eux sont tout aussi passionnés que nous en la matière, la plus célèbre étant la compositrice-interprète britannique Beatie Wolfe, qui se produit régulièrement lors des événements Taylor en lien avec le développement durable. D’autres, notamment les artistes prometteurs de la génération Z, sont heureux de se joindre à nous, sachant que Taylor ouvre la voie vers un commerce de la musique plus responsable sur le plan de l’environnement.

L’esprit d’inventivité, au cœur de la philosophie de Taylor, est également au centre de notre démarche RA. De nombreux artistes ont des préjugés au sujet de ce qu’une guitare peut faire. C’est pour cette raison – en particulier depuis l’arrivée du maître-luthier Andy Powers en 2011 – que nous avons minutieusement diversifié notre gamme de guitares acoustiques pour la rendre aussi variée que notre famille de musiciens. Ainsi, chaque guitariste y trouve son compte. Il est ainsi plus facile de rassurer les artistes qui pensent qu’une guitare Taylor n’est pas faite pour eux.

« Je ne peux pas vous dire le nombre de fois où j’ai parlé à des musiciens qui me disaient qu’aucune Taylor ne leur convenait, nous dit Tim. Je leur réponds toujours que s’ils n’aiment pas ce que nous proposons cette année, ils préféreront ce que nous fabriquerons l’an prochain ! Glen Phillips [de Toad the Wet Sprocket], par exemple… Pas fan de Taylor, n’a jamais aimé nos guitares. Il a fini par jouer sur une Grand Pacific Builder’s Edition avec un ami, et peu de temps après, il m’a appelé pour m’en demander une. »

Notre histoire regorge d’innovations visant à répondre aux besoins musicaux et à toucher de nouveaux musiciens. La dreadnought Grand Pacific, destinée à délivrer des sonorités harmonieuses rappelant les guitares vintage et les enregistrements acoustiques, a fait tourner des têtes quand elle est arrivée à Nashville. D’autres concepts, comme les deux guitares koa inédites rejoignant la série 700 cet été (abordées plus en détail dans ce numéro), arborent un look brut et organique qui offre aux traditionalistes encore plus de choix pour profiter de la gamme Taylor. Nous avons conçu davantage de guitares à diapason plus court, comme la GT et la GS Mini, pour toucher des musiciens préférant un instrument plus petit. Même en coulisses, nos designers fabriquent en fonction des besoins du guitariste : notre barrage V-Class a été plébiscité par les professionnels des enregistrements, propulsant encore plus de guitares Taylor dans les studios du monde entier. 

Notre équipe de développement guitares s’est concentrée et se concentre uniquement sur une chose : vous offrir une expérience de jeu améliorée. Au fond, c’est également ce qui caractérise les relations artistes : nous montrons aux musiciens à quel point nos guitares peuvent leur être utiles, et nous nous démarquons et les soutenons de manière à faire la différence.

  • 2022 Édition 2 /
  • Présentation des guitares Custom : des designs exclusifs pour le NAMM

Présentation des guitares Custom : des designs exclusifs pour le NAMM

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Avec le retour du NAMM après plus de deux ans sans salon, nous avons eu le plaisir de créer un nouvel ensemble de guitares exceptionnelles que les revendeurs nous rendant visite pourront proposer à leurs clients. Voici un aperçu de nos modèles préférés.

Chaque année, lors du NAMM qui se tient à Anaheim, en Californie, l’équipe des ventes Taylor organise un événement où est présentée une sélection de magnifiques guitares créées dans le cadre de notre programme Custom. Pour nous, c’est l’occasion de rencontrer les représentants de plusieurs des magasins de musique les plus cools au monde ; ces derniers peuvent voir, jouer et commander quelques-unes de ces guitares custom ayant bénéficié d’un savoir-faire phénoménal (certaines proposées en quantité vraiment limitée) et ainsi les présenter à leurs clients en boutique. Le programme Custom de Taylor regroupe une sélection de nos designs les plus inventifs et de nos caractéristiques visuelles les plus complexes. Vous y découvrirez souvent des combinaisons de bois inédites, ainsi que des détails que vous ne verrez nulle part ailleurs sur la gamme Taylor standard. Découvrez ci-dessous un échantillon de nos guitares préférées dans l’offre des modèles Custom du NAMM de cette année. Si l’une d’elles vous interpelle, contactez-nous et nous vous aiderons à la trouver !

Custom 12-Fret Grand Concert (#7)

Dos/Éclisses : érable à grandes feuilles figuré
Table :
épicéa de Sitka
Caractéristiques :
filet en ivoroïde grenu avec filet de table style fermeture à glissière, rosace noire/ivoroïde style fermeture à glissière, incrustations au motif « Mission » en nacre/ivoroïde grenu, mécaniques Gotoh 510, chevilles de chevalet en os.

Grand Orchestra Custom (n° 14)

Dos/Éclisses : koa hawaïen figuré grade AA
Table :
koa hawaïen figuré grade AA
Caractéristiques :
rosace koa/buis au motif « Roman Leaf » installée à la main, incrustations au motif « Ocean Vine » koa/buis, mécaniques Gotoh 510, chevilles de chevalet en os avec points en awabi (abalone).

Grand Auditorium Custom (n° 13)

Dos/Éclisses : sassafras à cœur noir
Table : épicéa d’Adirondack
Caractéristiques : filet en sapelli, rosace buis/sapelli motif « Art Deco », incrustations au motif « Euro Deco » buis/sapelli, mécaniques Gotoh 510, chevilles de chevalet en os avec points en opale australienne irisée.

Grand Concert 12 frettes Custom (n° 9)

Dos/Éclisses : érable à grandes feuilles figuré
Table : épicéa de Sitka
Caractéristiques : filet imitation écaille de tortue, rosace ivoroïde/écaille de tortue, manche/dos/éclisses Vintage Sunburst avec table noire, caisse/manche finition vernie, mécaniques Gotoh 510, chevilles de chevalet en os.

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Dans ces vidéos pédagogiques, Nick Veinoglou vous transmet d’autres astuces pour vous aider à améliorer votre jeu.

Nous sommes heureux de vous retrouver dans le cadre de notre série de vidéos pédagogiques numériques, produites et animées par des artistes Taylor, des musiciens pro et des professeurs de musique.

Nick Veinoglou est de retour pour présenter quelques thèmes essentiels aux guitaristes acoustiques et ce, afin de vous aider à améliorer vos compétences et à agrémenter votre répertoire musical de nouvelles sonorités et techniques. L’expérience de Nick en tant que guitariste de session et musicien de tournée, ainsi que sa carrière de directeur musical et producteur, en font l’un des partenaires Taylor les plus pertinents qui soient. Il enregistre des morceaux originaux sous son nom propre, ainsi que sous les pseudonymes Donut Boy et Lo Light. Avec trois albums à son actif, Nick a joué aux côtés d’artistes tels que Justin Timberlake, Camila Cabello, Shawn Mendez et Dua Lipa ; il a également fait de nombreuses apparitions avec Joshua Bassett, Fletcher, Dove Cameron, Jordan Fisher et d’autres musiciens, tous genres confondus.

Pour commencer, Nick explique un concept apparemment simple pouvant avoir un impact important sur votre jeu : la posture. Dans la vidéo ci-dessous, Nick vous montre la meilleure façon de tenir votre guitare afin de réduire les tensions physiques inutiles et de tirer le meilleur parti de vos sessions de jeu.

Nick se penche ensuite sur les accords de septième et leur composition, expliquant le concept de renversements d’accords pour vous aider à découvrir une gamme plus vaste de couleurs sonores et à diversifier votre lexique d’accords.

Enfin, Nick aborde en détail un thème complexe pour tout guitariste : la conduite des voix, ou l’art de marier différentes lignes mélodiques (comme une mélodie à la guitare accompagnée par un chant) pour créer un unique son harmonique.

Suivez Nick sur Instagram pour d’autres cours, des infos récentes sur ses tournées, des vidéos de prestations et plus encore.

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