• 2024 Numéro 1 /
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Une collection en or : présentation des modèles Taylor 50e anniversaire en édition limitée

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Notre hommage à la guitare, qui aura lieu sur tout 2024, se traduira par un assortiment de modèles commémoratifs qui vous seront présentés tout au long de l’année. En voici donc la première vague.

L’équipe de développement produits Taylor n’a pas été à court d’idées lorsqu’il s’est agi de concevoir des designs spéciaux de guitares qui viendraient commémorer au mieux la 50e année d’activité de l’entreprise. En fin de compte, nous avons choisi de célébrer l’ensemble des goûts musicaux et esthétiques des propriétaires de Taylor au fil du temps, ainsi que la diversité de la gamme de guitares Taylor.

Nous sommes ravis de commencer à déployer un an de guitares en édition limitée, conçues comme une collection minutieusement sélectionnée couvrant l’ensemble des modèles Taylor. Certaines s’inspirent des instruments plébiscités par les musiciens au fil du temps ; d’autres sont de superbes modèles mettant en valeur les magnifiques bois de lutherie et notre savoir-faire exigeant. Tout au long de l’année, nous prévoyons de lancer des guitares commémoratives de notre 50e anniversaire, allant de la GS Mini à la série Presentation.

En l’honneur de la couleur « Or » associée au 50e anniversaire d’un événement, les guitares de cette collection auront un thème chromatique en commun : toutes comporteront des mécaniques dorées et des chevilles de chevalet en ébène ornées de points dorés en acrylique. Elles renfermeront une étiquette commémorative du 50e anniversaire.

Aussi spéciale que cette collection soit à nos yeux, elle constitue aussi un hommage à tous les musiciens qui ont choisi une Taylor pour les accompagner dans leur aventure musicale au cours de ces 50 dernières années. Que vous soyez un amateur de Taylor de longue date, ou que vous découvriez nos instruments pour la toute première fois… Merci, et profitez bien de votre guitare !

814ce Builder’s Edition LTD 50e anniversaire

Le palissandre et le séquoia pavent la voie à une expérience de jeu exceptionnelle grâce à cette réinterprétation raffinée du modèle emblématique de Taylor. 

Fond/Éclisses : palissandre indien
Table : séquoia sempervirens

Il serait tout bonnement criminel de ne pas rendre hommage au modèle Taylor par excellence – la 814ce – en ne lui dédiant pas une édition spéciale 50e anniversaire. Pour commencer, rappelons que la série 800 palissandre/épicéa de Taylor fait partie intégrante de notre histoire : elle apparut en 1975. Petit bond en avant jusqu’en 1994, quand Bob Taylor présenta sa forme Grand Auditorium (GA) pour célébrer le 20e anniversaire de l’entreprise, notamment avec une édition limitée XX-RS en palissandre/épicéa. La forme GA avait su trouver le juste équilibre entre la Dreadnought, plus adaptée à un jeu en flatpicking, et la Grand Concert, davantage axée sur un jeu aux doigts : elle était encore plus polyvalente. Elle gagna rapidement en popularité pour devenir le style phare de Taylor. Une fois que la 814ce eut rejoint la série 800, avec un pan coupé et une électronique intégrée, ce modèle vint incarner l’expérience acoustique à cordes acier moderne ; elle se rendit indispensable auprès des musiciens de studio et de scène d’ici et d’ailleurs. N’oublions pas de mentionner que ce modèle est un top-seller pérenne parmi les guitaristes amateurs.

Avec son héritage emblématique de Taylor, la série 800 devint également un centre d’intérêt du 40e anniversaire de la marque en 2014 : un flambeau on ne peut plus célèbre, passé de Bob Taylor à Andy Powers, le consacrant pour son rôle en tant que luthier guitare de nouvelle génération pour la marque. Andy adopta la philosophie d’amélioration continue de Taylor, offrant à la série une refonte complète qui releva une nouvelle fois la barre en matière de jouabilité et de son.

Pas plus tard que l’année dernière, Andy a soumis la 814ce à son traitement Builder’s Edition : il a en réalité proposé deux versions, dont une luxueuse édition Blacktop.

Pour notre version 50e anniversaire, Andy a créé une autre beauté Builder’s Edition, cette fois-ci dotée d’un fond et d’éclisses en palissandre indien associés à une table en séquoia sempervirens. Le séquoia, provenant de troncs récupérés dans les cours d’eau de Californie du Nord, réagit avec une sensibilité au toucher, une chaleur et une projection remarquables. Grâce aux graves amples et aux aigus étincelants du palissandre, ainsi qu’à notre barrage V-Class, les sonorités sont merveilleusement complexes, avec une plage dynamique expressive.

Les vertus sonores de la guitare vont de pair avec des caractéristiques de jeu faisant la part belle au confort, qui définissent l’expérience Builder’s Edition : dans notre cas, citons un repose-bras biseauté en acajou, un pan coupé en biseau, des bords de caisse chanfreinés non ceints et un chevalet Curve Wing profilé. D’élégants détails offrent à ce modèle une personnalité esthétique distinctive : une rosace en abalone vert entourée de palissandre et dotée d’un contre-filet érable/noir ; une ouïe ceinte de palissandre ; un bord de table palissandre/érable/noir ; et une plaque de protection en palissandre indien qui vient mettre en valeur la teinte brun-rouge chaleureuse de la table. La touche et la tête arborent un mince contre-filet en érable et sont ornées d’incrustations « Element » en nacre aux teintes dorées.

Les autres éléments haut de gamme regroupent des mécaniques Gotoh 510 au coloris « Or ancien », un fond et des éclisses Kona Edgeburst accentués par un filet contrastant en érable, ainsi qu’une finition vernie sur l’ensemble de la caisse, qui l’habille d’un lustre élégant et met en valeur la silhouette magnifiquement sculptée de l’instrument. La guitare est équipée de notre électronique intégrée ES2 et livrée dans un étui rigide deluxe Taylor.


314ce LTD 50e anniversaire

Ce modèle couronné de succès, qui a initié de nombreux musiciens à l’expérience « bois massif » de Taylor, bénéficie d’une amélioration esthétique.

Fond/Éclisses : sapelli africain
Table : épicéa de Sitka torréfié

Le sapelli africain et la série 300 ont tout d’abord rejoint en même temps la gamme Taylor sous forme d’une nouvelle association de bois/série en 1998. À l’époque, le sapelli était fortement corrélé à l’acajou (on y faisait souvent référence comme à de l’acajou africain) en raison de sa ressemblance avec ce dernier, tant en termes d’aspect que de son. La série 300 sapelli/épicéa constitua ainsi le point de départ de l’expérience acoustique « bois massif » de Taylor ; ornée de détails élégants, elle contribua à offrir pendant de nombreuses années des modèles en bois massif à un prix des plus attractifs. En raison de l’attrait de notre Grand Auditorium, la 314ce devint – et demeure encore – l’un des best-sellers de Taylor.

Après 25 années de bons et loyaux services aux côtés des guitaristes amateurs ou professionnels, nous avons décidé de renouveler nos vœux. La 314ce LTD 50e anniversaire arbore des améliorations haut de gamme, à commencer par la table en épicéa de Sitka torréfié, spécialement traité pour un son chaleureux et mature également plus réactif, avec une meilleure stabilité des performances. Le procédé spécial de torréfaction que nous appliquons à la table l’assombrit légèrement ; nous avons rehaussé ce caractère vintage avec un Shaded Edgeburst artistiquement pulvérisé autour de la caisse et du manche. Une plaque de protection imitation écaille de tortue rayée agrémente la table d’un détail accrocheur supplémentaire.

Les autres caractéristiques spécifiques à ce modèle comprennent une rosace triple anneau avec filet contrastant noir et blanc, un filet de corps noir, des incrustations de touche/de tête « Gemstone » en acrylique italien et une superbe table entièrement vernie.

Sur le plan sonore, entre la table torréfiée et notre barrage V-Class, cette Grand Auditorium enchantera les musiciens grâce à sa grande polyvalence musicale : elle délivre l’équilibre et la clarté propres à Taylor, et saura ravir vos oreilles d’une chaleur, d’une projection et d’un sustain agréables. De plus, la jouabilité caractéristique de notre manche plaira sans aucun doute à tous les guitaristes et ce, dès le premier accord. L’électronique ES2 embarquée et un étui rigide deluxe Taylor viennent compléter le tout. Tous ces éléments s’additionnent afin de vous offrir un instrument magnifique, conçu pour des années d’aventures musicales toutes plus inspirantes les unes que les autres.


AD14ce-SB LTD 50e anniversaire

Notre première Grand Auditorium à pan coupé et à table épicéa intègre la série American Dream.

Fond/Éclisses : noyer
Table : épicéa de Sitka

Nous sommes d’avis qu’un modèle American Dream a toute sa place au sein de la collection du 50e anniversaire. Le nom de la série fait référence à la boutique de lutherie où Bob Taylor et Kurt Listug se rencontrèrent pour la première fois en 1973. Il s’agit de l’échoppe qu’ils achetèrent l’année suivante afin de donner naissance à Taylor Guitars. En 2020, l’appellation American Dream refit surface en vue de lancer une nouvelle série de guitares en réaction à la pandémie. La période de développement (qui eut lieu pendant l’arrêt de l’exploitation de l’usine) sut canaliser l’esprit de résilience des premières années de la marque, ainsi que la volonté de répondre aux besoins uniques des musiciens pendant des temps incertains : nous fûmes ainsi en mesure de proposer une guitare polyvalente de grande qualité, construite en bois massif et conçue sans fioritures et ce, afin de la rendre plus abordable à davantage de guitaristes.

Pour ce modèle anniversaire, l’AD14ce-SB LTD, notre maître-luthier Andy Powers a choisi notre célèbre style de caisse Grand Auditorium à pan coupé. La guitare reçoit une table en épicéa de Sitka massif associée à du noyer, un bois que Bob Taylor employait déjà sur certaines de ses premières guitares. Une table avec finition Tobacco Sunburst pulvérisée à la main et une plaque de protection Firestripe dotent cette guitare d’un look néo-vintage roots. À l’instar des autres modèles d’American Dream, cet instrument bénéficie de bords de caisse chanfreinés pour un meilleur confort de jeu, d’une mince finition mate sur la caisse afin d’en optimiser la résonance acoustique et d’incrustations épurées sous forme de points en acrylique italien.

Sur le plan sonore, l’association noyer/épicéa délivre une palette acoustique polyvalente, avec une présence prononcée dans les graves et une chaleur équilibrée. Grâce à sa caisse polyvalente de Grand Auditorium et son architecture V-Class, cette guitare sera bien adaptée à une vaste gamme de genres musicaux et styles de jeu. Équipée d’une électronique ES2 embarquée, elle est livrée avec un étui AeroCase super résistant.


Une association spéciale avec un ampli acoustique

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Série Presentation LTD 50e anniversaire

Trois superbes associations de bois de lutherie et notre savoir-faire le plus sophistiqué en matière d’incrustation élèvent ces guitares au rang d’œuvres d’art musicales.

PS24ce LTD 50e anniversaire

Fond/Éclisses : koa de grade Master
Table : koa de grade Master
Associée à un ampli Circa 74 en koa (ampli pour les États-Unis uniquement)


PS14ce LTD 50e anniversaire

Fond/Éclisses : noyer Claro figuré
Table : cèdre rouge de l’Ouest
Associée à un ampli Circa 74 en noyer (ampli pour les États-Unis uniquement)


PS14ce LTD 50e anniversaire

Fond/Éclisses : Urban Ironbark figuré
Table : séquoia sempervirens rayé

Compte tenu de ce jalon spécial que représente notre 50e année d’exercice, notre collection anniversaire méritait quelque chose de véritablement exceptionnel. Bob, Kurt et Andy ont convenu que la série Presentation, aux atours luxueux et haut de gamme, traduisait concrètement cette éthique. Tout d’abord lancés sous forme de série en 1996, nos modèles Presentation ont toujours mis en valeur nos bois les plus raffinés, les détails les plus élaborés et l’artisanat le plus minutieux en termes d’incrustations.

Au fil des années, les bois de lutherie employés par la série ont évolué pour refléter ce que nous avions à disposition dans nos stocks en qualité et en quantité suffisantes, allant du palissandre de Rio à un koa ou un érable richement figuré, en passant par un magnifique cocobolo, le plus souvent associés à nos plus beaux ensembles d’épicéa.

Pour des raisons similaires, nous proposons ces modèles Presentation anniversaires selon plusieurs associations de bois différentes (en quantités limitées), chacun arborant une beauté unique mais tous dotés de notre style de caisse Grand Auditorium. La première guitare est une version tout koa, recevant un koa hawaïen de grade Master extrêmement figuré. Nous avons ensuite un modèle avec table en noyer Claro figuré provenant de la collection personnelle d’essences de bois de Bob Taylor, associé à un magnifique cèdre rouge de l’Ouest. Enfin, des ensembles en superbe Urban Ironbark figuré ont été associés à du séquoia sempervirens abondamment rayé.

Clin d’œil à la série Presentation originelle : chaque guitare arborera la série d’incrustations « Byzantine » (touche, tête et chevalet) qui ornait autrefois ces modèles, en abalone vert. La complexité visuelle rappelle les incrustations classiques raffinées des banjos. Bob Taylor se rappelle avoir collaboré avec Larry Breedlove, luthier chez Taylor, pour créer ces incrustations au milieu des années 90.

« Nous voulions une vigne comme sur les banjos ou les guitares rétro, mais pas de fleurs ou de feuilles d’acanthe, se remémore-t-il. Nous voulions quelque chose d’un peu plus architectural. »

Les trois modèles PS bénéficient d’un filet en paua longeant les bords de la table, du fond, des éclisses, du manche et de la tête ; d’un repose-bras et d’un filet (y compris autour de l’ouïe) en ébène ; de mécaniques dorées Gotoh de luxe ; d’une rosace en paua ; d’une magnifique finition vernie sur la caisse ; et d’une bande au dos en ébène. Ils sont dépourvus de plaque de protection. Les instruments noyer/cèdre et Ironbark/séquoia arborent tous deux une élégante finition Shaded Edgeburst au niveau de la caisse et du manche, tandis que la version koa présente une finition naturelle.

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Printemps 2020 : une pandémie se propage dans le pays, et la production de guitares à l’usine Taylor est en pause. Bob Taylor passe son temps à faire le tour des bâtiments du campus – dorénavant étrangement calmes – en compagnie d’Andy Powers, notre maître-luthier ; tous deux font l’inventaire du bois que possède l’entreprise (surtout avec les perturbations de la chaîne d’approvisionnement qu’elle connaît actuellement) et abordent divers projets de design. L’un d’eux est une nouvelle série de guitares sur laquelle Andy a commencé à travailler, aiguillonné par les circonstances : elle sera bientôt lancée sous le nom de série American Dream. L’autre est une idée que Bob voudrait explorer : la fabrication d’amplis acoustiques.

En termes de calendrier, les deux projets ne pourraient pas être plus diamétralement opposés. Le design de guitare d’Andy est accompagné d’un sentiment d’urgence, alimenté par la volonté de proposer quelque chose sur le marché dès la réouverture de l’usine d’El Cajon, en réaction à la demande croissante d’instruments ; en effet, les gens passent davantage de temps chez eux.

Le projet d’ampli, en revanche, n’a pas de calendrier défini. Il s’agit plutôt d’une quête hors du temps, sans la pression de devoir mettre un produit sur le marché pour subvenir aux besoins de l’entreprise. Bob est un créateur par nature ; si vous lui parlez, vous apprendrez qu’il est toujours en train de fabriquer quelque chose. Le fil rouge de tous ses efforts, c’est le plaisir qu’il prend à concevoir et à construire des objets de qualité, qui soient à la fois beaux et fonctionnels, qu’il s’agisse de guitares, de meubles, de planches à découper ou… d’amplis. Dans ce cas, le projet d’amplis lui offre la liberté créative d’expérimenter différentes idées de manière organique, déterminée, évoquant la mentalité d’une petite boutique.

Constitution d’une équipe de choc

Pour l’aider à concrétiser son projet, Bob s’est adjoint l’aide de trois concepteurs pointus dotés de compétences complémentaires et issus de l’équipe développement produits de Taylor : Tyler Robertson, ingénieur en robotique, guitariste et expert électronique/amplis ; Terry Myers, guitariste chevronné, constructeur/réparateur, gourou des amplis travaillant chez Taylor depuis plus de 30 ans et connaissant les défis et les tribulations liés à l’obtention d’un bon son acoustique amplifié ; enfin, David Judd, artisan remarquablement polyvalent, membre vital de notre équipe de prototypage depuis des décennies ayant travaillé avec l’équipe de conception pour l’électronique acoustique Expression System de Taylor.

De gauche à droite : Tyler Robertson, Bob Taylor, Terry Myers, David Judd.

Restructurer le rôle d’un ampli acoustique

Bob déclare que sa réflexion sur le design de l’ampli s’est concentrée sur la satisfaction des besoins pratiques des musiciens, mais qu’elle est partie d’un point de vue intéressant.

« Au départ, je me suis interrogé sur l’utilité d’un ampli acoustique, nous dit-il. Je me suis dit, qui l’utilise et pourquoi ? »

Il précise qu’il parle des musiciens de concert, comme son ami de longue date et beau-frère Mike, qui chante en s’accompagnant de sa guitare acoustique, ou d’autres musiciens qui se produisent avec un chanteur dans de petites salles.

« Peu importe l’endroit où vous jouez avec une guitare acoustique et un ampli, il vous faudra aussi une sono portable pour celui ou celle qui chante, poursuit-il. Alors, pourquoi ne pas simplement brancher la guitare sur la sono ? C’est la bonne solution pour une guitare acoustique dans cette situation. »

« La seule raison pour laquelle mon beau-frère aurait besoin d’un ampli guitare, c’est s’il pouvait aussi servir d’ampli chant, explique-t-il. Si ce n’est pas possible, il ne prendra jamais d’ampli guitare acoustique. Il ira chercher son système Bose Stick L1 et y branchera sa guitare et son micro voix. Mais que se passerait-il s’il avait un ampli super portable, avec suffisamment de puissance pour emplir une pièce et capable de bien faire sonner à la fois sa guitare ET sa voix ? »

Bob et son équipe se sont immergés dans le processus de R&D : ils ont abordé les qualités sonores et autres qu’ils jugeaient importantes, ainsi que les lacunes de certains produits sur le marché. Ils ont écouté une gamme de guitares acoustiques différentes équipées de micros différents et branchées sur des systèmes différents. Ils ont fait des comparaisons et ont fini par trouver le châssis d’ampli qu’ils souhaitaient ; ils ont alors commencé à le modifier. Ils ont également testé de nombreux haut-parleurs.

« Nous aimions ceux qui délivraient une certaine chaleur dans le son, plutôt qu’une précision digne d’un studio », conclut-il.

La quête d’un son propre et chaleureux

Nombre des amplis acoustiques d’aujourd’hui sont conçus pour donner la priorité à la précision ; toutefois, comme vous le diront de nombreux musiciens et professionnels de l’enregistrement, la précision ne se traduit pas toujours par un résultat attrayant musicalement pour l’auditoire. En raison du fonctionnement de la plupart des micros acoustiques, une multitude d’amplis délivrent un son plus riche en gain que ce que veulent les guitaristes, relayant beaucoup de détails dans les aigus mais perdant la chaleur qui rend un instrument acoustique si attirant en premier lieu.

« De nombreux amplis acoustiques reproduisent le son de manière clinique, déclare Tyler Robertson. Vous entendez une reproduction fidèle du micro, mais pas une excellente version de la guitare. »

Bob acquiesce.

« En cours de route, nous avons collaboré avec des ingénieurs du son qui nous ont envoyé des tracés d’oscilloscope de la netteté de leur ampli. Cependant, un client n’achète pas un tracé d’oscilloscope ; il achète quelque chose qui sonne bien. »

« Nous voulions faire un ampli au son propre, mais qui ne sonne pas plus blanc que blanc, ajoute-t-il. Notre ampli a été conçu pour être du côté analogique du son propre… Pas propre comme un son taillé en studio, mais propre avec un magnifique côté chaleureux. »

Terry Myers était sur la même longueur d’onde.

« Nous l’avons conçu en tenant compte de l’expérience d’écoute d’un humain, renchérit-il. Son design a été étayé par le plaisir d’écouter des disques des années 60 et 70. »

Une enceinte en bois

En tant que fabricant de guitares, Taylor était extrêmement bien placé pour avoir à sa disposition un inventaire de divers bois de lutherie ; luthier qualifié, Bob avait toujours imaginé l’ampli avec une enceinte au bois élégamment travaillé. Lors de ses tournées de l’usine en pleine pandémie, il redécouvrit quelques stocks supplémentaires d’acajou, dont les dimensions ne convenaient pas aux guitares. En recourant à ces morceaux de bois, l’équipe put créer quelques prototypes d’amplis dotés d’une enceinte en acajou massif et expérimenter diverses épaisseurs de bois.

« Nous en sommes venus à comprendre que l’acajou a aussi un son dans ce contexte, dit-il. C’est quelque chose que vous ne réalisez pas à moins de fabriquer plusieurs enceintes en acajou, comme nous l’avons fait. »

Ces caractéristiques sonores ont joué un rôle dans le caractère chaleureux et soyeux dont ils voulaient doter le son de l’ampli.

Un ampli pour toutes les occasions

Alors que Bob et son équipe testaient leurs idées et peaufinaient leurs prototypes d’ampli, l’ambiance créative du projet rappelait à Terry les débuts de Taylor Guitars en tant que petite boutique. Il surnomma l’initiative « Circa 74 », en référence à l’année de création de l’entreprise. Le nom resta !

Ils continuèrent alors à distiller le son, le look et la fonctionnalité de l’ampli. Au-delà des sonorités nettes et chaleureuses ainsi que de la capacité à soutenir une guitare et une voix, ils voulaient que l’ampli soit portable tout en étant assez puissant pour les musiciens professionnels. Cela signifiait qu’il fallait doter cette petite enceinte d’une bonne puissance électrique pour que les guitaristes puissent l’employer dans n’importe quel lieu, qu’il s’agisse d’une cave, d’un salon, d’un café, d’un studio d’enregistrement ou encore d’une salle de concert. L’équipe porta donc son choix sur un ampli à transistors de classe D avec 150 W de puissance, dotant ainsi l’appareil d’une voix ample et expansive, sans perte de netteté ou de chaleur lorsque le volume est poussé.

Elle souhaitait aussi proposer une grande polyvalence ; l’ampli fut donc conçu en vue d’être compatible avec tous les principaux micros guitare. (La version finale comprend des suggestions de préréglages d’EQ pour les systèmes Fishman, Baggs et K&K ainsi que l’ES2 de Taylor, tout comme des micros couramment utilisés vendus par des marques telles que Shure ou Electro-Voice pour les micros chant.)

Autre objectif : faire en sorte que l’ampli soit simple d’utilisation, avec des réglages intuitifs, plutôt que de faire dans la surenchère en termes d’ingénierie.

« Nous voulions vraiment que les fonctionnalités soient attrayantes pour les musiciens novices ou les personnes qui n’ont pas besoin d’un “vaisseau spatial”, sourit Tyler. Nous ne voulions pas d’un ensemble trop important de fonctionnalités, qui empêcherait le musicien de simplement allumer l’ampli, se brancher et bien sonner, avec n’importe quelle guitare ou n’importe quel micro. »

L’ampli comporte deux canaux d’entrée : une entrée XLR/6,35 mm qui peut accueillir un micro ou un jack guitare, et une entrée 6,35 mm spécifiquement dédiée à un jack guitare. Les deux entrées bénéficient de boutons indépendants pour le réglage du niveau, du volume et de l’EQ de chaque canal ; ainsi, vous pouvez facilement sculpter votre son, quel que soit le scénario. Vous bénéficiez également d’une réverbe simple et d’un bouton de volume principal. L’ampli comprend également une entrée ligne 3,5 mm pour des effets supplémentaires et une connectivité Bluetooth afin de diffuser des morceaux enregistrés.

Compatible avec les modélisateurs et les effets

Pour étoffer encore la polyvalence de l’ampli, l’équipe s’est également assurée que l’appareil puisse être utilisé non seulement avec une guitare électro-acoustique standard, mais aussi avec des modélisateurs et des effets. La qualité et la popularité du son numérique ont augmenté au cours de la dernière décennie ; des musiciens de toutes trempes se rendent compte de la praticité et de la commodité de l’utilisation de modélisateurs sur rack ou sur pédalier pour délivrer quasiment n’importe quel profil sonore. Comme l’explique Tyler, l’équipe de conception a veillé à ce que les musiciens puissent se servir de l’ampli Circa 74 à leur convenance, y compris pour ceux qui comptent sur la technologie numérique.

« En tant qu’ampli full-range, il est extrêmement fonctionnel pour les configurations de modélisation, poursuit Tyler. L’entrée auxiliaire bypasse le préampli et la réverbe, de sorte que cela n’affecte pas le son de votre ampli à modélisation ou de votre enceinte RI. »

Avec un poids de seulement 10,9 kg, il est facile à transporter.

« De nombreux amplis acoustiques reproduisent le son de manière clinique. Vous entendez une reproduction fidèle du micro, mais pas une excellente version de la guitare. »

Tyler Robertson

Un look Midcentury et un stand

Avec ses designs de guitare, Bob Taylor a toujours été très fier de créer un look élégant, à l’attrait unique, qu’il s’agisse des courbes des formes de caisse de nos guitares aux silhouettes de nos chevalets, de nos têtes de manche ou de nos plaques de protection.

« Ce n’est pas dans ma nature de fabriquer quelque chose qui sonne bien mais qui ne soit pas beau », admet-il.

C’est ce même état d’esprit qui a étayé le design de l’ampli Circa 74. En étudiant certains des autres amplis acoustiques du marché, Bob et l’équipe ont vu ici l’occasion de créer un objet qui parerait aussi bien le salon d’un musicien qu’une scène ou un studio d’enregistrement. Ils voulaient construire un ampli que vous ne vous sentiriez pas obligé de cacher quand vos invités arrivent.

« Je voulais avoir l’élégance et l’attrait esthétiques d’un meuble fabriqué avec soin, observe Bob. Quelque chose qui a fière allure dans un salon, mais aussi dans une réception de mariage ou dans un bar à vin. »

L’enceinte en acajou, avec son grain riche et ses teintes chaleureuses aux accents bruns/rouges, répond sans aucun doute à la description : elle marie la touche d’un meuble raffiné à l’aspect d’une guitare acoustique haut de gamme. La grille marron clair, la poignée en cuir et les boutons de réglage au style vintage viennent agrémenter l’appareil de détails modernes et rétro à la fois.

Enfin, l’équipe a trouvé une opportunité d’améliorer à la fois la fonctionnalité musicale et l’attrait esthétique de l’ampli : elle a conçu un stand qui sera inclus avec l’appareil. C’est David Judd qui a mené cet effort.

« Les amplis sonnent tout bonnement mieux quand ils ne sont pas posés au sol. Nous avons donc testé différents styles de construction avant de trouver ce design », explique-t-il.

Le stand assorti en acajou est doté de pieds vissés pour un démontage facile si nécessaire ; il est légèrement incliné vers le haut afin d’améliorer la projection et possède des empreintes usinées pour maintenir l’ampli fermement en place. Entre les sonorités chaleureuses du bois et le mariage harmonieux de la forme et de la fonction, l’ampli et le stand affichent une présentation élégante de style Craftsman.

« Ce design a été “approuvé par nos femmes” ; il a le droit de rester dans le salon et de ne pas être relégué dans la salle de musique », sourit David.

Après quasiment quatre années de développement et de tests sur le terrain dans différents contextes (notamment une utilisation intensive par le beau-frère de Bob, qui l’adore), l’ampli Circa 74 a fait ses débuts officiels en janvier et a été bien accueilli par les revendeurs Taylor.

Réactions précoces

Rich Casciato, Directeur régional des ventes chez Taylor et musicien de concert, s’est servi de son Circa 74 sur scène. Son rapport résume bien son expérience.

« Ce que j’aime avec cet appareil, c’est que ma guitare acoustique ne sonne pas “amplifiée” : elle sonne comme ma guitare acoustique, mais en plus fort, déclare-t-il. C’est exactement ce que j’espérais. »

Chez Guitar Player (édition d’avril du magazine, en kiosque le 1er mars), le critique Jimmy Leslie a décerné un prix Editor’s Pick à l’ampli. Il a adoré le côté convivial et la façon « ingénieuse » dont l’ampli et le stand se lient l’un à l’autre. Il a également salué la conception « flexible et pratique », et a apprécié de tester l’ampli avec différentes guitares et divers micros, en commençant par une 814ce Builder’s Edition équipée de notre électronique ES2.

« Le son global était tout à fait ce que l’on pouvait attendre d’une guitare Taylor emblématique passant par un ampli conçu par la marque : haute-fidélité, dynamique et très réactif au toucher, écrit-il. Tout ne se concentre pas sur les mediums comme avec certains amplis acoustiques, en particulier ceux avec de petits woofers. »

Il a aussi aimé la manière dont le « son brillant et doux » s’accordait avec une voix.

« Les troubadours vont adorer la façon dont les voix ressortent ; elles sont plus amples, comme si elles sortaient d’une sono, alors qu’avec d’autres amplis 2-en-1, elles ont tendance à être écrasées », observe-t-il.

Leslie a par ailleurs remarqué la puissance et le sustain de l’ampli.

« Tournez les potards à fond, et bon sang, ça envoie. L’ampli Circa 74 aide les notes à s’épanouir avec un bon sustain. L’enceinte en acajou semble contribuer davantage à l’énergie et à la projection plus vous tournez les boutons… Le son est vraiment ample. »

En renouvelant l’expérience avec deux autres guitares/systèmes de micros, il a estimé que l’ampli canalisait admirablement le caractère sonore que les micros respectifs étaient conçus pour délivrer. Il a commencé par une Martin CS-SC-2022 avec un micro chevalet HiFi Baggs et un micro magnétique passif M1 Baggs dans la rosace.

« En plaçant tous les boutons de réglage à mi-parcours, la différence entre l’énergie de la caisse transmis par le premier et le son distinct des cordes acheminé par le dernier était très apparente, décrit-il. Quelques réglages de tonalité pour trouver la meilleure combinaison, et j’ai obtenu un son merveilleusement complet. »

Il a également essayé une 514ce Taylor équipée d’un système piezo Prefix Fishman et d’un micro magnétique actif Seymour Duncan dans la rosace.

« Une fois de plus, les qualités spécifiques de ce piezo et du micro magnétique étaient apparentes, et j’ai pu les marier pour bénéficier d’un superbe son. »

En fin de compte, il considère l’appareil comme un ajout bienvenu dans l’univers des amplis acoustiques.

« C’est particulièrement intéressant de la part de l’équipe Taylor : on a un petit côté familier, mais en même temps il semble venir de nulle part… Le Circa 74 semble tout droit sorti d’un conte de fées : il sonne juste comme il faut, et mesure juste ce qu’il faut. »

Au fil du temps, nous prévoyons de présenter d’autres versions de cet ampli, avec des enceintes fabriquées à partir de bois de lutherie différents. (À titre d’exemple ultra-premium, veuillez contempler les versions en koa hawaïen et noyer proposées en tandem avec deux de nos modèles de série Presentation 50e anniversaire.) Pour plus de détails, visitez Circa74.com.

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Découvrez une autre gamme époustouflante de guitares personnalisées, présentées à nos revendeurs lors de notre événement annuel pré-NAMM en janvier. Consultez notre galerie de photos – vous allez adorer.

En 2015, à la veille du salon NAMM d’hiver, Taylor Guitars organisa une présentation de nos guitares personnalisées à l’intention des revendeurs de la marque. Cet événement spécial se tint au restaurant The Catch d’Anaheim, en Californie. Un éventail d’instruments uniques et épatants furent exposés à cette occasion ; ils avaient été dessinés et fabriqués pour le plus grand plaisir des yeux de nos partenaires. Ces derniers eurent la possibilité d’acquérir les modèles qu’ils aimaient (en fonction de notre capacité à reproduire chacun d’entre eux en quantités très limitées). Outre le fait d’être un rendez-vous exceptionnel avec nos revendeurs de longue date, cette rencontre leur permit d’admirer, de jouer voire potentiellement d’acheter certaines des guitares les plus exceptionnelles conçues par Taylor, et de les proposer à leurs clients.

La popularité de l’événement fut telle qu’il devint une tradition avant chaque NAMM. Bien que nous ayons par la suite changé de lieu en raison de la fermeture du restaurant, nous avons conservé le nom « Catch Customs » ; en effet, ces guitares constituent des compléments spéciaux à n’importe quelle collection d’instruments, dignes d’être transmis de génération en génération.

Nous avons depuis fait évoluer l’événement pour qu’il inclue une présentation en ligne, ce qui a permis aux revendeurs ne pouvant pas faire le déplacement d’y assister virtuellement.

Cette année, une nouvelle collection de plus de trois douzaines d’instruments personnalisés reçoit des associations de bois de lutherie de grade Premium, des détails esthétiques saisissants et un savoir-faire méticuleux. Chaque guitare est dotée de couleurs musicales et visuelles distinctes.

La collection de cette année ne pourrait pas nous plaire davantage. Voici un avant-goût de ce qui vous attend :

Custom n° 3

Cette Grand Orchestra visuellement époustouflante sert de faire-valoir à la beauté esthétique de l’érable figuré. Elle associe un fond et des éclisses en érable pommelé à grandes feuilles à une table en épicéa Lutz, et reçoit une finition vernie sur une magnifique teinte bleu roi. Les ornements en koa hawaïen figuré regroupent notamment le repose-bras en biseau, le talon et le filet de caisse. La rosace et le logo de tête en paua sont accentués par des incrustations de tête et de touche en nacre et paua au motif « Mission ».

Custom n° 15

Cette magnifique Grand Theater arbore une association unique entre un fond et des éclisses en koa hawaïen figuré, une bande Simons au dos et une table en séquoia sempervirens, vous offrant ainsi une expérience sonore des plus rares. Le Tobacco Shaded Edgeburst appliqué sur l’ensemble de la guitare et la finition vernie de la caisse dotent l’instrument d’un caractère sombre. La rosace est ceinte de palissandre et d’incrustations au motif « Diamond » en érable et paua, rappelant le style de notre ancienne NS74, et ce look est complété par un filet en paua et un logo de tête en nacre.

Custom n° 27

Des détails opulents, un bois dur unique et des caractéristiques améliorant le confort définissent cette Grand Auditorium custom. Un fond et des éclisses en bocote sont associés à une table en épicéa de Sitka « griffe d’ours ». La touche et la tête comportent des incrustations en paua/koa arborant un superbe motif « Sea Forest Vine ». Ces incrustations s’harmonisent avec la rosace richement décorée et le bord de caisse en paua. Les accents en koa hawaïen figuré regroupent notamment le repose-bras en biseau, le filet et la bande au dos, le talon ainsi que le filet d’ouïe et de caisse.

Custom n° 37

Arborant un coloris Midnight Sapphire envoûtant, cette T5z hybride hollow body personnalisée associe une caisse légère en Urban Ash à une table en érable à grandes feuilles figuré, le tout mis en valeur par une finition vernie lustrée. La touche présente des incrustations argent/imitation nacre au motif progressif « Spires ». Un repose-bras intégré et des bords arrondis viennent offrir un confort de jeu extrême.

Custom n° 41

Capturant les sonorités luxuriantes et le caractère visuel captivant du koa hawaïen figuré, cette Grand Pacific personnalisée à la finition vernie arbore une élégante configuration de fond en quatre parties avec bande Simons et un Kona Burst. D’élégants détails en paua regroupent notamment la rosace simple anneau, le logo de tête ainsi que les incrustations de tête et de touche au motif organique « Spring Vine ».

Vous voulez créer votre propre guitare Taylor personnalisée ? Rien de plus simple ! Si vous avez déjà quelques idées en tête, pourquoi attendre ? Toutes les commandes personnalisées sont passées par l’intermédiaire de notre réseau de revendeurs Taylor agréés. Prenez contact avec eux dès aujourd’hui !

Découvrez ici les autres modèles de notre galerie Catch Customs.

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Caractéristiques principales de la baryton

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Une guitare baryton à la voix riche constitue un ajout remarquablement polyvalent à votre arsenal acoustique. Découvrez votre nouvelle arme secrète.

Une guitare baryton aux riches tonalités viendra idéalement compléter votre équipement acoustique grâce à sa polyvalence. Découvrez votre nouvelle arme secrète.

 Lorsque j’ai vu une guitare baryton Taylor à 8 cordes pour la première fois, je me suis dit : « Quel drôle d’instrument... C’est exactement ce qu’il me faut. » J’ai abordé ce magnifique instrument comme un outil nouveau et très spécifique, sans imaginer en jouer un jour devant un large public. Une fois chez moi, j’ai réalisé que cet instrument était aussi né de la philosophie étape par étape qui caractérise les avancées du monde de la lutherie. Ainsi, l’évolution logique a non seulement fait de cette baryton à 8 cordes (et de sa version légèrement moins excentrique à 6 cordes) un instrument un peu curieux, mais également un support sur lequel un guitariste se sent immédiatement à l’aise.

Accordage

 Lorsque j’ai pu demander à Bob Taylor à qui cette guitare était destinée, sa réponse n’a fait que placer cet instrument encore plus haut dans mon estime. « C’est pour les vieux qui n’arrivent plus à atteindre les notes aiguës de "Have You Ever Seen The Rain" », m’a-t-il malicieusement répondu. Et c’est exactement ça : c’est une solution parfaite pour jouer vos chansons préférées tout en chantant des mélodies qui, sans cette guitare, serait hors de portée vocalement. Oubliez les transpositions ou les réaccordages ; prenez cette baryton, placez vos doigts comme pour un accord de Do, et vous obtenez un Sol dans toute sa splendeur. Et ce La aigu, qu’on retrouve dans tellement de chansons de Fogerty, de Journey, des Who, d’Eagles, etc., devient un confortable Mi. (Si cette partie sur les hauteurs de note et le chant est trop technique, vous pouvez consulter la leçon de chant « Hit Your Mark » dans l’édition Wood&Steel du printemps 2013)
 J’ai compris que dans sa réponse, Bob était quand même à moitié sérieux ; et, si quelqu’un sait de quoi il parle en matière de barytons, c’est bien Monsieur Taylor ! En effet, dans sa plaisanterie, il y a un fond de vérité. Les auteurs-compositeurs qui s’expriment à la guitare ont tendance à favoriser les tonalités les plus simples (Sol, La, Mi et Do notamment), ce qui signifie qu’ils doivent chanter des notes aiguës que le guitariste amateur lambda ne peut atteindre sans prendre de cours auprès d’un professionnel. La guitare baryton permet à un guitariste ou un interprète « normal » de jouer les chansons, de reproduire les accords originaux, mais la tonalité de ces accords est une quarte plus bas, ce qui permet au musicien amateur de rester juste au niveau vocal.

Contrairement à une guitare normale, où vous pouvez seulement monter d’un ton, la baryton, parce qu’elle est accordée une quarte en-dessous, vous permet de jouer en-dessous et en-dessus du ton.

 Je vous entends déjà dire, « Tout ça, c’est bien beau, mais si je ne veux pas de cette quarte ? J’ai peut-être juste besoin d’être un ton en-dessous... Ou de ne pas m’abaisser du tout, car j’apprécie tout simplement le son de la 8 cordes. » En fait, la solution est tellement simple que certains vont dire que « c’est de la triche ». Oui, je parle d’un capodastre. (J’ai choisi le capo Kyser pour 12 cordes, qui est celui qui remplit le mieux sa fonction.) 

Contrairement à une guitare normale, où vous pouvez seulement monter d’un ton, la baryton, parce qu’elle est accordée une quarte en-dessous, vous permet de jouer en-dessous et en-dessus du ton. Tout ce que vous avez à faire pour avoir une baryton avec un accordage classique, c’est de placer un capo sur la cinquième frette. Jouez un Sol : vous entendez un Sol. Mais si vous voulez jouer une chanson de Van Halen en Mi bémol, nul besoin de vous réaccorder. Descendez juste le capo d’une frette, jouez un Mi et vous obtiendrez un Mi bémol. Autre exemple : vous voulez jouer la version originale de « Yesterday » des Beatles. Descendez le capo de deux frettes : « Yesterday » est en Fa, mais McCartney la jouait en Sol avec un accordage un ton en-dessous. Vous préférez le rythme de «Hear My Train a Comin’ » d’Hendrix ? Placez un capo sur la première frette d’une baryton et… bonne chance (Hendrix était accordé deux tons en dessous !) ! Comme vous le voyez, la polyvalence de l’accordage grave suffit à susciter un intérêt pour la baryton… Mais ce n’est pas tout !

Texture, tonalité et faux son de basse

 Parmi les nombreuses vertus de l’accordage plus grave de la guitare baryton figure l’expression sonore d’accords et de notes qui placent le son du modèle baryton entre celui d’une guitare standard et celui d’une basse... ou comme je me plais à le dire, d’un violoncelle. La 8 cordes possède en plus l’avantage du bourdon des deux cordes d’octave intermédiaires qui donnent encore plus de plénitude au son, notamment dans le jeu en accords. 
 Parmi les applications de ces caractéristiques uniques, on peut citer : 1) une variation de la texture lors d’une session avec d’autres guitaristes en raison de cordes plus épaisses et des cordes à l’unisson (jouer à l’unisson un Sol, un Do et un Ré sur une guitare standard peut déjà enthousiasmer un auditoire) ; 2) les variations de tonalité des cordes, qui permettent à la guitare baryton d’être jouée dans des registres de fréquence différents, avec différents types d’accords ; et 3) la capacité de jouer de fausses lignes de basse. Ces deux dernières fonctionnalités mériteraient plus d’explications. Essayons donc de les illustrer grâce à des exemples.
 L’exemple 1 est la mélodie de la section A du vieux standard de bluegrass «  Arkansas Traveler », transcrit avec un accordage classique et une tonalité en Ré, avec des positions d’accords ouverts de type « cow-boy chords ». Rien que du très classique jusqu’ici. 

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L’exemple 2 est exactement la même mélodie, mais transcrite ici pour une guitare baryton. Si vous n’avez pas l’habitude des barytons, ne soyez pas désorienté : oui, sur le papier, la tonalité des accords a changé, mais lorsque vous jouez sur la baryton en tonalité de La, la guitare sonnera en tonalité de Ré. Comme vous l’avez certainement remarqué, non seulement la mélodie a changé de positions, mais les accords sont également différents. Encore une fois, comme la baryton est accordée une quarte en-dessous, l’accord de La sonnera comme un Ré. C’est un exemple d’utilisation de la baryton pour la tonalité des accords et les variations du registre des fréquences.

L’exemple 3 présente une ligne de basse pour une guitare standard. Si vous jouez sur une guitare normale, vous constaterez que l’exemple 3 fonctionne, mais que la ligne de basse manque d’épaisseur. 

À l’inverse, l’exemple 4, transcrit pour une baryton, est épais, riche et plein, comme doit l’être une ligne de basse.

Un nouvel instrument ?

 Au début du XVIIIe siècle, Bartolomeo Cristofori inventa ce que nous appelons aujourd’hui le piano, qui était une variation radicale du clavecin. Même si extérieurement, l’apparence physique du clavecin et du piano sont similaires, personne ne confondrait les deux sonorités. De plus, les deux instruments se jouent de la même manière, mais le plus grand contrôle de l’expression et la meilleure polyvalence sonore offerts par le piano ont obligé les compositeurs à repenser leur approche de la musique sur clavier et les ont aidés à créer des nouvelles œuvres musicales qui ont changé la musique à jamais.

 C’est sous cet angle que je considère et que j’entends la baryton à 8 cordes. 

 J’ai déjà dit à quel point je pense qu’une guitare baryton à 6 ou 8 cordes vient parfaitement compléter une collection de guitares, mais permettez-moi de parler de moi un instant et de suggérer que la seule limite de la 8 cordes, c’est votre imagination. 

 Personnellement, j’ai lentement mais sûrement composé une série de morceaux conçus spécifiquement pour la baryton à 8 cordes. Ces morceaux soulignent la texture individuelle, le ton et le timbre de l’instrument ; ils mettent en avant les harmoniques puissantes et résonnantes produites par la guitare ; enfin, ils exploitent les différences de registre extrêmes entre des cordes de basse non filées, doublées et filées. Ces morceaux ne peuvent pour ainsi dire être joués que sur une baryton à 8 cordes, c’est-à-dire sur une guitare produisant un son absolument unique. Et j’écris cette musique parce qu’elle désire être écrite. Finalement, c’est la raison pour laquelle la baryton 8 cordes me convient parfaitement : elle m’inspire. Elle encourage la création. Et elle y répond ! 

Un artiste sous le feu des projecteurs

Making Noise: Glen Andrew Brown

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Artiste primé, compositeur et concepteur sonore pour le cinéma, la télévision et les jeux vidéo, Glen nous offre un aperçu de son processus créatif.

Note du rédacteur: l’équipe des relations artistes de Taylor a l’immense chance de pouvoir travailler avec une communauté extrêmement variée de musiciens talentueux du monde entier. Cette diversité ne se limite pas aux genres musicaux ou aux origines culturelles ; elle comprend la myriade de voies créatives que les artistes explorent pour laisser leur empreinte unique sur la planète.

Prenons un exemple: Glen Andrew Brown est basé au Royaume-Uni. Ce compositeur récompensé d’un BAFTA (British Academy of Film and Television Arts) est également concepteur sonore et ingénieur de post-production pour le cinéma, la télévision et les jeux vidéo. L’impressionnant CV musical de Glen comprend la création de partitions et la conception sonore de publicités pour certaines des plus grandes marques au monde ; l’élaboration de paysages sonores pour des jeux vidéo Playstation comme Returnal, God of War et Sackboy: A Big Adventure ; des travaux de composition pour des émissions de télévision destinées à la BBC et à Amazon Prime ; et l’écriture de partitions pour l’adaptation londonienne de la comédie musicale Gatsby le magnifique dans le West End..

Un peu plus tôt dans l’année, Glen a contacté son acolyte britannique Dan Boreham, notre responsable marketing au Royaume-Uni et en UE. Dan est également un membre essentiel de notre équipe des relations artistes couvrant cette région du monde. Nous allons donc lui laisser la parole.


Glen et moi-même étions convenus de nous rencontrer dans un café proche de la ville où je vis. Il avait conduit jusqu’à la côte méridionale anglaise pour fuir pendant quelques heures l’agitation de sa vie professionnelle à Londres. Glen était fan de Taylor et souhaitait aborder une collaboration plus poussée avec nous. De notre conversation a découlé une nouvelle amitié.

Glen est une personne calme ; son aisance d’orateur n’a d’égale que sa capacité d’écoute. Nous avons consacré un bon moment à parler d’enregistrement et de mixage (le domaine qui m’a vu faire mes premiers pas professionnels dans la musique), ainsi que de l’amour qu’il porte aux guitares Taylor. Nous étions d’accord sur tellement de points concernant l’univers de la musique… Il a ensuite commencé à parler de son travail de composition pour les jeux vidéo, les comédies musicales et la télévision, puis a abordé son nouveau projet, concrétisé par la signature d’un contrat en tant que moitié du duo Tendai + Glen.

J’ai été saisi par l’humilité, les anecdotes et la sagesse de Glen. Il m’a transmis ses connaissances sans aucune réserve ; il désirait faire bien plus que de simplement récupérer une guitare de prêt et poursuivre ses rêves musicaux. Le résultat ? Notre vidéo « Making Noise ». Nous voulions vraiment inspirer les musiciens, tous niveaux confondus, avec un récit qui puisait dans un esprit de création, d’expérimentation et de recherche d’une voix musicale grâce à quelque chose d’aussi simple qu’une guitare acoustique.

Comme Glen l’aborde dans la vidéo (en compagnie d’une 618e et d’une 312ce-N), avec seulement quelques notes de guitare et quelques idées, il est possible de construire des paysages sonores richement stratifiés, évoquant une vaste palette d’humeurs.

J’espère que vous prendrez plaisir à découvrir le processus créatif de Glen. Vous pouvez également explorer davantage son travail et en savoir plus sur la façon dont il construit des systèmes musicaux custom pour les jeux vidéo sur son site Internet.


Tendai + Glen

Dans sa prestation pour notre série Taylor Soundcheck, Glen est rejoint par Tendai Humphrey Sitima, son partenaire musical dans le duo Tendai + Glen. Les deux comparses jouent deux morceaux originaux, « Boldly Growing » et « I Didn’t Want Me ». Ensemble, ils donnent naissance à un mélange éclectique entre pop, R&B, jazz et autres couleurs mélodiques transgenres, sculptant un son qui n’appartient qu’à eux. Entre les chansons, le duo parle de ce qui rend leur collaboration créative unique, et de la façon dont ils superposent différents éléments musicaux dans un arrangement qui magnifie l’essence d’un titre. Pour les deux morceaux, Tendai joue sur une 312ce-N, tandis que Glen se produit sur une 724ce. Ils sont accompagnés d’un quatuor à cordes.

  • 2023 Numéro 3 /
  • Un savoir-faire sous le feu des projecteurs: la fabrication des repose-bras Custom

Un savoir-faire sous le feu des projecteurs: la fabrication des repose-bras Custom

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Voici un aperçu du savoir-faire minutieux nécessaire afin de sculpter un repose-bras en biseau pour nos guitares Custom.

Un repose-bras sur une guitare acoustique, c’est une caractéristique de toute beauté. C’est un élément qui marie la forme et la fonction pour offrir l’avantage pratique d’une expérience de jeu facilitée, tout en rehaussant l’attrait esthétique de l’instrument. Entre ses contours sculpturaux, ses bois visuellement époustouflants et, dans de nombreux cas, ses contre-filets décoratifs arborant une finition vernie, un repose-bras peut transformer une simple guitare en une œuvre d’art musical sur laquelle jouer – en particulier entre les mains de nos talentueux artisans.

Notre gamme de guitares comporte trois styles de repose-bras : un repose-bras en biseau, avec sa surface élégamment inclinée, arboré par notre programme Custom ultra haut de gamme et plusieurs modèles Builder’s Edition ; un repose-bras incurvé, présentant un arrondi plus doux du bord de la caisse et vu sur nos séries Presentation, 900 et 800 ; et un repose-bras incliné simplifié, facile à mettre en production, sur nos guitares de la série Academy fabriquées à Tecate (parce que nous sommes convaincus qu’un musicien sera plus avantagé avec un confort de jeu accru).

Repose-Bras en Biseau

Repose-Bras Incurvé

Repose-Bras Incliné Simplifié

De l’artisanat haut de gamme

Bien que le monde connaisse Taylor en tant que fabricant de guitares à la chaîne, chaque instrument que nous créons intègre des capacités extraordinaires en matière de travail manuel qualifié. Le niveau de compétences requis pour réaliser les repose-bras en biseau dont nous équipons certains de nos modèles Custom dans notre usine d’El Cajon est exceptionnel.

« Il s’agit d’une pratique axée sur la concentration et la patience », déclare Andy Powers, luthier en chef, qui parle d’expérience.

« Il faut apporter la plus grande attention possible aux détails, car nous nous transformons essentiellement tous ces composants (les minuscules morceaux de contre-filet, les surfaces collées compensées, les placages recourbés) en une sculpture en bois aux éléments parfaitement amalgamés, poursuit-il. De plus, cela exige un ponçage sans bavure à la fin, avec le risque de potentiellement ruiner tout le travail qui a été effectué avant. Malgré les efforts immenses que cela nous demande, les résultats en valent la peine. »

Clarifions un point à propos des guitares à repose-bras en biseau que nous fabriquons à El Cajon : en réalité, nous proposons deux versions. Les modèles Custom équipés d’un repose-bras exigent le plus haut niveau de compétences individuelles possibles, car ils intègrent un placage et sont sculptés à la main. Les repose-bras de nos instruments Builder’s Edition sont plus adaptés à la production et bénéficient d’un outillage supplémentaire (développé en interne) qui nous permet de passer à la CNC le morceau d’acajou destiné à ces éléments structurels. Le repose-bras reçoit par ailleurs une finition exempte de placage en bois supplémentaire.

Nous allons vous présenter ci-dessous certaines des étapes requises pour produire un repose-bras en biseau et son cousin incurvé. En toute honnêteté, il faut vraiment voir le procédé de fabrication pour l’apprécier à sa juste valeur. Il serait un peu fastidieux de vous en montrer tout le déroulement ; nous voulions mettre en lumière certains aspects, en particulier pour le repose-bras en biseau Custom. Vous pouvez contempler ici une caisse de Grand Auditorium avec un superbe koa figuré, alors que son repose-bras est sculpté et surmonté d’un placage en érable figuré.

Fabrication d’un repose-bras en biseau Custom

De quelle manière un repose-bras affecte-t-il le son d’une guitare ?

C’est une question qui nous est souvent posée par nos clients : un repose-bras modifie-t-il le son d’une guitare ? Pour faire court, oui. Toutefois, comme l’explique Andy, ce n’est pas tant parce que cela modifie la voix inhérente de manière importante ; c’est davantage le résultat de la modification de l’interaction physique entre le musicien et l’instrument.

« Cela optimise le rapport entre le guitariste et sa guitare, affirme-t-il. Nous n’écoutons jamais simplement les mains du musicien ou la voix de l’instrument. Nous entendons le lien qui se tisse entre les deux. Ainsi, en fabriquant une guitare plus ergonomique, avec un repose-bras, nous améliorons la performance musicale globale : en effet, nous contribuons à placer une guitare plus confortable, plus agréable, entre les mains d’un musicien, et un jeu plus détendu en découle. Fondamentalement, cela encourage le guitariste à jouer encore mieux. C’est comme ça que ça modifie la voix de la guitare. »

Le procédé commence dans notre service Courbure d’éclisses, après que les éclisses ont été incurvées et collées ensemble pour constituer le contour de la caisse de la guitare. Des contre-éclisses (bandelettes de bois fendues) sont normalement ajoutées aux bords internes des éclisses pour offrir une surface plus large à coller afin d’y fixer le fond et la table. Dans le cas d’une guitare à repose-bras, un morceau d’acajou massif découpé à la CNC est collé dans la zone de l’extrémité inférieure, là où le repose-bras sera situé. Cela fournira le bois qui sera ensuite sculpté selon la forme désirée.

Une fois la table et le fond collés, les rainures destinées à accueillir le filet et le contre-filet sont incisées dans la caisse. Deux gabarits personnalisés (il en existe un jeu pour chaque forme de caisse différente) sont employés pour localiser la position exacte des rainures d’incrustation des contre-filets de la table et des éclisses, qui borderont le repose-bras. L’un sera utilisé pour la découpe de la table ; l’autre servira pour le contre-filet de l’éclisse, qui parcourra le côté des graves de la partie inférieure de l’instrument. Chaque gabarit sera fixé à la caisse au moyen d’une pompe à vide. Une fois que les rainures ont été faites, leurs bords sont amalgamés à celle du contre-filet précédemment découpé pour le reste de la caisse afin de créer une transition en douceur.

Les procédés d’incrustation du filet et du contre-filet sont similaires à nos techniques d’installation standard, bien que l’incrustation au niveau de la table puisse être plus complexe pour une guitare Custom : elle peut par exemple arborer une incrustation en abalone colorée encadrée par des lignes de contre-filet de type « pinstriping », puis d’un filet en bois ou du matériau du repose-bras. L’incrustation de tous les contre-filets sera réalisée avant que le repose-bras ne soit sculpté.

Une râpe japonaise double face est utilisée pour sculpter et façonner manuellement les contours. La majeure partie du bois est retirée avec le côté gros grain ; le côté grain plus fin est utilisé ultérieurement au cours du procédé, qui se poursuit par un façonnage tout en délicatesse au moyen d’une lime. Une réglette droite nous sert à inspecter le niveau de la surface du repose-bras et, si nécessaire, nous recourons à un racloir pour peaufiner encore l’élément. Une cale à poncer nous permet d’obtenir le contour final ultra-lisse. De là, un placage de bois découpé au laser, dont la couleur correspond à celle du filet (la même espèce de bois) est collé à l’endroit choisi. Tout placage en excès est raclé, et le procédé s’achève par un dernier ponçage.

Fabrication d’un repose-bras incurvé

Notre repose-bras incurvé a tout d’abord vu le jour en 2017; avec l’introduction de notre série 800 Deluxe. (Cette série a par la suite été abandonnée lorsque nous avons rationnalisé notre gamme, mais ce repose-bras est devenu une caractéristique standard de nos séries 800, 900 et Presentation.)

Par rapport au chanfrein incliné du repose-bras en biseau, son cousin incurvé présente un arrondi légèrement plus étroit et plus doux au niveau de l’extrémité inférieure de la guitare. Sur la série 800, le repose-bras intègre un insert en palissandre pour faire écho à l’esthétique axée sur le palissandre de notre série emblématique. L’insert arbore un contour élégant, dont les extrémités effilées s’amalgament à un filet en érable (accentué par une bordure de table en palissandre). Pour la série 900, le repose-bras et le filet sont en ébène, avec une bordure en paua et koa. La série Presentation possède un repose-bras et un filet en ébène, avec une bordure en paua et des contre-filets ultra-minces noir et blanc.

  • 2023 Numéro 3 /
  • Cours de guitare: jeu en accords, picking et palm mute

Cours de guitare: jeu en accords, picking et palm mute

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Taylor Gamble nous fait part de quelques techniques essentielles pour vous aider à améliorer votre articulation des cordes, notamment le palm mute.

Nous sommes heureux de vous retrouver pour ces nouveaux cours de guitares Wood&Steel, en compagnie de la musicienne de session et professeure de guitare Taylor Gamble.

Cette fois-ci, Taylor revient à la case départ avec trois concepts essentiels pour tout guitariste qui se respecte : le jeu en accords, en picking et en palm mute. Les novices doivent s’exercer à ces techniques jusqu’à ce qu’elles deviennent une seconde nature, en intégrant la dynamique du volume et les nuances de toucher qui donneront vraiment vie à un morceau.

Niveau débutant : jeu en accords

Taylor commence son cours par une présentation de la technique du jeu en accords : elle vous en montre les bases tout en illustrant de quelle manière des variations subtiles dans votre interprétation peuvent transmettre vos émotions.

Niveau intermédiaire : jeu en accords et en picking

Taylor vous explique ensuite quelques techniques de picking simples, avant de vous montrer comment l’association d’un jeu en accords et en picking peut vous permettre de créer de superbes mélodies avec des formes d’accords basiques.

Niveau confirmé : palm mute

Enfin, notre cours se termine par une technique employée par les guitaristes pop, R&B, country ou encore heavy metal : le palm mute. Taylor vous montre comment l’utilisation de la main grattant les cordes pour en atténuer doucement le son peut agrémenter votre jeu d’une certaine dynamique, en particulier lorsque vous associez cette technique à un jeu en accords ouverts ou en picking.

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Lead image of two Taylor acoustic guitars sitting on their sides next to a pack of D'Addario strings and a coil of guitar strings on a white background

C’est dans nos cordes

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Après avoir mené des tests approfondis en compagnie de nos amis de D’Addario, Taylor a décidé d’opter pour leurs cordes XS à revêtement

Au bout de 24 ans, nous avons décidé qu’il était temps de changer nos cordes.

Nous sommes heureux de vous annoncer que nous avons commencé à installer les cordes XS phosphore bronze à revêtement sur nos modèles acoustiques à cordes acier. À partir de cet été, la plupart des modèles Taylor de facture américaine recevront les cordes XS à revêtement (nos T5z seront quant à elles équipées de cordes électriques XS nickel à revêtement). Cette transition a déjà commencé sur nos guitares produites au Mexique (de la Baby Taylor à la série 200 Deluxe).

La décision est venue d’Andy Powers, designer en chef chez Taylor, qui préfère le son, les sensations, la durabilité, l’homogénéité et les performances des cordes XS à revêtement installées sur les dernières versions de ses guitares et d’autres modèles de la gamme Taylor.

« Nous sommes enthousiastes à l’idée d’écrire un nouveau chapitre de notre partenariat avec D’Addario, sourit Andy. Les cordes XS sont vraiment uniformes et délivrent une excellente réponse. En œuvrant pour optimiser la musicalité de nos guitares, nous souhaitons aider les musiciens à s’exprimer pleinement. »

Ce changement s’appuie sur une association de longue date entre Taylor et D’Addario, dont nous avons utilisé les jeux de cordes acier pendant des années ; concernant leurs cordes nylon, nous en équipons nos modèles concernés depuis leur introduction en 2003. Les deux entreprises se sont toujours ressemblé : elles reflètent une passion commune pour l’innovation, l’excellence de fabrication et le leadership en matière de développement durable.

« J’ai l’impression que nous sommes vraiment sur la même longueur d’onde », déclare Jim D’Addario, fondateur, président du conseil d’administration et responsable des innovations en parlant des deux sociétés. « Nous gérons vraiment nos entreprises de la même manière. »

Homogénéité des performances

Depuis qu’il travaille chez Taylor, Andy a abordé les différents ingrédients qui entrent en ligne de compte lorsqu’un luthier concocte une guitare (p. ex. le choix des bois, les dimensions de la caisse, le barrage interne) et leur façon d’interagir pour façonner l’identité sonore d’un modèle.

Les cordes de l’instrument constituent un autre ingrédient fondamental : en effet, elles mettent littéralement la guitare en mouvement. En raison de leur conception, ces cordes doivent optimiser les sonorités qui émanent de la guitare. Il existe des indicateurs musicaux précis, qu’Andy recherche lorsqu’il étudie les performances d’une corde : la précision de la note, la plage dynamique, le sustain et les sensations.

L’homogénéité de la performance sur l’ensemble du jeu revêt une importance particulière.

« Plus que tout, ce que je recherche toujours, c’est si l’ensemble des cordes se comporte de la même manière, explique-t-il. En tant que luthier, je veux que d’une corde à l’autre, on retrouve exactement le même caractère. Sinon, cela risque de tout gâcher sur la guitare. »

Ce désir d’homogénéité sur chaque jeu de cordes est amplifié par l’échelle de la production chez Taylor ; nous parlons d’environ 200 000 instruments chaque année. Grâce à la sophistication de notre fabrication, nous avons été en mesure d’apporter un degré extraordinaire d’uniformité à la qualité de construction de nos modèles. De même, D’Addario a obtenu une homogénéité impressionnante grâce à sa technologie exclusive de production de cordes et ses procédés de fabrication précis, qui lui permettent de sortir 800 000 cordes par jour.

La valeur des cordes à revêtement

Autre considération importante à prendre en compte avec les cordes : la longévité de leurs performances, en particulier en boutique, où une guitare peut être jouée par de nombreux clients avant de trouver preneur. Peu importe le degré de savoir-faire qui aura été injecté dans une guitare ; des cordes sales ou ternes en compromettront la réponse sonore, la faisant potentiellement languir au fond d’une boutique.

C’est l’une des raisons pour lesquelles Taylor adopta les cordes Elixir pour ses acoustiques à cordes acier en 1999. Elixir a été le premier fabricant à présenter les cordes à revêtement, et cette technologie révolutionnaire s’est avérée prolonger considérablement la durée de vie des cordes dans le cadre animé d’un magasin.

Collaboration avec D’Addario pour la fabrication de la basse GS Mini

Autre exemple de l’esprit d’innovation commun à Taylor et D’Addario : l’élaboration de notre basse GS Mini primée, lancée en 2017. Andy avait exploré des moyens de se servir des dimensions compactes de notre célèbre GS Mini pour donner naissance à une petite basse acoustique ergonomique – un projet radical, sachant que le diapason faisait environ 10 pouces (25 cm) de moins que celui d’une basse classique. Un jeu de cordes traditionnel n’aurait pas été en mesure de délivrer des notes précises avec un tel diapason.

Andy a présenté son idée à l’équipe d’ingénierie des cordes de D’Addario, dont l’aide s’est révélée essentielle dans la concrétisation du projet. Pendant plus d’un an, l’équipe de D’Addario a œuvré de concert avec Andy pour développer une formulation de cordes qui permettrait à la basse d’être fonctionnelle. En fin de compte, la collaboration a donné naissance à une solution unique : une corde à âme nylon avec filage phosphore bronze traditionnel.

« Cette association marchait du tonnerre, se rappelle Andy. Sans ces cordes, je ne suis pas sûr que cet instrument ait pu voir le jour. »

Depuis le lancement de la basse en 2017, Andy est resté en lien avec l’équipe D’Addario, tout d’abord parce qu’il poursuivait ses propres recherches en matière de design guitaristique, mais aussi car D’Addario repoussait les limites avec ses propres projets de R&D, avant de présenter ses cordes XS à revêtement premium en 2021. Andy a eu l’occasion de tester en version bêta certains des prototypes de jeux de cordes XS en cours de route ; il a donné son avis sur leurs performances avec des modèles V-Class ou d’autres instruments innovants qu’il était en train de développer, comme la Grand Pacific de Taylor.

Jim D’Addario se rappelle de l’impact des félicitations qu’Andy avait envoyées après avoir testé une version particulière de cordes XS.

« Quand cet e-mail sur l’échantillon-test a fait le tour du bureau, l’ambiance était à la fête », nous dit-il.

L’innovation des cordes XS

Il aura fallu plus de quatre ans et demi à l’équipe d’ingénieurs de Jim D’Addario pour développer et affiner la technologie permettant de produire le revêtement des cordes XS.

« Nous devions développer notre propre film pour ensuite le traiter, l’imprégner et le découper, avant de le mettre sur des bobines », explique-t-il. « Nous avons dû fabriquer des machines d’enroulement spécialement conçues pour ce mince ruban : dites-vous qu’il fait 1/30e de l’épaisseur du film étirable que vous utilisez en cuisine ! Et nous avons produit ce que je pense être la meilleure corde à revêtement sur le marché : en effet, elle est durable et, en termes de son, vous n’avez pas l’impression qu’elle soit revêtue. Les sonorités sont presque identiques à celles d’une corde sans revêtement. C’est l’un des produits dont je suis le plus fier. »

Pour Andy, la version finale des cordes cochait toutes les cases qu’il s’était imposées pour faire évoluer ses designs.

« La corde [XS] vibre d’une manière plus adaptée, plus propice à délivrer une note précise, confirme-t-il. C’était une très grosse étape pour moi. Ses sonorités me semblent tout simplement plus musicales. C’est une sensation magnifique. Une excellente réponse. Vraiment homogène. Cette corde possède tous les indicateurs qui, selon moi, donnent naissance à quelque chose de musical : la plage dynamique, la précision de la note, les sensations, le sustain… Quand vous apprenez comment elle a été fabriquée, vous comprenez vraiment pourquoi. »

Anatomie d’une corde : étude approfondie de la technologie des cordes XS de D’Addario

  • Revêtement ultra-mince : dix fois plus fine qu’un cheveu humain, la technologie de revêtement exclusive de D’Addario offre une protection du plus haut niveau contre les contaminants pour maximiser la durée de vie de la corde. Elle intègre un film de revêtement super mince sur les cordes filées, ainsi qu’un traitement polymère unique sur les cordes acier non filées.
  • Structure hexagonale de l’âme : le fil hexagonal de l’âme permet au fil enroulé de se fixer d’une manière qui améliore la stabilité dimensionnelle ainsi que la durabilité, et produit une intonation précise.
  • Technologie Fusion Twist : d’après l’équipe de D’Addario, cette technique de construction optimise la stabilité de l’accordage et améliore la résistance à la casse des cordes non filées.
  • Fil premium en acier à haute teneur en carbone : D’Addario revendique ses compétences internes en matière de traitement de l’acier pour améliorer la stabilité de l’accordage et la résistance à la casse.
  • Étirage interne du fil : les machines et procédés d’étirage de fil exclusifs à D’Addario lui offrent un contrôle précis sur la qualité et l’uniformité de son fil.

Taylor et D’Addario : une conversation

Plus tôt cette année, en vue du lancement de notre partenariat sur les cordes, Bob Taylor et Andy Powers se sont rendus au siège de D’Addario à Farmingdale, Long Island, New York, afin de prendre part à une conversation avec Jim D’Addario. Jason Verlinde, rédacteur du Fretboard Journal, a animé la discussion (qui a été filmée), alors que Bob, Andy et Jim revenaient sur leurs relations, leur respect mutuel, la philosophie de leurs entreprises respectives et la raison pour laquelle ils se trouvaient être des partenaires d’affaires compatibles.

« Jim [D’Addario] et moi avons toujours eu en commun cet amour pour l’industrialisation des choses, avance Bob. Fabriquer des machines, construire des objets de grande qualité. Je respecte profondément les compétences de Jim. »

Ce qui a fait le succès de D’Addario, déclare Jim, c’est la curiosité et une sorte de persévérance, qui s’est enracinée dans leur culture.

« Si je pense qu’on tient une bonne idée mais que cela ne fonctionne pas, je m’entête jusqu’à ce qu’on parvienne au résultat escompté ; c’est vraiment ça qui nous a façonnés. Nous cherchons toujours des moyens de faire mieux. »  

La persévération dans leur poursuite de l’innovation guitaristique souligne la symbiose entre les cultures des deux entreprises et s’exprime par les chemins parallèles que chacune a empruntés au cours de ces cinquante dernières années.

Bien qu’Andy n’ait pas travaillé chez Taylor avant 2010, cela faisait longtemps qu’il connaissait Jim ; il avait un profond respect pour ce que ce dernier et sa marque avaient accompli.

« Quand j’ai rencontré Jim, j’ai trouvé une âme sœur, sourit Andy. C’est le luthier en nous qui veut être aux côtés du fabricant de cordes en eux. »

Vous pouvez visionner ci-dessous la conversation dans son intégralité.

La conversation sur les cordes rappelle les commentaires qu’avait faits Andy sur l’importance des sensations et de la réponse dans un entretien de 2022 accordé à Wood&Steel.

« Il y a des différences au-delà de la sonorité, car on ne parle pas seulement de que l’on entend, mais aussi de ce que la guitare vous fait ressentir, décrit-il. On ne parle pas directement de la distance des cordes par rapport à la touche, de leur tension ou du diapason – des qualités définies et mesurables. On parle de la communication à double sens dont vous faites l’expérience quand vous jouez sur une guitare donnée. Quand quelque chose ressort de l’association entre les sonorités que vous en tirez, des sensations de ces cordes sous vos doigts, de la résilience et de la souplesse, de la sensibilité au toucher (la combinaison de tous les éléments tactiles et des sonorités qui en résultent), cela vous donne des informations sur la manière dont un musicien interagit avec l’instrument. »

Diminution du gaspillage de cordes et lancement d’un programme de recyclage des cordes

Taylor et D’Addario partagent une valeur importante : leur implication entre la gérance environnementale et les pratiques commerciales socialement responsables. Parmi les dénominateurs communs, citons leur volonté d’employer des méthodes de fabrication modernes pour être plus efficaces et réduire leurs déchets. Dans le cadre de notre nouveau partenariat sur les cordes, Taylor et D’Addario ont évoqué des moyens (pour D’Addario) de fabriquer des cordes à la longueur plus proche de celle nécessaire, en particulier pour les guitares au diapason plus court – comme la GS Mini – et ce, pour minimiser le gaspillage de corde en excès.

Autre exemple évident de la diminution de l’impact environnemental de D’Addario : la fabrication de cordes à revêtement qui prolongent considérablement la durée de vie des performances. Ainsi, les musiciens n’ont pas besoin de changer de cordes aussi souvent que par le passé. Enfin, pour réduire les déchets liés aux cordes usagées, D’Addario a investi des ressources considérables dans un programme pionnier de recyclage des cordes appelé Playback, créé en partenariat avec TerraCycle, une entreprise spécialisée dans le développement de solutions pour les produits difficiles à recycler.

Actuellement déployé sur le continent des États-Unis, le programme permet aux musiciens de recycler leurs anciennes cordes (acier et nylon) de guitare et d’instruments orchestraux en les déposant dans un bac de collecte D’Addario/TerraCycle à un endroit près de chez eux. La plupart des bacs de recyclage sont situés dans les magasins de musique participants. (Vous pouvez trouver un site de recyclage près de chez vous en cliquant ici.) Les cordes en métal sont fondues et réintégrées dans de nouveaux alliages métalliques ; les cordes en nylon sont recyclées à des fins d’applications industrielles en plastique.

Dans le cadre de notre partenariat avec les cordes, l’entreprise Taylor est fière de rejoindre le programme et invite les propriétaires de Taylor à recycler leurs cordes. Sur notre campus d’El Cajon, en Californie, nous avons installé des bacs de collecte dans des zones stratégiques de l’usine pour notre propre usage interne (comme dans notre service Réparation). Nous sommes également devenus un centre public de collecte à des fins de recyclage des cordes, répertorié sur le site Internet de D’Addario, avec un bac de recyclage situé dans notre centre des visiteurs.

Par l’intermédiaire du programme Playback, les particuliers ont également la possibilité d’expédier leurs cordes usagées à des fins de recyclage en créant un compte Players Circle gratuit sur le site Internet de D’Addario. (Une étiquette d’expédition peut être téléchargée via le compte.) Pour réduire l’empreinte carbone associée à l’envoi de cordes, les colis doivent peser au moins 2,5 kg.

Compte tenu de ce seuil, les gens de D’Addario ont suggéré que les personnes intéressées pourraient recueillir les cordes usagées auprès d’autres musiciens (amis, membres du groupe, camarades de cours de musique) afin d’atteindre le critère de poids requis et envoyer de plus grandes quantités de manière plus efficace. (TerraCycle appelle cela le « travail de brigade ».) Incitation supplémentaire : la personne pourra cumuler des points via son compte Players Circle, qui pourront être convertis en des produits D’Addario éligibles. 

Entre des guitares à la qualité éprouvée et des cordes premium et durables pouvant au final être recyclées, les musiciens se sentiront mieux que jamais lorsqu’ils joueront sur une Taylor.

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La table d’harmonie d’une guitare est un élément de premier ordre en lutherie. Le nom même de « table d’harmonie » indique le rôle important qu’elle joue : elle transforme l’énergie des cordes en vibration d’un instrument en un mouvement d’air plus conséquent et, au final, en un son acoustique.

« J’imagine toujours la table d’harmonie un peu comme le cône d’un haut-parleur, dit Bob Taylor. C’est la partie qui vibre véritablement. J’envisage le fond et les éclisses comme une enceinte. »

Pendant des siècles, l’épicéa a été le choix de prédilection pour les tables d’harmonie des instruments à cordes, qu’il s’agisse de ceux de la famille des violons, des mandolines ou encore des guitares acoustiques. Les tables de piano sont également fabriquées à partir d’épicéa.

Mais alors, qu’est-ce que ce bois a de si spécial ? En tant que bois tendre de conifère, l’épicéa est léger mais présente néanmoins une rigidité et une solidité idéales, notamment lorsqu’il est coupé de manière « quartersawn » (nous allons y revenir). Son ratio résistance/poids favorable, avec notamment un fort degré d’élasticité, lui permet de résister à une tension considérable des cordes tout en transformant l’énergie de ces cordes en vibration en une réponse sonore claire et dynamique.

Une table en épicéa de qualité peut être facilement mise en mouvement par une attaque plus légère ; elle tend cependant à bien réagir face à un jeu plus agressif et ce, sans perdre de sa clarté acoustique. Elle délivre également une excellente projection et un sustain agréable. L’épicéa est par ailleurs utilisé en tant que barrage interne d’une guitare, même lorsque la table est constituée d’un bois dur comme l’acajou ou le koa.

Au fil des ans, les propriétaires curieux de Taylor nous ont posé de nombreuses questions sur les propriétés importantes de l’épicéa, les choix que nous faisions dans notre processus de sélection, et la manière dont les différences en matière de caractéristiques physiques avaient un impact sur la réponse sonore.

Nous avons aussi beaucoup parlé des tables d’harmonies ces dernières années, concomitamment avec l’architecture interne d’une guitare, notamment lorsque nous avons dévoilé nos innovations dans ce domaine : les barrages V-Class et C-Class. Ces derniers, ainsi que d’autres structures du même acabit, orchestrent les mouvements de la table d’harmonie de manière nuancée et œuvrent de concert avec le fond et les éclisses afin de donner sa voix à la guitare et lui offrir le caractère sonore qui la distingue.

Directement à la source : Pacific Rim Tonewoods

Cette année, avec la sortie de notre nouvelle 814ce Builder’s Edition, l’épicéa est redevenu le centre de toutes les attentions en raison de la construction en quatre parties de sa table (plutôt qu’en deux parties). Cette caractéristique de conception unique nous donne une excellente occasion d’étudier de plus près notre emploi de ce bois et ce, sous deux angles distincts : nous voulions tout d’abord mettre en lumière le processus de production d’une table d’harmonie en épicéa de grande qualité ; ensuite, nous souhaitions vous donner davantage de contexte quant à la construction des tables en quatre parties, alors que nous sommes confrontés à la réalité des épicéas disponibles dans le commerce. Dans les deux cas, nous savions exactement à qui faire appel pour bénéficier de connaissances expertes : notre partenaire et fournisseur d’épicéa de longue date, Pacific Rim Tonewoods (PRT).

Entreprise sise à Concrete, État de Washington, dans la région de Skagit Valley/North Cascades (à environ 80 km au sud-est de Bellingham), cela fait plus de 35 ans que PRT fournit des bois de lutherie haut de gamme. Il est difficile de surestimer leur importance dans le secteur de la guitare acoustique. Ils fournissent la majeure partie des tables en épicéa Lutz et épicéa de Sitka équipant les guitares de fabrication américaine, soit entre 300 000 et 400 000 tables par an.

Outre les tables en épicéa, PRT propose également des ensembles d’érable figuré (provenant de leur région) et de koa hawaïen pour les instruments de musique En parlant de koa : PRT est aussi notre partenaire dans l’entreprise collaborative Siglo Tonewoods, une initiative forestière à plusieurs facettes qui associe la restauration des forêts indigènes d’Hawaï à la culture de koa hawaïen de qualité instrumentale pour les générations de luthiers à venir.

Dans notre numéro de l’hiver 2015 (vol. 81), nous avions parlé de PRT dans le cadre des recherches innovantes que l’entreprise menait sur l’érable, et plus spécifiquement sur la manière de faire pousser un érable figuré qui serait parfait pour les instruments de musique.

À bien des égards, Steve McMinn (fondateur de PRT) et Bob Taylor sont des âmes sœurs, qu’il s’agisse de leur curiosité naturelle et de leur passion pour leur travail, de leur volonté de créer des produits innovants en bois de grande qualité, ou encore de leur implication envers une gérance responsable des forêts. Au fil de leur collaboration et des années, notamment via l’entreprise Siglo, tous deux ont valorisé la vision à long terme et sont extrêmement motivés pour investir dans l’avenir des essences de bois destinées aux instruments de musique.

Construction d’une scierie spéciale consacrée aux instruments de musique

Comme nous l’avions mentionné dans notre article de 2015, le père de Steve McMinn était employé forestier dans le Nord-Ouest Pacifique ; Steve suivit une voie similaire, travaillant comme bûcheron pour pouvoir aller à l’université, puis en tant qu’agent de piste pour le National Park Service (Service des parcs nationaux aux États-Unis) l’été, ce qui contribua à approfondir son appréciation pour la gérance environnementale.

L’intérêt de Steve en matière d’approvisionnement en bois de lutherie fut piqué par la construction d’une guitare à partir d’un kit qu’il avait commandé : il se rendit alors compte que la qualité des bois qu’il avait reçus était inférieure à celle qu’il aurait pu obtenir par lui-même. Il commença donc à récupérer des morceaux d’épicéa de Sitka mis à mal par des tempêtes sur les terres de l’U. S. Forest Service (Service des forêts des États-Unis) en Alaska et dans l’État de Washington. Au départ, il allait randonner dans la forêt, découpait un tronc d’épicéa en blocs, puis rapportait ces derniers dans son sac à dos. Il apprit également quelles étaient les propriétés recherchées par les luthiers pour une table en épicéa ; il peaufina progressivement le fonctionnement de sa scierie pour proposer le meilleur produit possible.

À la fin des années 1980, Steve proposa tout d’abord à Bob Taylor d’acheter des tables en épicéa en lui montrant quelques échantillons tirés du coffre de sa voiture, comme Bob l’a rappelé à Steve lors d’une récente conversation à la scierie PRT.

« Tu m’as dit “Si je te fais une table comme ça, tu l’achètes ?”, et j’ai répondu “Bien sûr que oui !”, se remémore Bob. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point j’étais à deux doigts de ne plus pouvoir acheter d’épicéa adapté aux guitares… Il me devenait de plus en plus difficile d’en trouver. »

Et ça, c’était quand Taylor ne fabriquait que de 4 à 6 guitares par jour !

Le commentaire de Bob est révélateur de la manière dont l’épicéa doit être coupé afin d’être optimisé et transformé en une table de guitare performante.

Plusieurs décennies plus tard, PRT se consacre à fournir des bois de lutherie de qualité supérieure aux fabricants d’instruments ; à l’instar de Taylor et du reste du secteur de la guitare, l’entreprise a grandi et s’est sophistiquée. Son campus abrite de nouveaux bâtiments, outils et processus, servant tous à transformer de gros troncs en des composants haut de gamme pour guitares.

L’équipe de PRT repousse également les limites en menant des recherches scientifiques novatrices qui visent à découvrir comment l’épicéa est en mesure de générer des sonorités acoustiques. Elle cherche à identifier les rôles que des attributs tels que la rigidité, la densité et l’atténuation jouent, et à quantifier ces propriétés afin de commencer à catégoriser le bois en fonction de ses performances sonores prévisibles.

Selon Steve, grâce à la valeur ajoutée de ces tables classées selon leur son, PRT peut orienter le bon bois vers les bonnes guitares et ce, en fonction de ses propriétés sonores plutôt que de son apparence. Ou, comme Steve aime à le dire : « Nous cherchons à émouvoir les gens, au-delà de la tyrannie imposée par les yeux ».

Si vous aimez les guitares, voir le campus PRT et vous rendre compte par vous-même du mariage entre compétences et soins de leurs procédés vous permettra sans aucun doute d’apprécier à un autre niveau ce qu’il faut pour produire des ensembles de bois destinés aux instruments de musique. C’est pour cette raison que nous voulions y aller et mettre leur travail en lumière.

Mi-mars, j’ai donc participé à un déplacement de deux jours à Concrete en compagnie de Bob Taylor, Scott Paul (notre directeur de la pérennité des ressources naturelles) et Craig Evans, directeur du marketing chez Taylor. Nous y avons été rejoints par Gabriel O’Brien, producteur vidéo, et un autre caméraman, Chris Lallier, afin de documenter le fonctionnement de PRT.

Gabriel et Chris ont passé une journée avec Eric Warner, bras droit, directeur général et partenaire de Steve ; l’homme leur a présenté le procédé de transformation d’une bille d’épicéa en des tables de guitare avec l’aide de deux experts : Justin El-Smeirat, acheteur et fendeur, et Derrick Schmidt, scieur. L’activité principale de la deuxième journée était de filmer une table ronde avec Bob, Scott, Steve et Eric, où serait traitée toute une gamme de sujets autour de l’emploi de l’épicéa pour les tables de guitare.

Parmi les sujets abordés, citons le lieu et la manière dont PRT sélectionne les troncs d’épicéa, la raison pour laquelle ce bois est tant adapté pour les tables d’instruments à cordes, les caractéristiques qu’ils recherchent, la façon de couper les tables, l’importance des morceaux « quartersawn » et les compétences spécialisées de PRT.

Eric Warner et Scott Paul se sont également exprimés lorsque la conversation a porté sur l’évolution de la disponibilité de l’épicéa de Sitka et la raison pour laquelle la découpe de tables en quatre parties allait devenir nécessaire pour les fabricants de guitares. Bob, Steve, Scott et Eric ont parlé des réalités du travail avec des arbres plus jeunes et plus petits (80-120 ans) plutôt qu’avec des spécimens plus gros et plus anciens (250 ans ou plus), que les gens emploient depuis des centaines d’années, ainsi que de l’importance de s’adapter tant au niveau de la scierie que de la lutherie.

La conversation, tout comme un regard plus attentif sur la découpe, ont ensuite été édités ensemble et répartis en quatre sections, que vous pouvez visionner ci-dessous.

Partie 1 : En quête du bon bois de table

Bob Taylor et Steve McMinn parlent de la croissance de Pacific Rim Tonewoods et de sa transformation en un leader des fournisseurs d’épicéa pour les fabricants d’instruments de musique ; des caractéristiques recherchées dans les troncs d’épicéa à des fins de tables de guitare ; et de la meilleure façon de découper ce bois pour en faire des tables d’harmonie. Justin El-Smeirat, acheteur/fendeur chez PRT, revient aussi sur le processus d’approvisionnement et de transport des billes d’épicéa, les caractéristiques recherchées, et la manière dont il évalue et découpe un tronc pour en tirer le maximum en termes de valeur.

Partie 2 : La beauté de l’épicéa

Steve McMinn explique plus en détail pour quelle raison l’épicéa convient aux tables de guitares. Nous retrouvons Justin El-Smeirat auprès de sa fendeuse, où il nous montre comment fendre un rondin d’épicéa en blocs pour optimiser le rendement. Eric Warner nous décrit comment la fabrication de tables en quatre parties permet à PRT de mieux tirer parti d’une bille de bois. Eric se dirige ensuite dans la scierie afin de nous montrer comment les blocs d’épicéa passent alors sur une scie de tête et subissent une découpe « quartersawn » pour donner des planches, contournant ainsi les défauts dissimulés à l’intérieur du bloc. Ce sont ces défauts qui dicteront aux employés s’ils peuvent découper une table en deux parties pour une grande guitare de type dreadnought, ou une table en quatre parties. Le bois entre les découpes de planches destinées aux tables sera transformé en barrages.

Partie 3 : En quête du meilleur épicéa pour les guitares

Steve McMinn et Eric Warner parlent de leur nouvel « ingrédient secret », la technologie de classement sonore, qui leur permet de mesurer et de trier l’épicéa en fonction de qualités telles que la densité, la rigidité et l’atténuation. Cela contribue à prédire ses propriétés en matière de performances acoustiques et ce, afin d’offrir aux luthiers une plus grande prévisibilité et une meilleure homogénéité. Steve et Bob abordent également la valeur d’un bois ayant reçu une découpe quartersawn précise et expliquent leur préférence pour un épicéa à fil de plus grande taille. Dans la scierie, Eric nous montre comment les planches sont découpées afin d’être transformées en des tables en quatre parties, et nous explique de quelle manière les planches sont destinées à devenir soit des tables, soit des barrages, au fur et à mesure que le scieur contourne les défauts du bois.

Partie 4 : Une forêt en évolution

Bob Taylor, Steve McMinn, Scott Paul et Eric Warner discutent de la diminution de la disponibilité commerciale des épicéas anciens et de grande taille, et de la manière dont l’approvisionnement en arbres de plus petit calibre entraîne la fabrication d’un plus grand nombre de tables en quatre parties. Bien que cela entraîne plus de travail, tant du côté de la scierie que de celui des luthiers, il faut en voir les avantages, notamment la possibilité d’utiliser davantage de bois au sein d’une bille et de générer une structure de fil encore plus homogène pour les tables de guitares. Bob et Steve parlent enfin de leur volonté d’adapter les ressources disponibles pour respecter la forêt et continuer à servir les musiciens, sans faire de compromis.

Guitar designer Andy Powers plays a light blue Powers Electric guitar in a luthier's workshop

Une aventure passionnelle

Défiler vers le bas

Depuis peu, Andy Powers vit une douce idylle avec une nouvelle compagne. C’est une guitare électrique. Et ce n’est pas une Taylor !

Cela fait quelques années qu’Andy Powers inscrit son nom sur la tête de nos guitares.

Quand il rejoignit Taylor en 2011, il ferma officiellement son échoppe prospère de lutherie custom, dont le catalogue arborait des acoustiques flat top, des modèles arch top, des mandolines, des ukulélés ou encore des guitares électriques. Cette gamme variée d’instruments témoigne de l’amour universel qu’il porte à la fabrication d’outils musicaux, ainsi que de son expertise dans ce domaine.

Depuis son arrivée, Andy s’est astreint à faire progresser encore plus les designs de guitares acoustiques Taylor : nous avons donc vu naître pléthore d’innovations faisant la part belle à l’amélioration du son – notamment par le biais de son barrage V-Class – ou encore de nombreux modèles primés. Ce que les amateurs de Taylor ne savent peut-être pas, c’est à quel point la vie d’Andy est ancrée dans l’univers des guitares électriques.

Nous allons remédier à ces lacunes !

Au nom d’Andy, nous voulions vous faire profiter des fruits de son nouveau projet solo : une gamme de guitares électriques de marque Powers Electric.

Tout d’abord, quelques avertissements : il ne s’agit pas d’une guitare Taylor. C’est un instrument purement électrique, doté d’un design et d’une identité musicale qui lui sont propres ; il ne peut être fabriqué que par Andy et quelques luthiers triés sur le volet, et en très petit nombre. Andy lui a donné le surnom affectueux de « guitare d’atelier » à cause de son design tellement personnel : c’est l’électrique dont il a toujours rêvé.

Bob Taylor et Kurt Listug, les co-fondateurs de Taylor, ont encouragé Andy à poursuivre son projet. De plus, ils étaient convenus que pour qu’il soit en mesure d’exprimer au mieux sa vision, Andy avait besoin de pouvoir créer librement, en dehors du carcan conceptuel de la marque Taylor.

Nous sommes bien évidemment ravis de vous faire part du résultat de son aventure. Andy est convaincu que dans l’univers des guitares électriques, il existe une place pour un instrument unique, et nous pensons qu’il en a fabriqué un qui se démarque vraiment.

Avant de vous en dire plus sur la guitare en elle-même, nous allons vous donner davantage de précisions sur la manière dont la vie d’Andy a influencé son approche conceptuelle.

Tombé dans l’électrique quand il était petit

Lorsqu’il était enfant, le premier contact d’Andy avec une guitare se fit par le biais d’une acoustique toujours prête à être jouée dans un coin de sa maison de famille. Né de l’union d’un papa menuisier doué et d’une maman artiste, Andy put profiter des nombreux encouragements (et d’un surplus de bois) pour créer des choses ; cela incita l’enfant précoce qu’il était à tenter de fabriquer sa première guitare acoustique avant même d’avoir 10 ans. Avec le recul, il pense que le résultat brut pourrait au mieux être qualifié « d’objet en forme de guitare ». Toutefois, il s’accrochait à l’idée de construire un instrument.

En tant que musicien, la première guitare dont Andy fit l’acquisition (avec un coup de pouce de ses parents) était une Strat d’occasion.

« Qu’est-ce que j’ai pu m’amuser avec elle ! », se remémore-t-il. « Au début, j’étais obsédé par le surf rock instrumental du début des années 60, comme les Ventures ; j’ai absorbé toute cette influence, puis je suis passé aux rockeurs plus récents et aux premiers musiciens de rockabilly, de blues et de jazz. Je crois que je ne suis jamais vraiment passé à autre chose. »

Il se souvient du sortilège puissant que les guitares électriques lui lancèrent à l’adolescence (et dont les effets perdurent encore aujourd’hui), avec leurs coloris audacieux, leurs silhouettes sympas et la gamme infinie de couleurs et d’humeurs sonores amplifiées qu’elles pouvaient évoquer simplement par le basculement d’un sélecteur ou l’appui sur une pédale.

« De leurs formes, leurs sonorités, leurs expressions émane un magnétisme qui attire toute l’attention vers elles », se rappelle-t-il.

Sea, music and fun

La région qui vit Andy grandir nourrit substantiellement sa sensibilité créative. Nous parlons ici du nord du comté de San Diego, en Californie du Sud. Andy habitait à proximité de l’océan Pacifique ; il se découvrit une passion pour le surf dès son plus jeune âge – passion qui subsiste encore à ce jour.

L’éthique dynamique de la Californie du Sud invitait à l’expression de soi et à l’expérimentation en dehors des sentiers battus.

Le mode de vie de la Californie du Sud était très marqué par la culture de la région et les personnages insolites qui y avaient contribué. Le surf, le skateboard, le hot rod, les voitures de collection, la musique, l’art, l’architecture, le design industriel et autres influences créatives croisées formaient une éthique dynamique, qui invitait à l’expression de soi et à l’expérimentation en dehors des sentiers battus.

Bob Taylor peut témoigner de cette sensibilité régionale grâce à sa propre expérience en tant que fabricant de guitares acoustiques à San Diego. En réalité, quand il commença il y a des années à chercher celui qui lui succéderait en tant que luthier (spoiler : c’est Andy qui eut le poste), l’un de ses critères fondamentaux était que cette personne soit aussi originaire de la région de San Diego, et qu’elle soit autodidacte.

« J’ai passé ma vie à construire des guitares, et l’expérience m’a appris qu’il était plus facile et plus acceptable de présenter nos guitares ici, en Californie, que dans l’est des États-Unis, déjà riche d’un patrimoine guitaristique établi, déclare Bob. J’ai également commencé à remarquer les différences créatives chez les luthiers, entre ceux qui venaient de chez nous et les autres de partout ailleurs. Nous voulions nous affranchir des traditions. »

En termes de conception de guitares électriques, la Californie du Sud était à l’origine de nombreuses innovations précoces. À seulement une heure de la maison d’Andy, les pionniers de la guitare Les Paul, Leo Fender et Paul Bigsby s’étaient réunis et avaient discuté chez Les, avant d’écrire des chapitres révolutionnaires de l’histoire de la musique avec leurs designs exceptionnels.

Passons maintenant à l’univers du surf : au cours de la transition entre longboards traditionnelles et planches plus courtes et plus maniables à la fin des années 60 et au début des années 70, la Californie du Sud devint un épicentre de l’innovation dans ce domaine. Étant lui-même surfeur, Andy était attiré par le look des silhouettes des surfs et l’esthétique de ce sport en soi. Au fil du temps, il allait trouver un lien naturel entre le surf et la musique : comment quelqu’un pouvait, de manière similaire, recourir à des planches ou des guitares différentes pour des scénarii distincts, ou comment surfer et jouer de la guitare étaient tous deux des actes permettant d’exprimer des émotions profondément personnelles. Avec le bon matériel, les gens pouvaient s’exprimer de manière fluide et harmonieuse.

Trouver sa voie musicale

Pendant son adolescence, Andy prenait plaisir à réparer et fabriquer des instruments. Avant même d’obtenir son permis de conduire, il était déjà connu en ville comme un réparateur d’instruments chevronné. Il collaborait avec des magasins de musique locaux et des clients privés… Quand il n’était pas en train de surfer ou de jouer dans des groupes de musique avec des amis.

Il peaufina ses riffs à l’université de Californie, à San Diego (incidemment située à proximité de l’un de ses spots de surf préférés), où il étudia la musique avec une emphase sur la pratique de la guitare. Il assistait parfois à des concerts de jazz avec certains de ses professeurs de musique, tout en continuant à réparer et construire des guitares – parfois même pour les enseignants en question.

Des études en histoire de la lutherie

Dans le cadre de son immersion dans l’univers de la restauration et de la construction d’instruments, Andy s’imprégna de l’histoire et de l’évolution de la conception de ces outils musicaux. Parmi les livres fondamentaux qu’il consulta dans le cadre de son apprentissage autodidacte figurent les guides de référence écrit par George Gruhn, fondateur de Gruhn Guitars à Nashville, largement considéré comme l’un des plus grands experts du design des guitares vintage américaines. Au fil du temps, Andy tissa des liens avec George, qui se sont notamment resserrés depuis qu’il est devenu l’architecte en chef des designs chez Taylor. George peut attester de la portée et de la profondeur des connaissances d’Andy et, plus précisément, de sa capacité à remettre en contexte l’histoire du design des guitares.

« Si vous étudiez la progression du design des guitares électriques, vous apprendrez ce qui a été fait et ce qui ne l’a pas été, et pourquoi les choses ont évolué. »

Andy Powers

« Andy est l’une des personnes les plus érudites que j’ai jamais rencontrées dans le secteur des instruments de musique, déclare George. Il comprend le design. Il comprend également ce qu’est la tradition – la pathologie des instruments : ce qui ne fonctionne pas. Lorsqu’il conçoit une nouvelle guitare, il peut observer les systèmes d’évolution qui l’ont précédé. »

Les commentaires de George viennent marquer du sceau de la référence l’approche d’Andy envers la conception d’une nouvelle guitare électrique (en plus des acoustiques). Ayant joué, travaillé sur ou étudié plusieurs des grandes électriques de ces 70 dernières années, il possède une connaissance presque savante de l’histoire du design de ces instruments.

« Si vous en étudiez la progression, vous apprendrez ce qui a été fait et ce qui ne l’a pas été, et pourquoi les choses ont évolué, explique Andy. Ce qui est génial, c’est que vous pouvez étudier beaucoup plus vite que si vous aviez vécu la situation en temps réel. Je n’ai pas eu à attendre le modèle de l’année suivante, ni que quelqu’un modifie l’instrument. »

Au cours d’une conversation, Andy peut facilement diverger et vous parler de l’histoire du design des guitares électriques, vous détaillant par exemple les modèles de Les Paul Standard année après année, de 1952 à 1953 et au-delà, vous indiquant les modifications qui y avaient été faites et pour quelle raison. Discutant à bâtons rompus près de son établi dans son studio, il passe ensuite au crible l’évolution précoce des guitares électriques Fender comme s’il y avait assisté, évoquant leur transition séminale entre les lap steels et les modèles de style espagnol au manche rond ; il aborde alors l’approche modulaire de Leo Fender envers le design, visant à rendre ses instruments plus simples à entretenir, puis aboutit aux raisons de la préférence de Leo pour les micros simple bobinage.

Andy prend un malin plaisir à parler de ce genre de choses, non pas pour étaler ses connaissances, mais parce qu’il aime véritablement absorber (et transmettre) la réflexion, l’approche créative empirique et la résolution de problèmes qui ont alimenté le design des guitares électriques. Ou des voitures de collection. Ou des planches de surf.

Être ou ne pas être, telle est la question (électrique)

Techniquement, on pourrait dire qu’Andy a consacré la plus grande partie de sa vie à réfléchir à cette nouvelle guitare électrique. Son envie de concevoir un genre inédit d’instrument électrique est finalement venue d’une vérité simple et pratique : bien qu’il ait joué, possédé et réparé beaucoup de guitares électriques exceptionnelles (et qu’il ait adoré les caractéristiques variées d’un grand nombre de ces modèles), la guitare qu’il désirait, celle qui répondrait à tous ses critères, n’existait pas.

« Je recherchais un son et des sensations que je ne trouvais pas, indique-t-il. Je voulais quelque chose qui rappelle les inspirations des luthiers d’autrefois, mais qui soit créé pour un contexte plus moderne. Pour moi, cela signifiait partir de zéro, imaginer un nouveau design, en me basant sur des décennies de travail et d’études. »

Il avait pleinement conscience des caractéristiques conceptuelles qui définissaient les autres guitares et s’est intentionnellement mis au défi d’adopter une approche différente.

« Certains éléments existent déjà sur d’autres guitares pour une bonne raison : parce qu’ils conviennent à ces guitares uniques, poursuit-il. Cet instrument était censé être une création inédite ; à un certain degré, il m’a fallu délibérément exclure des composantes que je savais pourtant fonctionnelles et ce, pour m’orienter vers une nouvelle direction. »

« Je voulais quelque chose qui rappelle les inspirations des luthiers d’autrefois, mais qui soit créé pour un contexte plus moderne. »

Andy Powers

Dans certains cas, il a pu s’inspirer des idées pionnières du design des premiers micros électriques, qui étaient limitées par les matériaux de l’époque. À présent, des décennies plus tard, il a pu les réappliquer à un contexte plus moderne, basé sur des matériaux ou des technologies récents.

Pas un design Taylor

Parmi les contraintes qui se révéleraient libératrices était celle qui verrait cette guitare correspondre (ou non) à l’identité conceptuelle Taylor, en particulier la T5z. Après tout, Andy est l’architecte en chef des guitares Taylor ! Il avait déjà travaillé sur une migration du design de la T5z Taylor, la dotant d’une personnalité et d’un look plus électriques. Au début, il a donc commencé par concevoir sa nouvelle guitare dans un cadre stylistique ressemblant. Il a fabriqué quelques premiers prototypes arborant des micros innovants et d’autres caractéristiques exceptionnelles, essayant de les rendre compatibles avec l’image de marque Taylor. Toutefois, les efforts qu’il déployait pour préserver certains liens familiaux avec le reste de la gamme semblaient limiter le potentiel de l’instrument, comme l’explique Kurt Listug dans sa chronique, dans ce numéro.

« J’ai dit à Andy que je pensais que la guitare était bien conçue, bien fabriquée et bien réussie esthétiquement mais que cela n’allait pas du tout, sourit Kurt. Je lui ai suggéré de construire la guitare électrique qu’il désirait vraiment. »

Dans sa chronique, Kurt se remémore également les leçons tirées de la gamme d’électriques solid body lancées par Taylor en 2008 (avant l’arrivée d’Andy), qui trouvèrent quelques amateurs dévoués mais ne connurent jamais de succès à grande échelle. (Quelques années plus tard, ces modèles ont été abandonnés.) Avec le recul, dit Kurt, les guitares ne correspondaient pas à la marque.

« La culture acoustique et la culture électrique sont deux choses bien différentes, avance-t-il. Ce type de guitare électrique a besoin de sa propre marque, de son propre style et de sa propre identité visuelle. »

Concernant sa guitare électrique idéale, les idées d’Andy étaient équivalentes à la situation suivante : imaginez que vous êtes dans un groupe de musique avec plein d’idées de chansons géniales, mais qui ne correspondent pas au groupe ; elles seraient mieux adaptées à un projet solo distinct.

« Comme pour un surf ou un roadster, chaque ligne a été envisagée à la fois pour son look et pour sa maniabilité. »

Andy Powers

L’arrivée de la pandémie s’est véritablement transformée en catalyseur : elle a permis au projet de prendre vie, offrant à Andy davantage de temps pour se recentrer sur la conception de sa guitare dans son studio à domicile. Avec un sens nouveau de liberté créative, il a été en mesure de rassembler toutes ses idées de manière holistique, tant sur le fond que sur la fonction.

Une passion dévoilée au grand jour

Après des décennies passées à étudier et à expérimenter, Andy est prêt à dévoiler la guitare électrique qu’il a toujours voulu créer. Il vous propose ainsi des innovations (dont quelques designs brevetés), tout en conservant des éléments familiers que les guitaristes électriques sauront apprécier. Outre les mécaniques, les cordes, les frettes et quelques autres détails, quasiment tout ce qui touche à cet instrument a été pensé, conçu et construit en interne en partant de zéro. Fortement imprégnée de la sensibilité esthétique de Californie du Sud, cette électrique s’inspire de l’esprit novateur et débrouillard des communautés du surf et du hot rod.

« Je voulais que le corps soit beau, quel que soit l’angle de vue, avoue Andy. Je voulais une forme asymétrique, mais sans sacrifier l’équilibre visuel. Je voulais un style intemporel avec des embellissements modernes. Comme pour un surf ou un roadster, chaque ligne a été envisagée à la fois pour son look et pour sa maniabilité. »

Le design hollow body mince et sans ouïe comporte une architecture interne unique qui optimise la résonnance et le sustain, tout en éliminant le feedback.

La palette de couleurs vives du corps s’inspire beaucoup des peintures mémorables arborées par les voitures de collection. Les autres caractéristiques exclusives regroupent deux options différentes de micros, un système de trémolo/vibrato spécialement conçu avec un cordier « arbre à cames » (qui permet aux musiciens de conserver une hauteur relative plus proche entre les notes lors de l’emploi du vibrato et de bender les cordes sans affaissement de la hauteur), un radius de touche à l’asymétrie unique et des boutons de réglages colorés (fabriqués en interne) créés à partir de couches de résine pour planche de surf et inspirés des œuvres d’art de Josh Martin, façonneur de surfs et ami d’Andy. Même l’étui est un design unique, magnifiquement conçu avec les mêmes matériaux de garniture que ceux des voitures Porsche classiques.

Nous préférons donner à Andy son propre espace pour présenter pleinement sa nouvelle marque de guitares. Nous vous incitons donc à vous rendre sur le site Internet à l’adresse Powerselectricguitars.com ou sur Instagram (@powerselectricguitars), où vous pourrez contempler le superbe look de l’instrument, en découvrir les caractéristiques de performance uniques, et voir Andy et d’autres en jouer et en parler.

Après des mois de tests bêta avec certains des plus grands musiciens de l’univers de la musique, notamment lors d’évènements de présentation à Los Angeles, New York et Nashville, la marque Powers Electric Guitars a été officiellement lancée mi-juin, avec la sortie en petit lot d’environ 30 instruments. Cette guitare ne sera pas proposée à grande échelle de sitôt. Seuls Andy et quelques luthiers triés sur le volet sont capables de la fabriquer, et elle sera pour commencer vendue exclusivement par l’intermédiaire d’un réseau de huit revendeurs Powers Electric sélectionnés.

Vous trouverez la liste complète des revendeurs sur le site Powerselectricguitars.com. Vous pouvez également vous inscrire sur la liste de diffusion de Powers Electric. Vous recevrez ainsi toutes les dernières informations sur la marque, y compris concernant chaque nouveau lot de guitares au fur et à mesure de leur sortie.

Nous sommes convaincus que vous allez aimer ce que vous verrez et entendrez. Nous savons que c’est le cas d’Andy.

Le cours de guitare Wood&Steel : les harmoniques

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Taylor Gamble revient avec trois leçons et vous montre comment utiliser les harmoniques pour colorer vos compositions.

Par Taylor Gamble

Bienvenue dans cette nouvelle édition du cours de guitare Wood&Steel en compagnie de Taylor Gamble, musicienne de session et professeure de musique.

Pour ces trois leçons, Taylor vous présente une technique d’une simplicité désarmante, appliquée dans de nombreux styles de jeu : les harmoniques. Avec leur superbe son carillonnant, les harmoniques permettent de parsemer votre jeu de touches créatives ; vous pouvez également les utiliser dans des accords ou des arrangements en fingerstyle.

Débutant : Introduction aux harmoniques

Taylor commence son cours par une démonstration. Elle vous présente comment jouer des harmoniques ouverts de base sur les cinquième, septième et douzième frettes, et vous indique où pincer les cordes en fonction de l’harmonique que vous souhaitez obtenir.

Intermédiaire : harmoniques et accords ouverts

Taylor vous montre ensuite comment intégrer ces harmoniques dans des accords pour enrichir votre jeu d’une texture saisissante et inattendue.

Confirmé : Harmoniques frettées

Enfin, Taylor aborde plus en détail les harmoniques artificiels, une technique plus difficile qui donne une réponse harpisante sur quasiment n’importe quelle position du manche.

Revenez faire un tour sur cette page plus tard pour découvrir de nouveaux cours de guitare Wood&Steel !

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Là où les chansons sont sacrées

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Au Bluebird Café, vénérable établissement de Nashville, la composition musicale est toujours le clou du spectacle.

Nashville est célèbre dans le monde entier pour son titre de capitale internationale de la musique country. Il peut donc paraître surprenant que dans cette ville, la Mecque des auteurs-compositeurs country soit une minuscule salle de concert nichée dans une banlieue quelconque, au sein d’une rangée de petites boutiques bordant une artère commerçante.

C’est du légendaire Bluebird Café dont nous parlons : établi en 1982, il est toujours implanté dans son lieu d’origine, à Green Mills, soit à 16 km des néons et des touristes peuplant les bars et les clubs du centre-ville de Nashville sur Lower Broadway, ou encore de l’emblématique Ryman Auditorium.

« Les gens disent que les artistes country ont le Ryman, et que les auteurs-compositeurs ont le Bluebird », sourit Erika Wollam Nichols, directrice des opérations et directrice générale du Bluebird. Erika commença à travailler au Bluebird en tant que serveuse en 1984, alors qu’elle était à l’université, soit deux ans après qu’Amy Kurland, la fondatrice, ouvrit ce lieu de restauration gastronomique servant le déjeuner et le dîner. Erika put constater l’évolution du café ; d’un restaurant accueillant parfois des concerts, l’endroit devint un paradis sacré pour les compositeurs et autres amateurs de country.

« Amy avait un petit copain qui était guitariste, se remémore-t-elle. Il lui avait demandé si elle était d’accord pour installer une petite scène, il y ferait jouer ses amis. C’est comme ça que ça a commencé. Quand j’ai fait mes débuts ici, c’était des groupes qui se produisaient. Ce n’était pas un lieu dédié aux auteurs-compositeurs. »

Cependant, la petite salle n’était pas adaptée aux groupes tonitruants. Un soir, la personne en charge de la programmation décida de faire monter des guitaristes acoustiques sur scène… La suite de l’histoire, vous la connaissez.

« Quand Amy est arrivée ce soir-là, le public était complètement subjugué par les chansons, poursuit Erika. Elle a également remarqué que la caisse avait enregistré bien plus de commandes qu’auparavant. Elle s’est dit que peut-être, il allait falloir creuser ce truc d’auteur-compositeur. »

À bien des égards, la décoration intérieure cosy – et en grande partie inchangée – du Bluebird, avec ses chaises en bois patiné, ses toiles cirées, sa moquette usée, son plafond menaçant de tomber et ses murs ornés de portraits signés des artistes y ayant joué, lui confèrent un charme rétro pittoresque qui souligne son désintérêt pour les styles à la mode. Avec une jauge d’un peu moins de 90 spectateurs et accueillant des artistes jouant parfois au milieu du public (suffisamment proches des clients pour poser leur boisson sur leur table), le lieu est resté fidèle à sa mission : rendre hommage aux auteurs-compositeurs de country et à leur métier en leur offrant un cadre intimiste pour tester leurs morceaux originaux et nouer des liens avec leur auditoire.

« J’ai vu Vince Gill tendre sa guitare à des personnes assises à la table à côté de lui », sourit Erika.

Si vous souhaitez mieux connaître la riche histoire du Bluebird et de ses importantes contributions à la communauté des auteurs-compositeurs de Nashville, visionnez l’excellent documentaire de 2019 intitulé Bluebird (An Accidental Landmark That Changed Music History). Le film retrace l’évolution du café en une salle de concert axée sur les auteurs-compositeurs, qui a contribué à lancer la carrière d’innombrables compositeurs et artistes tels que Kathy Mattea, Garth Brooks, Faith Hill, Keith Urban, Taylor Swift et bien d’autres encore. De nombreux compositeurs célèbres, artistes, membres du personnel du Bluebird et d’autres personnes viennent ponctuer le documentaire de leurs anecdotes, révélant comment le club est devenu un élément vital de l’écosystème musical de Nashville.

Visionnez la bande-annonce du documentaire Bluebird

Un partenariat avec Taylor pour soutenir les auteurs-compositeurs en devenir

Quelques années auparavant, Taylor Guitars a eu l’occasion d’initier une collaboration avec le Bluebird. Bien que le club soit sélectif quant à ses partenariats, Erika et Tim Godwin, directeur des relations artistes et du divertissement chez Taylor, reconnurent que le Bluebird et la marque étaient tous deux animés d’une même passion : aider les auteurs-compositeurs à progresser.

« Quand nous avons examiné notre partenariat avec Taylor, explique Erika, nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire qui soutiendrait à la fois les objectifs de Taylor (donner l’occasion à des musiciens, des artistes et des compositeurs de se produire) et notre volonté de permettre aux gens de progresser. »

Ancien musicien professionnel et amateur de musique bien faite, Tim indique qu’au fil des années, assister à des concerts au Bluebird lui a permis de mieux apprécier le cadre stimulant que le lieu a cultivé.

« Ce que j’aime quand j’assiste à des concerts ici, c’est la façon dont les paroles prennent véritablement vie, déclare-t-il. Quand vous écoutez un disque, vous entendez tout ce qui touche à la production ; ici, c’est simplement la guitare, les paroles, et vous avez vraiment l’impression d’être DANS la chanson. C’est une expérience fantastique, à la fois pour le public et pour l’artiste. »

« Ici, les auteurs-compositeurs sont rois ; notre travail, c’est de veiller à ce que les gens s’en rendent compte. »

Notre partenariat a officiellement pris son envol en 2020, sous la forme du Bluebird Golden Pick Contest : ce concours permettait aux compositeurs de gagner un créneau lors de la scène ouverte du lundi au Bluebird, un événement très convoité. Les auteurs-compositeurs-interprètes, quelle que soit leur provenance, peuvent publier une performance vidéo de leur morceau original sur Instagram et ainsi bénéficier d’une chance d’être sélectionnés pour jouer deux chansons au Bluebird. Un comité constitué par le Bluebird choisit une fois par mois un lauréat ; chaque vainqueur reçoit également une guitare American Dream de Taylor, ainsi qu’un enregistrement vidéo professionnel gratuit de lui en train d’interpréter sa chanson gagnante au showroom Taylor de Nashville, chez Soundcheck Studios. (Pour de plus amples informations sur le concours, veuillez cliquer ici.)

Cette année marque la quatrième édition du concours. Pour lancer la nouvelle saison, quelques membres de l’équipe des relations artistes de Taylor, notamment Tim Godwin, Lindsay Love-Bivens (directrice des relations artistes et communauté Taylor) et Gabriel O’Brien (producteur vidéo), se sont rendus à Nashville pour aborder avec Erika et d’autres l’histoire du Bluebird. Ils se sont également entretenus avec deux artistes et interprètes chevronnés du Bluebird, ayant animé les célèbres concerts « In the Round » du club (l’artiste joue au milieu du public) : Marshall Altman, compositeur, producteur de disques et directeur artistes et répertoire (A & R) à Nashville ; et Dave Barnes, auteur-compositeur-interprète.

Comme le hasard fait bien les choses, Kat & Alex, un duo de musiciens prometteurs avec lequel Taylor travaille, venait juste de se produire pour la première fois lors de la scène ouverte du lundi au Bluebird. Tim a donc pu recueillir leurs impressions toutes fraîches sur l’expérience.

Comment le Bluebird s’est forgé une identité

Remettons quelque peu les choses en contexte : historiquement (et en grande partie encore de nos jours), de nombreuses stars de la musique country n’écrivent pas tous leurs morceaux. À Nashville, les créations des auteurs-compositeurs sont donc essentielles à ce secteur. Toutefois, les compositeurs ne se retrouvent pas sous le feu des projecteurs comme le sont les artistes qui enregistrent leurs chansons ; en général, en dehors de ce milieu, ils ne sont guère connus. Il y a des années de cela, peu de lieux existaient pour que les compositeurs puissent présenter leurs morceaux en live.

Dès que le Bluebird commença à répondre aux besoins des auteurs-compositeurs et à être réputé en tant que salle de concert dans les années 1980, il devint rapidement un centre névralgique important pour la découverte de chansons inédites et de nouveaux talents à Nashville.

Erika narre l’histoire du Bluebird Cafe

« Les membres des services A & R et les artistes venaient ici pour écouter des morceaux, et les musiciens pouvaient commencer à y bâtir leur carrière, nous informe Erika. Kathy Mattea a souvent joué ici et a décroché un contrat d’enregistrement. Une fois que les auteurs-compositeurs ont commencé à revendiquer cet endroit comme leur foyer, Amy a lancé les auditions et la scène ouverte ; elle a mis l’accent non seulement sur les artistes contemporains et leurs tubes, mais aussi sur l’art de la composition. »

À l’instar des humoristes qui perfectionnent leurs sketches en les présentant à un public venu assister à leur spectacle, les auteurs-compositeurs bénéficiaient à présent d’une plateforme live pour interpréter des versions de leurs chansons à l’intention de leur auditoire.

« Si vous vous êtes déjà trouvé dans cette salle, vous savez qu’il est facile de repérer une bonne chanson ; il en va de même pour un morceau moins réussi. Vous avez votre public en face de vous, et ce dernier réagit à la musique, poursuit Erika. C’était – et c’est toujours – un peu comme un labo dans lequel les artistes peuvent expérimenter de nouveaux morceaux. »

Dans certains cas, la chanson peut être très récente : elle a parfois été écrite le jour-même, ou il peut s’agir d’une version partiellement aboutie de celle-ci.

En plein cœur

Le style de concert caractéristique du Bluebird, c’est une configuration « in the round » : au lieu de se produire sur scène, plusieurs auteurs-compositeurs s’assoient au centre de la salle, entourés par le public, et jouent tour à tour leurs morceaux en évoquant les anecdotes qui les ont inspirés. Dans un club déjà petit, cette disposition crée un échange encore plus intimiste entre les artistes et l’auditoire.

Ce format fit ses débuts en 1985, quand un groupe d’amis auteurs-compositeurs chevronnés et habitués du Bluebird — Don Schlitz (« The Gambler »), Thom Schuyler (« Love Will Turn You Around »), Fred Knobloch (« A Lover Is Forever ») et Paul Overstreet (« When You Say Nothing At All ») remarquèrent que quand ils se produisaient sur scène, leurs auditeurs discutaient parfois pendant leur set. Un soir, Don et Thom vinrent et, déterminés à retenir l’attention de la foule, décidèrent de s’installer au milieu de la salle. Non seulement cette approche fonctionna, mais elle créa une expérience immersive unique à la fois pour les artistes et pour l’auditoire.

« Cela correspond si bien à la salle, sourit Erika. Vous avez l’impression d’être dans le salon de quelqu’un. Tout le monde est inclus, et même si vous vous trouvez à 6 mètres, à la table la plus éloignée, vous participez toujours à ce qui est en train de se passer. Je pense que cela donne vraiment au public une chance de se rendre compte de ce qu’est l’industrie de la musique, ici, à Nashville. »

Au fil des années, le Bluebird a élaboré différents formats de prestations pour soutenir et faire progresser les artistes se trouvant à des niveaux spécifiques de leur évolution. Tout le monde peut s’inscrire à la scène ouverte du lundi. Le Bluebird organise également des auditions quatre fois par an pour offrir aux musiciens l’opportunité de jouer lors de la nuit des compositeurs du samedi soir (six compositeurs sur scène, jouant chacun trois morceaux, ce qui leur donne la possibilité de construire leurs chansons). Après avoir participé à quatre concerts du samedi soir et avoir fait bonne impression, les artistes deviennent éligibles pour monter un concert « in the round » avec deux ou trois autres artistes.

« Si les artistes ne se connaissent pas, vous pouvez avoir un concert « in the round » épouvantable de compositeurs pourtant merveilleux. »

Erika Wollam-Nichols

Erika précise que la constitution d’un groupe convaincant est une forme d’art en elle-même.

« Ces concerts ne sont pas mis en place sans réflexion préalable ; il y a vraiment une synergie et une intention sous-jacentes », indique-t-elle.

L’auteur-compositeur principal choisit les autres musiciens qui vont l’accompagner. Cela garantit que les artistes ont déjà de fortes affinités les uns avec les autres, ce qui fait une énorme différence.

« Si les artistes ne se connaissent pas, vous pouvez avoir un concert épouvantable de compositeurs pourtant merveilleux, nous indique Erika. Ils vont juste s’asseoir et s’écouter jouer les uns après les autres. Mais quand vous avez quatre artistes qui ont écrit ensemble, qui emmènent leurs enfants ensemble à l’école, qui ont le même label, qui ont suivi la même voie… Alors là, vous allez avoir une alchimie incomparable. Leurs histoires sont amplifiées par les liens qu’ils ont noués tous ensemble. Et c’est ce que le public ressent quand ils se trouvent en son cœur. »

Marshall Altman entre en scène

Du point de vue de l’auteur-compositeur, jouer au Bluebird peut se révéler à la fois inspirant et intimidant, en particulier quand il s’agit de la toute première fois, déclare Marshall Altman, auteur-compositeur (Frankie Ballard, Eric Paslay, Cheryl Cole), producteur (Marc Broussard, Walker Hayes, Matt Nathanson) et directeur A & R (Katy Perry, One Republic, Citizen Cope).

Malgré ses antécédents en tant que musicien de scène, Marshall avoue que sa première prestation « in the round » au Bluebird s’est révélée éprouvante nerveusement, en partie parce qu’elle n’était pas prévue.

« Mon ami Rob Hatch, qui est auteur-compositeur, se mariait ce week-end-là, et un créneau lui était réservé, se remémore-t-il. Il me semble qu’il y avait Rob, Dallas Davidson, D. Walt Vincent et Lance Carpenter – quatre auteurs-compositeurs vraiment bons. Rob avait fêté son enterrement de vie de garçon la veille, et il ne s’en était pas encore complètement remis. J’étais assis à une table juste là, avec ma femme, Lela. Ils jouent, ils envoient tube sur tube…

Dallas Davidson joue « Rain Is a Good Thing », un énorme succès de Luke Bryan, l’un de mes morceaux préférés de country ; D. interprète « I’m Moving On » (Rascal Flatts), l’un des meilleurs morceaux country de tous les temps… Et là, Rob me regarde et chuchote “Je vais vomir. Viens jouer à ma place.” Je n’avais jamais joué ici avant (en réalité, j’avais écrit un morceau country à l’époque car je compose et je produis principalement de la pop et du rock) ; il se lève, se dirige vers les toilettes et déclare “Marshall va me remplacer”. Je joue donc cette chanson que j’ai écrite avec un célèbre compositeur, Andrew Dorf. Cela faisait très, très longtemps que je n’avais pas été aussi nerveux ! J’ai refusé de jouer au Bluebird pendant des années après ça. »

Marshall s’est depuis remis de ses émotions et a pris la tête de nombreux concerts « in the round » ; il admet toutefois qu’à chaque fois qu’il joue dans cette salle, cela reste un événement spécial.

« S’inspirer de tous les compositeurs qui se sont trouvés ici avant moi est quelque chose de vraiment puissant, dit-il. À chaque fois que je joue ici, je ressens l’énergie de tous ces artistes célèbres ou inconnus qui se sont produits dans cette salle. »

Ce qui fait également du Bluebird un lieu aussi particulier, c’est que la plupart des morceaux que lui et ses collègues auteurs-compositeurs créent et jouent ici n’ont jamais été enregistrés ni entendus par le public auparavant.

« Pour chaque chanson qui a presque été sélectionnée, puis qui a été rejetée, cela permet d’atténuer la douleur, convient-il. L’ouverture d’esprit, le respect et l’amour que le public, les gens qui vous entourent, montrent envers votre art… C’est génial. Cette salle, les personnes qui la gèrent et Erika ont ma reconnaissance éternelle. C’est une oasis où nous pouvons partager les créations de notre vie en tant que compositeurs. »

Dave Barnes

Dave Barnes, auteur-compositeur-interprète, s’est établi à Nashville en 2001. Il a également constitué et joué dans un grand nombre de concerts « in the round » au Bluebird au fil des ans, et déclare qu’il considère toujours ce bar comme un lieu sacré quand il y arrive.

« Quand je marche vers le fond de la salle, j’ai l’impression d’être super détendu, fait-il. Dix minutes auparavant, quand j’arrive – et je ne mens pas – j’ai des frissons, parce que c’est un endroit tellement particulier. C’est une sorte de point zéro, accueillant une magie tellement puissante à Nashville pour les auteurs-compositeurs… Pour tout le monde, en fait.

Je pense que cette salle fait partie des ingrédients de la recette spéciale de Nashville ; vous ne la trouverez nulle part ailleurs. Je suis très fier d’en faire partie, même de simplement m’y produire ou d’en parler aux gens ; il s’agit en effet d’un élément vraiment nécessaire de l’écosystème de Nashville. »

« Nous sommes comme un léger murmure ici. Pas besoin de crier. »

Erika Wollam-Nichols

Des visages dans la foule

Ce qui fait aussi du club un endroit spécial, c’est que vous ne savez jamais qui pourrait être assis dans la foule et être invité à jouer une chanson un soir donné. Il pourrait s’agir d’un compositeur ayant écrit un tube, et dont la version acoustique originale magnifie les paroles d’une manière personnelle unique et entièrement différente de celle, enregistrée, que tout le monde connaît, révélant ainsi l’essence du morceau d’une façon faisant davantage écho à nos émotions.

Peut-être assisterez-vous à l’apparition surprise d’un artiste accompli, comme Ed Sheeran ou Taylor Swift, ou de quelqu’un tranquillement assis dans un coin, regardant le concert – comme le soir où Dave Barnes était sur scène, qu’il repéra dans la foule la légende du fingerstyle, Tommy Emmanuel, et l’invita à le rejoindre.

« J’ai dit “Je ne sais pas si vous le savez, mais voici Tommy Emmanuel, probablement l’un des plus grands guitaristes vivants de notre époque”, se remémore Dave. Il est venu jouer ; évidemment, je me suis dit “Est-ce qu’on peut terminer le concert quand il aura fini ? Quiconque viendrait jouer Sol, Do, Ré après ça, ça allait sembler d’un ennui mortel” », rit-il.

Une opportunité en or

Liana Alpino, responsable de la marque et du merchandising du Bluebird, intervient dans de nombreux aspects opérationnels du lieu, qu’il s’agisse du marketing, des réseaux sociaux, de la supervision du site Web ou de son travail en tant chargée des partenariats du Bluebird. Elle a joué un rôle important dans la coordination de la logistique du concours Golden Pick Contest que Taylor et le Bluebird ont organisé ces dernières années. Selon elle, ce qui rend le concours attrayant, c’est que cet événement offre aux compositeurs en devenir, tous horizons confondus, la chance de remporter un créneau de prestation prisé et de rencontrer d’autres artistes.

Erika et Liana Alpino du Bluebird parlent du partenariat de l’établissement avec Taylor et du concours Golden Pick

« Nous avons eu des lauréats venant de tout le pays, et même un gagnant originaire du Royaume-Uni, déclare-t-elle. C’est génial de voir tous ces musiciens talentueux qui vivent hors des limites de Nashville. J’ai de la chance, car j’ai l’occasion de rencontrer tous les vainqueurs quand ils viennent jouer chez nous ; tous m’ont avoué à quel point ce concours avait de l’importance à leurs yeux. Nombre d’entre eux m’ont dit “Cela me donne une raison d’écrire chaque jour.” Parmi les participants au concours, plusieurs ne sont pas auteurs-compositeurs professionnels ; ils ne sont pas artistes à plein temps. Ils ont une routine quotidienne en plus de la musique… Dans ces conditions, il peut être difficile d’être créatif, mais ces musiciens trouvent que le concours est une bonne raison de continuer à composer mois après mois. »

Kat and Alex

Mari et femme à la ville, le duo Kat et Alex intègre des couleurs latino uniques et de riches harmonies vocales à ses sonorités country, entremêlant parfois des paroles en anglais et en espagnol dans ses chansons. Kat est américaine de première génération, issue d’une famille cubaine ; Alex, quant à lui, est d’origine portoricaine. Les deux tourtereaux se sont rencontrés dans leur ville natale de Miami. Leur amour commun de la musique country et latine a constitué les fondations de leur identité musicale. Depuis leur emménagement à Nashville pour faire progresser leur carrière, ils se concentrent sur l’écriture et l’enregistrement de leurs morceaux originaux, imprégnés de leurs influences mélangées.

Taylor avait déjà prévu de tourner avec eux une séquence vidéo dans notre showroom de Nashville pour notre série Soundcheck ; cela concordait avec la visite de notre équipe au Bluebird. Heureuse coïncidence : Tim Godwin a pu les rencontrer le lendemain de leurs débuts au Bluebird, après les avoir vus jouer la veille. Ils étaient toujours sous le coup de l’émotion de cette expérience marquante.

« Je n’ai jamais autant pleuré en me produisant ! » s’amuse Kat.

« Les gens sont tellement proches de toi, renchérit Alex. C’est un moment si intimiste, où tu laisses vraiment le public intégrer ta carrière, ta vie… Je pense que c’est un moment de partage vraiment spécial. C’est un lieu sacré, et je vais avoir l’audace de le comparer au Grand Ole Opry. »

Le couple a présenté pour la première fois plusieurs nouvelles chansons au cours de leur set.

Kat et Alex jouent leur morceau « I Want It All »

« J’ai chanté une chanson que j’avais écrite pour Kat, et qui lui est dédiée, poursuit Alex. Elle a interprété un morceau que nous avons écrit ensemble et dédié à ses parents. Nous avons également joué un titre que nous n’avons pas encore sorti, intitulé “Cowboys Need Sunsets”. C’était une soirée vraiment spéciale pour partager des morceaux où nous sommes vulnérables, des titres que nous avions composés mais pas encore sortis, pas même sur les réseaux sociaux. »

« J’ai vu des gens pleurer avec moi, sourit Kat. Quelqu’un m’a fait passer une serviette en papier. Je me suis dit “OK, ils ressentent ce qu’on ressent, ils comprennent ce qu’on ressent”. J’ai l’impression d’avoir rempli ma mission quand quelque chose comme ça se passe. »

Investir dans les auteurs-compositeurs de demain

Bien que le Bluebird soit devenu un établissement culte au sein de la communauté musicale de Nashville, la vision à long terme de la fondatrice Amy Kurland incluait de trouver une manière de préserver l’avenir du lieu quand elle prendrait sa retraite. En 2008, quand le moment fut venu pour elle de tirer sa révérence, elle vendit le Bluebird à l’organisme Nashville Songwriters Association International (NSAI), la plus grande association professionnelle d’auteurs-compositeurs à but non lucratif au monde. À ses yeux, la mission de la NSAI (« éduquer, faire progresser et célébrer les auteurs-compositeurs ; agir comme une force unificatrice au sein de la communauté musicale et de la communauté en général ») faisait de l’organisme le gardien des lieux idéal pour son bon fonctionnement.

Amy avait également en tête la personne idéale pour prendre en charge les opérations : Erika, qui avait quitté le Bluebird et travaillait depuis trois ans à la NSAI en tant que directrice du développement, accepta de revenir au Bluebird en tant que directrice générale et directrice des opérations.

Le Bluebird devient une star de la télévision

En 2011, Erika reçut un appel concernant un projet de développement télévisuel pour une série dramatique se déroulant à Nashville et basée sur des histoires autour de plusieurs stars fictionnelles de la musique country. L’équipe créative voulait rendre le cadre de Nashville aussi authentique que possible : ils demandèrent donc s’il était possible de tourner quelques scènes au Bluebird pour un épisode pilote. Erika accepta et la série, intitulée Nashville, fut choisie par ABC. Elle connut six saisons, de 2012 à 2018, et fut diffusée sur ABC, puis ultérieurement sur CMT.

Le Bluebird allait devenir un décor récurrent tout au long de la série. Toutefois, pour ce faire, la société de production (Lion’s Gate) construisit une réplique exacte du club (extérieur et intérieur) en studio. Cette réplique avait été conçue avec une attention minutieuse aux détails pour la rendre aussi fidèle que possible. (Les scénographes sont allés jusqu’à emprunter toutes les photos d’artistes accrochées au mur dans le véritable Bluebird, les ont scannées et les ont fixées au mur du plateau de tournage exactement de la même manière.)

Bien que la série ait transformé le Bluebird en une marque mondialement connue et en un lieu incontournable pour de nombreux fans de Nashville, elle entraîna également une augmentation écrasante du trafic touristique que le club eut du mal à gérer.

« Je crois que le plus drôle, c’est que les gens venaient à cause de la célébrité du Bluebird Café, déclare Erika. Ils ne savaient pas qu’on y jouait de la musique… Qu’on accueillait deux spectacles par soir. Ils s’en fichaient. Tout ce qu’ils voulaient, c’était être entre ces murs en personne, voire éventuellement y faire une photo. Si vous regardez le documentaire, vous vous en apercevrez, car c’est assez stupéfiant. »

Toute cette attention a quand même eu des conséquences positives : elle offrit au Bluebird une plateforme plus conséquente afin de montrer pour quelle raison les auteurs-compositeurs sont si importants à Nashville.

« Ici, les auteurs-compositeurs sont rois ; notre travail, c’est de veiller à ce que les gens s’en rendent compte, poursuit-elle. Nous avons donc eu l’occasion de dire “Nous sommes une salle de concert, nous diffusons des morceaux originaux, nous accueillons des auteurs-compositeurs”… Ça, ça avait marché. Toutefois, nous n’avons toujours que 86 places. »

Le succès de la série télévisée a également suscité davantage d’intérêt extérieur pour le tournage d’un documentaire sur le Bluebird, un projet qu’Erika avait déjà en tête pour documenter sa longue histoire. Elle avait rencontré les cinéastes Brian Losciavo et Jeff Molano, qui avaient travaillé sur la série ; les deux hommes ont sauté sur l’occasion de donner vie au projet.

Erika était ravie du résultat, Bluebird.

« Ça n’aurait pas pu être mieux, admet-elle. Vous auriez ri en voyant le tournage pendant les concerts… Les cameramen étaient sous les tables, derrière les piliers, parfois entre les pieds des gens… Et ce, juste pour pouvoir capturer ce que l’on ressent, le genre de proximité qui se trouve dans cette salle et l’intimité qui se crée entre une personne, un interprète et une chanson. »

Après avoir célébré le 40e anniversaire du Bluebird en 2022, Erika est toujours aussi passionnée : elle désire continuer à préserver l’essence et l’héritage du lieu dans son emplacement actuel, même si Nashville et sa banlieue continuent à connaître une croissance commerciale et résidentielle majeure.

« Ils vont construire un immeuble de 21 étages juste à côté de nous, ça va devenir hyper commerçant dans le quartier, déplore-t-elle. Peut-être allez-vous regarder l’intérieur de notre salle et vous dire “C’est une vieille moquette, ce sont de vieilles nappes”, tout ça… Mais ce lieu possède une énergie et, j’en suis convaincue, est une source d’inspiration pour inciter les gens à créer les meilleurs morceaux de musique possibles. Nous sommes également en harmonie avec les artistes qui collaborent avec nous, et sur la façon dont nous allons de l’avant pour nous représenter les uns les autres. C’est vraiment très important, car nous sommes comme un léger murmure ici. Pas besoin de crier. Il faut vraiment se concentrer sur qui nous sommes et ce que nous faisons, et je crois que Taylor voit les choses de la même manière. »

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