Entièrement détenue par ses employées

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Après avoir consacré des années à la réussite de l’entreprise et à l’instauration d’une culture de la créativité, Bob Taylor et Kurt Listug, les co-fondateurs de Taylor, ont le plaisir d’effectuer un transfert de propriété en faveur de leurs employés. Voici pourquoi l’avenir n’a jamais paru aussi radieux pour Taylor... Et pour les guitaristes.

La scène se passe un lundi matin de janvier. Pourtant, manque au tableau le bourdonnement habituel des guitares prenant vie dans les ateliers de production de l’usine Taylor d’El Cajon, en Californie. En voilà la raison : de l’autre côté de la rue, nos artisans ont retrouvé leurs collègues employés sur le parking de l’entrepôt d’expéditions et ce, pour une annonce virtuelle obligatoire concernant l’ensemble de l’entreprise.

Un mur vidéo LED de 9 mètres a été dressé, et un compte à rebours numérique sur l’écran égrène les secondes. Sous le ciel azur de Californie du Sud, les employés sont masqués et respectent les mesures de distanciation sociale. Partout dans le monde, les collaborateurs Taylor travaillant à distance, y compris ceux de notre équipe européenne, ont reçu la consigne de regarder cette vidéo via un lien qui leur a été fourni.

Bien que son contenu soit resté vague, l’annonce a été présentée sous un jour positif, comme une reconnaissance importante de nos employés ; ainsi, un sentiment d’anticipation curieuse flotte dans l’air, alors que les employés présents sur le site bavardent ou consultent leur téléphone pour tromper leur attente. 

À l’heure dite, la vidéo débute : c’est l’image de Bob Taylor, fier jeune homme de 17 ans tenant la toute première guitare qu’il ait jamais fabriqué (une dreadnought 12 cordes), qui emplit l’écran. La vidéo continue et met en valeur les faits marquants de l’histoire de l’entreprise, alors que l’on entend les voix familières de Bob et du co-fondateur Kurt Listug échanger leurs souvenirs en regardant des photos d’archives ; sur ces clichés documentant les débuts ardus de l’entreprise, ils y apparaissent avec quelques années de moins.

Les deux hommes se remémorent leur passion commune pour la fabrication de guitares, qui les a réunis à la boutique « American Dream ». C’est cette même passion qui les a incités à s’associer et à acheter le commerce pour la somme de 3 700 $, se lançant respectivement dans les affaires à 19 et 21 ans. Ils se rappellent les difficultés rencontrées et reviennent sur leur volonté de fer, qui leur a permis de nager à contre-courant pendant 10 ans avant d’être en mesure de passer le cap et de se verser un salaire régulier.

« Ça n’a pas été facile pendant un bon moment », déclare Kurt. « On a dû tout apprendre. Comment fabriquer des guitares. Comment les vendre. Comment monter une entreprise. »

La vidéo suit l’évolution de Taylor et s’achève sur le fonctionnement actuel de l’entreprise. Bob et Kurt remercient les employés pour leur travail acharné et leur esprit d’équipe, qui ont soutenu la croissance et la réussite de l’entreprise, et ont permis de définir la culture qui la caractérise. Ils reconnaissent également les bouleversements qui ont agité de l’année 2020.

« Pour tester la culture d’une entreprise, vous pouvez observer comment elle réagit face à l’adversité », affirme Kurt, faisant référence à sa volonté de résoudre les problèmes et aux efforts précoces que lui et Bob ont déployés pour affronter les défis sans précédent de 2020. « Nous voulons que vous sachiez à quel point nous sommes fiers de la manière dont notre entreprise a été à la hauteur de la situation. »

Bob confirme ce sentiment, revenant sur les réussites de 2020, comme la création rapide et le lancement de la série American Dream, la sortie de notre nouvelle guitare GT et la manière dont les employés à la production se sont adaptés aux nombreux nouveaux protocoles de sécurité sanitaire sur le lieu de travail en cette époque de COVID.

« Malgré toutes les difficultés auxquelles nous avons dû faire face, Kurt et moi-même savions que nous pourrions nous en sortir en tant qu’entreprise, et que nous en sortirions plus forts ; nous l’avons déjà fait par le passé », déclare-t-il. « Mais cette fois, nous pouvons compter sur la présence à nos côtés des personnes les plus talentueuses et dévouées qui soient. »

Le plan de la vidéo change. Cette fois, Bob et Kurt sont face à la caméra et s’adressent directement aux employés.

« C’est un grand jour dans l’histoire de Taylor Guitars », déclare Bob. « C’est un jour que Kurt et moi avions prévu depuis longtemps. »

Ils reviennent sur une question qu’on leur pose de plus en plus ces derniers temps, d’autant plus que les deux hommes ont bien entamé leur soixantaine : « Que va-t-il advenir de Taylor Guitars quand vous ne serez plus là ? »

« Kurt et moi n’avons pas prévu de prendre notre retraite prochainement », déclare Bob, « mais c’est une question importante. Aujourd’hui, nous allons y répondre. »

« Chaque entreprise couronnée de succès se trouve face au même défi : que se passera-t-il quand les fondateurs ne seront plus là ? », poursuit Kurt. « Qui détiendra l’entreprise ? Qui seront les personnes les mieux placées pour montrer la voie à l’avenir ? Qui veillera à l’intégrité de nos valeurs, et soutiendra la culture que nous aimons ? Bien que Bob et moi ayons encore de nombreuses années à consacrer à l’entreprise, nous voulions nous assurer de la positionner au mieux pour ses réussites futures et ce, afin de lui offrir la meilleure chance possible d’être encore sur le devant de la scène ces 100 ou 200 prochaines années. »

« Pour nous, le “bon vieux temps”, c’est le présent et l’avenir. »

Bob Taylor

Kurt explique les options standard proposées aux entreprises planifiant un transfert de propriété ; il indique pour quelle raison aucune des solutions avancées ne trouvait grâce auprès de lui, de Bob ou de notre designer et maître-luthier Andy, devenu troisième partenaire propriétaire en 2019. Ils auraient pu conserver l’entreprise dans la famille (sauf que Kurt n’a pas d’enfant, et que les filles de Bob n’ont jamais été intéressées par une reprise) ; vendre l’entreprise à un autre fabricant d’instruments de musique (ils ont reçu des offres, mais selon eux, aucune autre société ne pourrait véritablement comprendre ou préserver la culture de Taylor) ; vendre à un fonds d’investissements privé (ce qui pourrait compromettre la santé financière de l’entreprise, ou sa mission fondamentale) ; ou entrer en bourse (mais Taylor est une trop petite entreprise pour ça).

« Aucune de ces solutions n’aurait préservé les valeurs de l’entreprise, ni continué à se focaliser sur le design et la fabrication des meilleurs instruments de musique possibles, alors que c’est le secret de notre réussite », renchérit Kurt. « De plus, nous aurions perdu le contrôle sur la prise de décision et la définition des objectifs pour l’entreprise. »

Une seule et unique option avait un sens, poursuit Bob.

« En réalité, à cet instant présent, Kurt et moi ne sommes plus propriétaires de Taylor Guitars », affirme-t-il. « Le 31 décembre, alors que vous prépariez les réjouissances du Nouvel An, Kurt, Andy et moi étions en train de signer les documents pour vous transmettre à vous, nos chers employés, la propriété de Taylor Guitars. Vous avez bien entendu : Taylor Guitars est à présent intégralement détenue par ses employés. Félicitations ! »

Terry Myers, l’un des plus anciens employés de Taylor (32 ans au service de l’entreprise), se trouvait sur le parking lors de l’annonce.

« Je n’en revenais pas », déclare-t-il. « Franchement, quand j’ai entendu parler d’une annonce importante, concernant toute l’entreprise, je me suis d’abord dit qu’on avait été vendus, et je me demandais qui était le nouveau propriétaire. Pourtant, l’atmosphère sur place était assez positive, ça me paraissait un peu bizarre ! On sait tous que quand une entreprise est vendue, ça ne sent pas bon pour la plupart des employés. Alors quand j’ai entendu que nous, les employés, on était les nouveaux propriétaires… Je me suis dit que ça, je ne l’avais pas vu venir ! C’était un moment extraordinaire. »

Al Moreno, vidéaste qui filmait l’événement, nous transmet ses impressions :

« Je me suis senti comme un musicien qui intégrait un groupe super célèbre. J’étais tellement fier de faire partie de cette communauté d’employés ! », sourit-il.

Transition vers un régime d’actionnariat des salariés

Le mécanisme par lequel les employés de Taylor en sont devenus les propriétaires s’appelle un régime d’actionnariat des salariés (ESOP ; Employee Stock Ownership Plan). Établi selon la loi fédérale des États-Unis, il fonctionne comme un régime de retraite qui offre aux employés qualifiés d’une entreprise une participation au capital via des comptes individuels. Cet ESOP détient des parts des actions de l’entreprise au nom des employés. Ces parts sont ensuite divisées et allouées à des épargnes-retraites personnelles au fil du temps (les employés n’achètent pas concrètement les parts). La valeur de chaque épargne-retraite reflète les performances de l’entreprise ; ainsi, plus elle connaît de croissance et de réussite au fil du temps, plus les employés en retireront des bénéfices pécuniaires. Chaque année, l’entreprise met de l’argent sur les comptes des employés. Quand un employé quitte l’entreprise ou prend sa retraite, l’ESOP le rémunérera en fonction de la valeur de l’entreprise et du nombre de parts sur son compte.

Bob et Kurt reviennent sur leur transfert de propriété, leurs espoirs pour l’avenir de Taylor et ce dont ils sont les plus fiers.

« Ces derniers temps, de plus en plus de travailleurs n’ont plus la possibilité de se lancer et d’épargner. »

Kurt Listug

« Avec l’actionnariat des employés, nous rétribuons notre personnel d’une manière encore plus importante et significative », déclare Kurt. « Cela permet à tous d’avoir un intéressement financier direct dans la réussite de l’entreprise, et donc de continuer à vouloir fabriquer les meilleurs instruments de musique possibles pour les années à venir. »

De l’importance de prévoir

Un ESOP est une entité sur laquelle Kurt, Bob et Barbara Wight, directrice financière de Taylor, ont commencé à se pencher il y a des années. En réalité, cela fait près de sept ans que l’entreprise planifie activement ce transfert. Prévoir pour l’avenir, se remémore Bob, était un principe fondamental que Kurt et lui ont appris à chérir tôt au cours de leur partenariat.

« Kurt et moi avions la vingtaine, on essayait de monter une boîte sous la forme qui nous conviendrait le mieux », explique-t-il. « On parlait à un avocat, et à un moment il nous a dit “Quand vous vendrez votre entreprise…”, ce à quoi j’ai répondu “Que voulez-vous dire ? Je n’ai aucune intention de vendre cette entreprise.” Il m’a répondu : “Bob, vous allez vendre cette boîte, que ça soit par accident, à votre mort, ou un peu avant, quand vous aurez encore le contrôle.” Je me suis pris ça en pleine face : il était essentiel de prévoir notre avenir. »

Barbara Wight, engagée en tant que directrice financière chez Taylor en 2009, a appris « à la dure » pour quelle raison il était important pour une entreprise de créer un plan de succession de la propriété.

« J’ai fait la douloureuse expérience de devoir aider une grande société, leader mondial de son domaine, à faire un transfert quand son fondateur est décédé inopinément ; l’entreprise n’avait pas mis en place de plan de succession », se rappelle-t-elle. « Et on s’est retrouvé face à deux pans différents : la gestion de l’entreprise en elle-même, et l’entité de l’entreprise, sous forme d’organisme. Si vous n’avez pas de plan de succession pour cet organisme quand vous n’en faites plus partie, cet organisme aura du mal à survivre. »

« Zildjian a été fondée au XVIIe siècle, Martin en 1833… Il n’est pas rare que des entreprises œuvrant dans l’univers de la musique soient centenaires. »

Barbara Wight

Quand Barbara a passé son entretien avant d’être embauchée chez Taylor, les discussions ont principalement porté sur ce point précis.

« Je leur ai dit que je ne voulais plus jamais connaître ça. Je voulais m’assurer que Bob et Kurt comprennent qu’ils devaient penser de même et, bien évidemment, c’était le cas, car ils réfléchissent sur le long terme. En gros, cela fait depuis que j’ai commencé ici que l’on en parle. »

Andy Powers engage sa carrière

Lorsqu’il s’agit de prévoir pour l’avenir, l’un des exemples les plus parlants de l’implication sans faille de Taylor envers le design de guitares a été l’embauche d’Andy Powers. Son arrivée s’est faite quasiment pile 10 ans avant le transfert de propriété. Quiconque a suivi le déferlement prolifique d’innovations guitaristiques de Taylor au cours de la décennie écoulée comprend l’impact phénoménal qu’Andy a eu en tant qu’architecte/concepteur d’avant-garde. Tout le monde sait qu’Andy a été recruté pour succéder à Bob en tant que créateur de guitares. Ce que certains d’entre vous ignorent peut-être, c’est que Bob voulait explicitement engager quelqu’un de relativement jeune, qui pourrait faire toute sa carrière chez Taylor. En réalité, quand Bob écrivit une « liste de souhaits » des compétences qu’il désirait voir chez son successeur, l’une d’entre elles était le fait que la personne devait avoir moins de 30 ans, mais plus de 20 ans d’expérience en lutherie… Un prérequis semblant impossible à satisfaire. Et pourtant… Andy répondait à ce critère : il avait construit sa première guitare à l’âge de neuf ans !

Andy confirme son implication auprès des nouveaux propriétaires/employés de Taylor après l’annonce du transfert de propriété par Bob et Kurt.

« Je m’engage à passer ma carrière professionnelle ici, à fabriquer ces guitares que nous aimons tous tant », déclare-t-il. « Bob a toujours dit que Kurt et lui avaient consacré beaucoup de temps à construire des fondations solides, et un toit qui ne fuyait pas ; nous allons passer la génération suivante à en aménager les intérieurs. »

Bob considère l’embauche et la collaboration avec Andy comme l’une des réussites dont il est le plus fier, et comme un exemple de la philosophie visionnaire de l’entreprise.

« Andy est meilleur luthier que moi. Je suis même convaincu qu’il est l’un des meilleurs au monde ! C’est fantastique, car ça veut dire que nous pouvons envisager un avenir radieux, plutôt que d’essayer de recréer le passé », souligne-t-il. « Pour nous, le “bon vieux temps”, c’est le présent et l’avenir. »

De l’importance des employés et de la culture

En tant qu’entreprise, Taylor aurait très bien pu s’établir en tant qu’actrice respectée sur le marché des guitares acoustiques haut de gamme et rester à taille humaine. Toutefois, Bob et Kurt ont toujours été plus ambitieux.

« Je me souviens quand nous avons acheté la boutique American Dream », se remémore Kurt. « Nous nous sommes dit “Un jour, on sera aussi gros que Martin”. Nous n’étions que des gosses, et c’était assez drôle, sur le moment ; mais nous avions cet objectif qui nous réunissait. »

Au fil du temps, alors que leur équipe s’étoffait, Bob et Kurt ont également compris que pour que l’entreprise poursuive sa croissance et demeure fidèle à ses valeurs, ils auraient besoin de bâtir une culture solide aux côtés de personnes qui partageaient leur vision et leur volonté.

« Nous adorons fabriquer des guitares ; mais ce que Kurt, Andy et moi-même aimons encore plus, c’est créer des emplois et offrir une carrière à nos employés. »

Bob Taylor

« Tout ne tourne pas autour des affaires », dit Kurt. « C’est une entreprise, c’est vrai, mais nous voulions attirer des personnes qui aimaient autant leur boulot que Bob et moi. Nous voulions créer un milieu professionnel qui mettrait en valeur la résolution innovante de problèmes, la collaboration et le respect. Un endroit où les gens se sentiraient suffisamment autonomes pour user de leurs talents uniques, et être fiers de leur travail. »

Bob se souvient très bien de l’épiphanie qu’il eut en tant que jeune luthier aspirant à faire bien plus que de simplement maîtriser l’art qu’il pratiquait ; il voulait en faire une vocation attrayante pour d’autres.

« Quand je repense à nos débuts, où nous galérions, où j’aimais ce que je faisais mais où je n’avais pas le sou, je me suis fixé un autre objectif : faire de mon labeur un travail que d’autres pourraient être fiers d’effectuer. Un boulot où vous pourriez dire à n’importe lequel de vos amis faisant carrière : “Moi aussi, j’ai une grande carrière : c’est la lutherie.” »

Des décennies plus tard, malgré les hommages reçus en tant que pionnier du design moderne et de la fabrication de guitares, Bob s’enorgueillit de voir ce qu’est devenue Taylor, qui compte à présent plus de 1 200 employés.

« Nous adorons fabriquer des guitares ; mais ce que Kurt, Andy et moi-même aimons encore plus, c’est créer des emplois et offrir une carrière à nos employés » explique-t-il.

Les employés/propriétaires Taylor nous font part des éléments de la culture d’entreprise qui trouvent écho chez eux.

Vision à long terme

Kurt comprend pour quelle raison le régime d’actionnariat des employés s’avère être la meilleure façon d’envisager l’avenir, du point de vue de l’entreprise. Toutefois, il souhaite vivement offrir aux nouveaux employés/propriétaires une manière de se créer un avenir financier plus radieux, pour eux et pour leur famille, en particulier à une époque où les inégalités se creusent de plus en plus dans le monde entier.

« Ces derniers temps, de plus en plus de travailleurs n’ont plus la possibilité de se lancer et d’épargner », explique-t-il. « La plupart des gens ne sont pas en mesure de bénéficier d’une certaine stabilité financière au cours de leur vie, à moins de dépenser le strict minimum et d’avoir des revenus suffisamment élevés par rapport à ces frais pour pouvoir économiser. Ils n’auront pas la capacité de gérer un capital ou d’être payés en actions. Ce régime de propriété est une opportunité pour les employés : ainsi, ils peuvent bâtir un capital au fur et à mesure que l’activité augmente. Ils épargnent de l’argent pour leur retraite, quelque chose qu’ils n’auraient pas été en mesure de faire autrement. »

Tous les employés sont concernés

L’une des exigences de Bob, Kurt et Andy, alors qu’ils se penchaient sur le transfert de propriété vers les employés, c’était de trouver une structure adaptée à tous les employés Taylor et ce, pour que l’ensemble du personnel puisse participer, y compris ceux installés au Mexique, en Amérique du Sud, au Royaume-Uni et en Union européenne. Après tout, notre siège européen à Amsterdam offre une plateforme opérationnelle pour nous permettre de gérer notre propre réseau de distribution et de ventes, et comprend un centre de réparation et de service après-vente entièrement équipé ; il a été essentiel à notre croissance internationale au cours de la décennie écoulée.

De même, notre deuxième complexe manufacturier de Tecate, Basse-Californie, Mexique (à près d’une heure de notre siège américain d’El Cajon), où nous fabriquons la Baby Taylor, la GS Mini, la série Academy, les séries 100 et 200 et nos étuis et housses, a également joué un grand rôle dans notre croissance.

« L’une de nos plus grandes réussites a été le développement de nos activités à Tecate », déclarent Bob et Kurt dans un message adressé aux employés Taylor du Mexique, à la suite de l’annonce de l’ESOP. « Nous sommes convaincus qu’il s’agit de l’une des meilleures usines de fabrication de guitares au monde, et vous devriez tous et toutes être fiers du travail que vous avez accompli pour faire de Taylor un leader du secteur et rendre nos guitares aussi populaires sur la planète. »

Les réglementations relatives à l’ESOP ont été établies conformément à la loi fédérale des États-Unis. Trouver le mécanisme parfait, qui permettrait d’inclure les employés de plusieurs pays, a rendu le processus plus complexe que prévu ; en effet, les lois diffèrent selon les pays. Barbara Wight, directrice financière, a pris les devants : elle a collaboré avec des conseillers externes, dont la spécialité était d’aider les entreprises à appréhender le transfert de propriétés par l’intermédiaire des ESOP. C’est l’une des raisons pour lesquelles le processus de planification a pris plusieurs années.

« Il nous a fallu prendre en compte chaque actionnaire et, tant que nous n’étions pas sûrs que tout le monde serait correctement reconnu et intégré à la transaction, la structure ne pouvait pas fonctionner », admet Barbara. « Cela comprenait Bob, Kurt et Andy, mais aussi tous nos employés dans le monde entier. Il fallait également que ça soit bénéfique pour nos prestataires, nos clients, la communauté locale, la communauté entrepreneuriale et les créanciers qui nous aident à acheter l’entreprise. »

Au cours des années précédant le transfert, la date butoir a toujours été le 31 décembre 2020. Mais personne n’avait anticipé la pandémie…

« Quand la pandémie a frappé et que nous avons dû fermer les usines, nous avons mis le plan en standby », se remémore Barbara. « Nous sommes passés en mode survie, et nous avons veillé à la sécurité de chacun. Au fur et à mesure que l’année avançait, nous nous sommes rendu compte que le monde se tournait vers la musique ; ça nous a incités à reprendre nos efforts. En gros, c’est en septembre passé que nous avons pris la décision : “Allez, on se lance”. Et nous avons compressé un projet d’un an sur une période de quatre mois [de septembre au 31 décembre], car nous nous sommes dit : “Et si on commençait l’année 2021 sur une note incroyablement positive pour tous nos employés, nos revendeurs et nos clients ?” ».

Les employés du site de production Taylor de Tecate, Basse-Californie, Mexique, participeront au plan d’ESOP basé aux États-Unis de Taylor. Cet arrangement est le premier de ce genre dans le monde des ESOP : il crée un nouveau paradigme, auquel d’autres entreprises se conformeront peut-être.

 « L’actionnariat des salariés, c’est une option géniale pour nous : cela signifie que notre principal objectif – construire des instruments exceptionnels à l’intention des musiciens – pourra perdurer dans le temps. »

Andy Powers

Les employés du Royaume-Uni et de l’Union européenne participeront à un plan similaire (plan mondial d’actionnariat des salariés ; GESOP, Global Employee Stock Ownership Plan), soumis aux réglementations de l’UE.

Nate Shivers, directeur des ventes Europe, Moyen-Orient et Afrique de Taylor, habite et travaille à Amsterdam. Il signale que les programmes de type ESOP ne sont pas chose courante en Europe.

« Le fait que Taylor ait tout fait pour appliquer les mêmes principes de base à nos employés européens a été une immense surprise pour eux », indique-t-il. « Notre équipe a vraiment été impressionnée par l’implication de Taylor à son égard. »

Un vent de soulagement a également soufflé sur le personnel, poursuit Nate. En effet, certains employés se posaient des questions sur l’avenir de Taylor une fois que Bob et Kurt ne seraient plus propriétaires.

« Nous pensions qu’il était possible que l’on se réveille un jour et que Taylor soit alors la propriété d’un concurrent ou d’une banque », admet-il. « La voie choisie par Bob, Kurt et Andy a vraiment fait grande impression sur ce groupe. »

Une autre facette du développement durable

Ces dernières années, nous vous avons beaucoup parlé des efforts constants de Taylor pour devenir une entreprise plus pérenne. Dans la plupart des cas, nos initiatives se sont concentrées sur une gouvernance responsable des ressources naturelles dont nous nous servons, en investissant en l’avenir par l’intermédiaire de projets tels que la plantation d’ébènes ou de koa, le surcyclage et la replantation d’arbres en milieu urbain, ou d’autres pratiques visant à réduire le gaspillage. Du point de vue de Bob, Kurt et Andy, ce même schéma de pensée s’applique ici : l’entreprise investit en son personnel et en sa culture d’entreprise via l’actionnariat des employés. Et ces deux concepts s’harmonisent plutôt bien. Bob recourt souvent à l’exemple des acajous plantés par les missionnaires britanniques aux îles Fidji il y a un siècle de cela, qui ont donné du bois avec lequel Taylor a fabriqué des guitares.

« Ce n’est pas génial de se dire que dans une centaine d’années, les artisans Taylor pourraient fabriquer des guitares avec l’ébène, le koa et d’autres espèces de bois que nous sommes en train de planter ? », interroge Bob.

De plus, comme le signale Barbara Wight, faire de la musique est une forme essentielle et durable d’expression humaine ; les entreprises fabriquant des instruments de musique peuvent perdurer pendant des générations.

« Zildjian a été fondée au XVIIe siècle, Martin en 1833… Il n’est pas rare que des entreprises œuvrant dans l’univers de la musique soient centenaires », avance-t-elle. « Ces entreprises-là ont tenu le coup en étant transmises entre membres d’une même famille. Dans notre cas, c’est grâce à nos employés que la marque perdurera. C’est vraiment formidable. »

Barbara Wright, directrice financière de Taylor, nous raconte pourquoi l’actionnariat des salariés a tant de sens pour les employés et pour la croissance continue de l’entreprise.

Pourquoi l’actionnariat des employés est-il une bonne nouvelle pour les musiciens ?

Si vous appréciez déjà nos guitares et les valeurs de notre entreprise (ou simplement si vous aimez les guitares en général), le plan de Taylor pour l’avenir devrait vous réjouir. Toutefois, cette annonce est également une excellente nouvelle pour nos clients présents et futurs.

Cela fait des décennies que Dave Pelletier, directeur des ventes Taylor, travaille dans l’univers de la musique, qu’il s’agisse de la partie revente ou de celle de la fabrication. Il comprend la nature « gagnant-gagnant » de l’actionnariat des employés Taylor par rapport aux clients.

« La manière dont une entreprise traite ses employés, tout comme ses clients, en dit long sur elle », déclare-t-il. « Pour une entreprise, l’actionnariat des employés permet de passer de la parole aux actes. Cela fait écho chez nos clients, et les attire vers notre marque. On le voit déjà. Cela leur garantit également la continuité de notre culture et de la manière dont nous poursuivrons nos activités à l’avenir. C’est un gage de la qualité que leur argent durement gagné leur permettra de s’offrir. D’un point de vue personnel, en tant qu’individus chez Taylor, nous réfléchissons plus globalement à l’impact de nos actions, en nous demandant “Est-ce que cette action sera bénéfique à tous ? Et à nos clients, au final ?” ».

Dave Pelletier et Steve Thierault de Taylor expliquent comment l’actionnariat des employés aura des avantages pour les clients, les revendeurs et les fournisseurs de l’entreprise.

Des employés actionnaires pour des clients heureux

Les données provenant d’entreprises répondant à une structure d’ESOP pointent vers une meilleure productivité, des réussites commerciales et une plus grande satisfaction, tant chez les employés que chez les clients. Selon le National Center for Employee Ownership (NCEO ; Centre national pour l’actionnariat des employés), une organisation à but non lucratif, les entreprises en ESOP ou autres plans d’actionnariat à l’échelle des salariés représentent plus de la moitié des entrées de la liste « 100 meilleures entreprises pour lesquelles travailler en Amérique » du magazine Fortune.

Alex Moss, fondateur et président de l’agence Praxis Consulting Group, ancien membre du comité de direction du NCEO, était l’un des principaux membres de l’équipe consultative de l’ESOP Taylor. Nous lui avons demandé son avis sur le transfert de propriété de Taylor, en particulier par rapport à ses clients.

Vous avez aidé un grand nombre d’entreprises à passer à l’actionnariat des employés ; selon vous, qu’est-ce qui se distingue dans les efforts de Taylor ?

Ce qui m’interpelle, c’est l’harmonie concernant les valeurs de l’entreprise, qu’il s’agisse de toutes les petites décisions concernant la mise en place de l’ESOP ou de la propriété partagée d’une manière qui fait écho à la vision première de Bob et Kurt. Cela place l’entreprise dans une position qui lui permet – selon leurs propres mots – « d’apporter le bonheur de la musique » aux communautés qu’elle sert. Le transfert de propriété vers un ESOP est une grosse opération : c’est un procédé complexe et délicat. La façon dont ils l’ont fait, en renforçant constamment la vision de Taylor, a été vraiment impressionnante.

Pour quelle raison l’actionnariat des employés est-il une bonne chose pour les clients d’une entreprise ?

Ce qui intéresse principalement les clients, c’est que l’entreprise réponde à leurs besoins. Ces clients s’impliquent également à leur manière envers leur communauté ou, dans le cas des artistes, s’engagent à faire de la musique pour pouvoir la transmettre. L’actionnariat des employés chez Taylor est une excellente chose pour les clients, car il répond à tous ces critères. Les employés Taylor qui ont toujours conçu et construit de superbes guitares sont à présent encore plus ancrés dans l’entreprise, et récompensés pour leur travail : créer des instruments incroyables et offrir un service hors du commun. Cela renforce directement les désirs du client, et constitue pour les employés/propriétaires une raison inédite et puissante de continuer sur cette voie. Dans le même temps, les clients voient que Taylor se plie en quatre pour prendre soin de ses employés, et nombre d’entre eux admirent tout simplement les sociétés qui font ce genre de choses. Cela s’harmonise avec la manière dont ils veulent faire des affaires. Ils sont fiers d’avoir des partenaires commerciaux comme Taylor. On peut être distraits par les rouages de l’actionnariat, mais ce qui compte vraiment, c’est de faire encore mieux pour nouer des liens entre les humains.

Existe-t-il une corrélation entre l’épanouissement des employés et la satisfaction des clients ?

L’actionnariat des employés est particulièrement adapté dans une entreprise au sein de laquelle la manière de travailler des employés impacte le produit final ; cela en affecte directement la qualité. Les employés Taylor ont chaque jour des tâches ardues à mener à bien ; tout le monde n’en est pas capable. Tout ce que Taylor peut faire pour aider ses employés/propriétaires à se sentir encore plus concernés par leur travail les aidera directement à fournir un travail de qualité et à grande valeur ajoutée ; ainsi, les clients demeureront satisfaits. Bien sûr, ce n’est pas l’ESOP qui crée cet état d’esprit : Bob et Kurt, et à présent Andy, et quiconque s’est joint à eux pour bâtir l’entreprise, méritent notre gratitude. L’actionnariat des employés protège cette culture, la met en lumière, la renforce et nous donne à tous une manière de voir comment les réussites de chacun y sont toutes liées. C’est assez simple : quand les employés/propriétaires sont satisfaits sur le plan professionnel, ils travaillent mieux, et cela se traduit par de meilleurs résultats à l’échelle du client.

Préserver notre passion pour la conception des guitares

De son point de vue de luthier en chef chez Taylor, Andy Powers est extrêmement satisfait de savoir que l’actionnariat des employés permettra à l’entreprise de continuer à tendre vers son objectif commun : servir les musiciens pour les années à venir. Andy s’est immergé dans l’histoire du design des instruments de musique. Il a étudié l’évolution des autres entreprises opérant depuis des générations et ayant fait l’expérience d’un transfert de propriété. Il reconnaît l’opportunité unique et les valeurs que Taylor peut offrir aux musiciens à l’avenir :

« Quand une entreprise change de mains après le départ du fondateur, on court le risque de voir l’objectif principal dévier de son but original : au lieu de proposer un excellent produit à ses clients, on cherche à faire du profit, parfois pour payer ses dettes », se désole-t-il. « De perçus comme des personnes servies par l’entreprise, les clients peuvent devenir des personnes dont l’entreprise se sert. Lorsque cela se produit, ce changement d’attitude érode la philosophie sur laquelle l’entreprise a été bâtie au départ. »

« L’actionnariat des salariés, c’est une option géniale pour nous : cela signifie que notre principal objectif – construire des instruments exceptionnels à l’intention des musiciens – pourra perdurer dans le temps » ajoute-t-il. « Taylor pourra continuer à s’impliquer aux côtés des musiciens, tout en offrant son soutien à ses employés, ses fournisseurs et ses ressources en bois. Un groupe n’est pas exclu pour en favoriser un autre. Selon moi, c’est la meilleure option qui soit pour qu’une marque de guitares puisse poursuivre son but : fabriquer des instruments d’exception. »

Andy Powers explique de quelle manière l’actionnariat des employés va permettre de préserver la culture de la créativité propre à Taylor.

La réaction des prestataires, revendeurs et autres partenaires principaux de Taylor a été unanime et positive. Pour notre équipe de direction, il était important de veiller à ce qu’aucun changement n’ait lieu en termes de fonctionnement, de direction supérieure ou de production à la suite de ce transfert de propriété. Bob et Kurt continueraient à assurer la gouvernance de l’entreprise. Non seulement cela était un message de continuité sans heurts, mais il a permis de démystifier toute spéculation à propos de l’avenir de Taylor, et ainsi de rassurer beaucoup de nos employés.

Il s’agit également d’un exemple : d’autres entreprises à la culture créative pourraient s’orienter vers la voie de la réussite continue après un transfert de propriété.

Meng Ru Kuok, co-fondateur et P.-D. G. de BandLab Technologies, et P.-D. G. de Swee Lee Music, notre canal de distribution partenaire à Singapour, en Malaisie et en Indonésie, a envoyé un message de félicitations à Kurt : « Vous êtes une source d’inspiration, vous nous montrez comment bien faire les choses dans notre univers. Nous sommes fiers d’être vos partenaires, et je ne peux qu’espérer être en mesure de faire de même pour mon équipe dans quelques années. »

two Taylor GT acoustic guitars - one natural finish and one sunburst finish

Une affaire de famille

Défiler vers le bas

Après vous avoir dévoilé le look sympa et racé de notre guitare GT en octobre dernier, nous avons le plaisir de vous présenter ses acolytes premium en palissandre et koa.

Pour ceux d’entre nous chez Taylor qui ont la chance de présenter au monde de nouveaux designs de guitares, l’un des plaisirs de notre travail consiste à répondre aux besoins des musiciens en leur proposant des instruments encore inédits et sources d’inspiration. En général, il s’agit d’une guitare arborant une nouvelle association unique de caractéristiques raffinées qui la rendent plus facile à jouer ; elle peut également offrir une palette sonore innovante avec laquelle découvrir de nouveaux horizons. Souvent… C’est les deux à la fois.

Tel a été le cas en octobre, lorsque nous avons dévoilé notre Grand Theater aux lignes racées – plus communément connue sous l’appellation GT. Comme nous vous l’avions expliqué dans notre article principal dans le dernier numéro, Andy Powers, notre maître-luthier, avait observé une recrudescence de l’intérêt des musiciens pour les dimensions compactes et les sensations agiles offertes par une guitare de plus petite taille ; pourtant, les guitaristes ne voulaient pas faire de concession sur le son. Ils voulaient un instrument digne de la scène ou des studios, capable de délivrer des sonorités riches et charnues.

En réalité, cela faisait plusieurs années qu’Andy jouait avec une telle idée et ce, avant même que Taylor s’engage à développer ce qui allait devenir la GT l’hiver dernier. Dès le départ, il savait que l’un des choix fondamentaux en matière de design pour cette guitare, l’un des facteurs qui contribuerait à définir tant les sensations que le son, serait le diapason des cordes (mesuré entre le sillet et le chevalet). Il arrêta son choix sur quelque chose de plus court que la gamme de diapasons de nos guitares acoustiques les plus modernes (« La plupart des diapasons mesurent autour des 25 pouces [650-660 mm] », indique-t-il), mais plus long que le diapason typique de ce qui serait considéré comme une guitare de voyage (environ 23,5 pouces maximum, soit le diapason de notre GS Mini). Pour la majorité des gens, cette zone entre-deux semble négligeable, mais pour Andy, c’était un champ d’action inespéré pour créer une nouvelle catégorie de guitares dotées de nouvelles sensations et sonorités attrayantes. Au final, Andy parvint à un diapason de 24” 1/8. Cela équivaut à mettre un capodastre sur la première frette du manche d’une guitare de diapason 25,5”.

Pour les dimensions du corps, il envisageait quelque chose de plus grand que notre célèbre GS Mini, mais légèrement plus petit que notre Grand Concert. Il emprunta les superbes courbes de notre style de corps le plus imposant, la Grand Orchestra, mais les réduisit et rendit le corps moins profond.

« C’est un mécanisme différent, visant à exagérer la réponse dans les graves provenant d’une guitare relativement petite tout en délivrant les améliorations inhérentes au design V-Class, notamment en termes de volume et d’intonation. »

Autre ingrédient essentiel : l’architecture du barrage interne. Le défi était de taille : faire en sorte que les dimensions compactes du corps délivrent malgré tout une voix digne d’une guitare de taille normale. L’un des avantages de l’innovant barrage V-Class d’Andy, introduit en 2018, c’est sa capacité à améliorer la puissance sonore et à produire une réponse uniforme sur l’ensemble du spectre sonore. Cependant, en raison des dimensions réduites de la GT, il dut recourir à une pincée d’« alchimie acoustique », comme il l’appelle, afin de booster les fréquences graves. Cela donna naissance à une variante asymétrique de son design V-Class, baptisé barrage C-Class en l’honneur de son concept structurel en porte-à-faux.

« C’est un mécanisme différent, visant à exagérer la réponse dans les graves provenant d’une guitare relativement petite », déclare Andy, « tout en délivrant les améliorations inhérentes au design V-Class, notamment en termes de volume et d’intonation. »

Ensemble, les caractéristiques conceptuelles incomparables de la GT la placent dans une catégorie qui lui est propre, offrant aux musiciens un mélange attrayant et unique entre confort de jeu et son. Le diapason, ainsi que le tirant léger (.012-.053) des cordes, offrent des sensations de légèreté et d’agilité en termes de tension. (La tension est identique à celle d’une guitare avec un diapason de 25,5” accordée un demi-ton en dessous.) Le diapason plus court se traduit également par un espacement légèrement moindre entre les frettes, ce qui facilite le jeu des accords complexes.

« C’est l’une des guitares les plus faciles à jouer sur laquelle j’aie jamais posé les mains », écrit Art Thompson, gourou guitariste du magazine Guitar Player, dans sa critique de la GTe Urban Ash parue dans le numéro de décembre. Il lui a même décerné le prix Editors’ Pick Award de la publication. « Elle est légère comme une plume, tout en étant dynamique et expressive. »

Parmi les autres nuances qui contribuent aux bonnes sensations en main, on peut citer la largeur du sillet (1” 23/32 [4,37 cm]), à la croisée des chemins entre les sillets de 1” 3/4 [4,45 cm] et 1” 11/16 [4,3 cm] employés sur les autres 6 cordes Taylor, ainsi qu’un profil de manche sculpté qui correspond au diapason unique de la GT. 

« Ce profil reprend des éléments de la forme de manche Taylor classique et fait un clin d’œil au design profilé compensé que nous avons développé pour la Grand Pacific », poursuit Andy. « Sur le plan des proportions, il semble un tout petit peu plus profond et plein dans la main du musicien par rapport à ce que vous attendez de la part d’une guitare aussi vive, mais la transition subtile liée au profilage, au fur et à mesure que vous descendez du sillet au talon, vous offre des sensations équilibrées et séduisantes… Vous aurez l’impression de jouer sans effort. »

Nous recevons constamment des demandes de la part de musiciens, débutants ou chevronnés, désireux d’atténuer les contraintes au niveau des mains et de continuer à pouvoir jouer encore longtemps ; ces guitaristes désirent obtenir des recommandations sur les modèles offrant la plus grande jouabilité qui soit. En raison de ses nombreuses caractéristiques de confort de jeu, la GT est sans aucun doute une excellente option à découvrir.

Le plaisir est une chose sérieuse : les débuts

Lorsque nous avons lancé la GT en octobre (le lancement de notre modèle américain qui s’est vendu le plus rapidement), l’un des messages que nous avions voulu faire passer en plus de notre slogan « Le plaisir est une chose sérieuse » était le mariage entre prise en main facile et excellentes performances qu’incarne selon nous la GT. Sur le plan historique, notre GS Mini est devenue sans conteste la guitare la plus populaire que nous ayons jamais proposée, en partie car nous étions parvenus à associer une taille compacte à une voix étonnamment puissante. Pourtant, nous savions qu’il existait une place – et un désir chez les musiciens – pour un autre niveau de sophistication provenant d’une guitare compacte.

Notre premier modèle, la GT Urban Ash, comporte un dos et des éclisses en Urban Ash massif associés à une table en épicéa massif. Elle est équipée de notre électronique ES2 en option. Nous avons choisi cette espèce de frêne (Fraxinus uhdei, ou frêne mexicain) pour deux raisons : nous adorions ses caractéristiques sonores, rappelant l’acajou, et nous voyions cette guitare comme une autre démonstration enthousiasmante de notre engagement envers notre initiative de bois urbain. Nous étions ainsi en mesure d’employer du bois à l’approvisionnement responsable provenant d’arbres en fin de vie dont les municipalités se débarrassaient.

Nous voulions également rendre notre premier modèle de GT facilement accessible aux musiciens. Nous l’avons donc équipé de détails sobres et l’avons présenté dans la même gamme de prix que nos guitares de Série American Dream, faisant ainsi de ces modèles les guitares d’origine américaine en bois massif au prix le plus abordable de la gamme Taylor.

À ce jour, ces instruments ont reçu un accueil chaleureux de la part des critiques et des artistes qui ont eu la chance de les tenir entre leurs mains.

Un artiste sous le feu des projecteurs : FINNEAS

Lisez notre entretien avec FINNEAS, producteur et compositeur primé, faisant partie des premiers artistes à avoir joué sur la nouvelle GT K21e.

Dans le cadre de sa série de vidéos « First Look », John Bohlinger, rédacteur de Premier Guitar, a partagé ses premières impressions de la GT et a déclaré aimer son « mojo bluesy ». Il a également reconnu l’ambivalence sérieusement amusante de la guitare.

« Ça ressemble à quelque chose avec lequel vous pourriez disparaître dans les bois pendant quelques jours, puis revenir et jouer un concert dans un stade le jour suivant », conclut-il après avoir testé la guitare.

Pour d’autres réactions à chaud sur la guitare GT Urban Ash, vous pouvez consulter « Extraits de critiques ».

Nouveaux modèles GT

Depuis les stades les plus précoces de son développement, la GT a offert à Andy un immense potentiel en tant que structure polyvalente. Il a ainsi pu présenter d’autres associations de bois (et voix) attrayantes et de superbes looks au sein de la gamme Taylor. En réalité, nous l’avons officiellement adoptée en tant que membre de la famille de nos formes de corps, lui attribuant le numéro 1 pour la désigner dans le cadre de notre nomenclature de modèles.

Pour lancer l’année 2021, nous avons le plaisir d’enrichir la gamme GT avec deux nouveaux modèles : la GT 811e palissandre/épicéa, qui agrémente notre Série 800 d’une autre voix ample, et la K21e tout koa, ajoutant une personnalité musicale séduisante inédite à la Série Koa.

Regardez Nicholas Veinoglou faire la démonstration du confortable corps et des riches sonorités des nouvelles GT 811e et GT K21e de Taylor.

Découvrez la GT 811e… 

Andy avait à cœur de créer une guitare dotée de l’association classique entre palissandre et épicéa de Sitka.

Il compare le travail des bois dans ce contexte à la façon dont les grands chefs ou les régions se servent d’ingrédients de base d’une manière totalement innovante afin d’apposer leur empreinte sur un plat familier.

« Avec la GT 811, vous entendrez le son d’une guitare épicéa avec table palissandre que vous connaissez bien, mais en raison de la structure et de la forme hors norme de la GT, les expériences d’écoute et de jeu délivrent une nouvelle dimension qui lui est propre », décrit Andy. « Cette itération conserve la prise en main ultra confortable et agile, les sensations des cordes, les contours arrondis du corps ainsi que la voix étonnamment étoffée de la GT que nous adorons, mais tout cela a été sculpté en un son plus dense, saturé dans les harmoniques. La table réagit prestement même à l’articulation la plus délicate, et elle est soutenue par les sonorités profondes et robustes pour lesquelles le palissandre est réputé. »  

Sur le plan esthétique, la guitare reprend de nombreux détails standard de la Série 800, notamment un filet en érable, une rosace en abalone, notre motif d’incrustation « Element » en nacre, une plaque de protection en palissandre et une finition brillante de 0,11 mm sur le corps. Les éléments distinctifs regroupent un barrage C-Class, un corps sans repose-bras (en raison de la petite forme confortable de la GT) et des mécaniques Taylor Mini en nickel fumé (les Mini sont plus adaptées aux proportions réduites de la guitare, et leur poids plume permet de ne pas la déséquilibrer). La GT 811e dispose également d’une électronique ES2 embarquée et est livrée avec notre superbe AeroCase, que les musiciens adorent en raison de ses qualités super légères mais super robustes.

… et la GT K21e

L’édition tout koa de la GT regroupe une harmonie unique entre beauté esthétique, confort de jeu et expression sonore.

« Sur le plan sonore, cette guitare est la démonstration parfaite de l’équilibre des mediums et de la douceur pour lesquels le koa est connu », dit Andy. « Elle possède un son vibrant et précis, avec une attaque légèrement arrondie La réponse équilibrée est très utile pour un musicien qui se servira de cet instrument pour faire de la rythmique, jouer en fingerstyle ou délivrer un style de jeu rappelant la guitare électrique. »

Le modèle dispose d’une table, d’un dos et d’éclisses en koa figuré massif, avec une teinte Shaded Edgeburst appliquée sur le corps et le manche. Les détails complémentaires de la Série Koa comprennent un filet de corps et de table en érable, un élégant motif d’incrustation « Spring Vine », une finition brillante de 0,11 mm sur le corps et des mécaniques Gotoh Mini 510 Or ancien. Elle est équipée de notre micro ES2 et livrée dans notre AeroCase Taylor.

Distinction sonore intéressante entre les nouveaux modèles de GT et la GT Urban Ash originale : au-delà des couleurs sonores différentes entres les bois eux-mêmes, on peut citer l’effet des traitements spécifiques pour la finition, comme l’explique Andy.

« Les guitares GT Urban Ash reçoivent une finition matte ultra-mince à l’eau, qui possède un facteur d’atténuation super faible ; ces bois bénéficient donc d’un profil harmonique direct et organique », décrit-il. « Les guitares de la Série 800 et de la Série Koa disposent toutes deux de la finition vernie traditionnelle Taylor, qui filtre subtilement les caractéristiques de chaque élément de bois, peaufinant la réponse. »

Quel que soit le modèle de GT qui attire votre convoitise, une chose est sûre : la famille vous offrira une expérience de jeu exceptionnelle.

Pour de plus amples informations sur tous les modèles de GT Taylor, notamment les caractéristiques complètes, des photos, des démonstrations vidéo et bien plus encore, rendez-vous sur le site Internet taylorguitars.com ou consultez l’édition numérique de ce numéro. Pour connaître la disponibilité des modèles, veuillez contacter votre revendeur Taylor préféré.

Extraits de critiques

Voici quelques extraits de critiques récentes de la GTe Urban Ash.

Guitar.com

« … La jouabilité extrême de l’instrument incite ceux d’entre nous qui ne sont pas des virtuoses de l’acoustique à être un peu plus ambitieux. Le Sol filé, par exemple, est bien plus facile à bender que sur une acoustique avec un diapason de taille plus conventionnelle. Ainsi, vous pouvez vous intéresser aux solos comme vous le feriez sur une guitare électrique avec un Sol non filé. »

« Les notes seules dans les registres aigus flottent dans les airs pendant plus longtemps que prévu, le profil harmonique est superbe, et même avec des accordages ouverts graves, l’intonation est exceptionnelle… »

« Plus vous passez de temps avec cet instrument, plus ses charmes se révèlent. Pour les compositeurs-interprètes, les dimensions compactes et les sensations intimistes de la GT signifie qu’elle est idéalement adaptée tant pour une pratique chez soi que pour des prestations sur scène ou en studio. »

Chris Vinnicombe

Vintage Guitar

« Grattez un accord, et écoutez la précision de ces sonorités carillonnantes. Vous n’aurez pas la puissance grave d’une dreadnought, mais cette Taylor délivre un son étonnamment nuancé pour un instrument aussi portable. Les aigus sont également très bien : vous n’entendrez pas les sonorités faiblardes et geignardes de certaines acoustiques, mais plutôt des notes vraiment charnues… »

« Envisagez-la comme la petite acoustique d’un musicien professionnel… La GTe est prête pour les concerts comme pour composer sur la route… Cette Taylor n’est pas une autre Parlor de plus : cette GTe Urban Ash constitue véritablement une nouvelle catégorie d’acoustique aux dimensions réduites. »

Pete Prown

Guitar Player

« La GT réagit très bien au toucher du musicien, on passe facilement d’une mélodie légère à un riff massif tout en conservant un son uniforme, doux et précis. »

« Elle possède une présence impressionnante : ne vous fiez pas à sa petite taille… C’est le choix de prédilection pour une guitare à emporter partout, mais elle relève le défi du studio ou des concerts grâce à sa voix riche et à ses sonorités pleines. »

Art Thompson

American Songwriter

« Les riffs lead et les mélodies en fingerstyle jouent en faveur de la GT ; cependant, elle n’est pas en reste lorsqu’il s’agit de délivrer un rythme entraînant en flatpicking… La GT offre une voix pleine, riche en fondamentales, avec des mediums énergiques. Un toucher très léger donne naissance à une réponse plus conséquente que prévu. »

« D’une certaine manière, le diapason plus court et les cordes plus resserrées de la GT présentent la touche sous un jour nouveau. Je me suis beaucoup amusé à essayer différents accords d’habitude complexes sur une guitare de taille standard ! »

Christian Seaman

Sérieusement amusante

Défiler vers le bas

Nous vous présentons une nouvelle classe dynamique de guitares en termes de taille, de sensations et de sons. La nouvelle GT de Taylor associe des sonorités de qualité professionnelle à une forme gracieuse et sympa à jouer.

« Taylor a-t-elle l’intention de fabriquer une guitare de type Parlor ? »

C’est une question que l’équipe du service clients Taylor entend régulièrement. Toutefois, Glenn Wolff, responsable du service clients, explique que les gens ne savent pas toujours quoi demander ; ils se basent alors sur le point de référence le plus proche, comme une guitare Parlor ou, parfois, une GS Mini en bois massif.

« Ce n’est pas que les clients désirent nécessairement une guitare de style Parlor traditionnel », déclare-t-il. « Les gens aiment le confort d’une guitare compacte, mais ils ne veulent pas faire de compromis sur le son. Et ils assument qu’une guitare à corps de plus petite taille, comme une Parlor ou une GS Mini en bois massif, va leur offrir le meilleur des deux univers. »

Mais il y a un hic : une GS Mini tout en bois massif n’offre pas d’amélioration spectaculaire en termes de son. Faites-nous confiance : Andy Powers, notre maître-luthier, en a fabriqué quelques-unes à des fins d’expérience. Il savait que cela ne fonctionnerait pas, mais il a essayé de faire sauter tous les verrous, d’utiliser de la colle protéique et d’autres matériaux ou techniques repoussant les frontières afin d’optimiser la réponse sonore. Au final, cela ne fut pas suffisant pour justifier une mise en production.

« Des dimensions de la Mini découlent par essence des contraintes portant sur ce que vous pouvez tirer de ce design », explique-t-il. « C’est une excellente guitare pour sa taille, mais vous ne pouvez pas lui soutirer un son significativement plus conséquent, à moins d’en rallonger les cordes. »

C’est la même vérité que Bob Taylor avait découverte il y a des années, lorsqu’il cherchait à booster la Baby Taylor, notre guitare de voyage originale et ce, afin de la doter d’une voix plus ample, plus volumineuse.

« En général, nous découvrons qu’au sein des limites d’un design existant, quelle que soit la manière dont nous les repoussons, cela ne change pas grand-chose », admettait Bob dans un article de Wood&Steel remontant à 2010. L’entretien portait sur la manière dont les efforts initiaux de refonte de la Baby aboutirent à la naissance de la GS Mini. Bob se rendit au final compte qu’il aurait besoin d’un diapason plus long et d’un corps de plus grande taille… Vous connaissez la suite. La GS Mini est devenue l’une des guitares les plus populaires que Taylor ait jamais fabriquées.

Cependant, Bob est également bien conscient des limites sonores de la Mini, en raison de sa taille.

« Si je devais décrire le son de la Mini, je dirais qu’il est sympa, qu’il est honnête », poursuit-il. « Mais si vous jouez sur une GS Mini pendant un bon moment, et que vous passez ensuite sur une Academy 10, qui est une guitare plus imposante, vous allez dire “Oh, waouh”. »

Guitare de voyage vs. guitare de taille normale 

Si vous songez à la classification des guitares acoustiques à cordes acier en fonction de leur taille globale, elles sont généralement séparées en deux catégories de base : les guitares de taille normale, et les guitares de voyage, les dernières devant bien évidemment leur nom à leur grande facilité de transport. L’un des facteurs permettant de définir la catégorie d’une guitare est la longueur des cordes, c’est-à-dire le diapason : il s’agit fondamentalement de la mesure de la longueur de la corde entre le sillet et le chevalet, qui représente la longueur vibrante maximale de la corde là vide, non frettée.

En général, les guitares de voyage présentent un diapason plus court, autour de 23” 1/2, qui s’avère être celui de la GS Mini. Les guitares de taille normale ont généralement un diapason compris entre 24” 3/4 et 25” 1/2. Chez Taylor, les guitares standard de taille normale sont proposées selon deux diapasons : 24” 7/8 pour nos modèles Grand Concert et la Grand Symphony redessinée, et 25” 1/2 pour nos autres modèles, soit la mesure la plus élevée de l’échelle typique des diapasons.

Si vous avez prêté attention aux designs de guitare qu’Andy a présentés depuis son arrivée chez Taylor il y a près d’une décennie de cela, vous avez peut-être remarqué qu’il avait brillamment exploré un domaine : celui de nos modèles Grand Concert 12 frettes, à la prise en main si agréable. (Notre Grand Concert est notre style de corps « de taille normale » le plus petit.) Instrument remis au goût du jour pour l’époque moderne, l’association entre un petit corps, un manche 12 frettes plus court et un diapason de 24” 7/8 vient agrémenter une guitare facile à tenir sur les genoux, avec une tension des cordes plus faible et une taille de frettes légèrement plus petite, simplifiant le positionnement des doigts sur la touche.

Depuis leur sortie, nos modèles 12 frettes sont devenus une option de plus en plus prisée des musiciens, en particulier chez ceux cherchant à réduire les contraintes placées sur la main du manche. De plus, ces guitares délivrent également une réponse sonore dynamique, notamment dans les médiums, en partie grâce à l’emplacement du chevalet, plus près du centre de l’extrémité inférieure.

Andy a aussi su tirer profit des avantages de notre design Grand Concert/12 frettes pour présenter des modèles 12 cordes plus faciles à jouer, comme la 562ce, la 362ce et la toute nouvelle 652ce Builder’s Edition, qui a élevé notre réputation déjà bien établie (fabriquer les 12 cordes les plus faciles à jouer du secteur de la musique) vers un autre standard de confort et d’utilité musicale.

Le long du chemin, Andy a également songé à cette zone grise entre taille normale et guitare de voyage, ainsi qu’aux possibilités offertes par une guitare dotée de dimensions qui se trouveraient entre la taille et le diapason d’une GS Mini et d’une Grand Concert.

« J’ai observé les zones inexplorées entre les diapasons conventionnels des guitares de voyage et de celles de taille normale, et il semblait évident que quelque chose manquait », se remémore-t-il. « C’était comme si une catégorie de taille toute entière était dissimulée, inexistante. Je voulais créer quelque chose qui soit suffisamment gros pour bien sonner, tout en étant assez petit pour placer le confort et la jouabilité à un niveau inédit et sympa », poursuit-il.

Un nouveau diapason de taille moyenne

Comme les proportions du corps d’une guitare, le diapason est un choix fondamental pour un luthier.

« Parmi toutes les décisions de base que doit prendre un luthier lorsqu’il se décide à créer un instrument, l’un des premiers choix qu’il doit faire est de déterminer la longueur des cordes », explique Andy. « Ce paramètre va orienter quasiment toutes les actions ultérieures de l’artisan. »

Alors qu’il commençait à travailler sur la structure dimensionnelle de cette nouvelle guitare, Andy est parvenu à ce qu’il appelle un diapason de taille moyenne, soit 24” 1/8, ce qui correspond à la même longueur de cordes que lorsque vous jouez avec un capodastre sur la première frette d’une guitare de diapason 25” 1/2.

« Quelques musiciens, moi y compris dans certaines occasions, vont accorder leur guitare un demi-ton au-dessous », déclare-t-il. « Certains d’entre nous préfèrent car il leur est plus facile de chanter selon cette tonalité, mais beaucoup aiment simplement la tension plus faible – lorsque vous détendez les cordes d’un demi-ton, elles sont plus molles, comme si vous aviez un tirant plus faible. Bien que la sensation des cordes plus lâches soit très attrayante, je ne veux pas toujours jouer en Mi bémol ; j’aime jouer en accordage standard, en particulier lorsque je joue avec d’autres musiciens. Pour démontrer l’utilité de ce diapason, j’ai pris un diapason plus classique de 25” 1/2, j’ai fait un drop et j’ai mis un capo sur la première frette. »

Nicholas Veinoglou, guitariste et directeur musical, nous offre une démonstration des sonorités acoustiques audacieuses et scintillantes de la GT.

Sculpter un nouveau style de corps

Une fois le diapason de la guitare défini, Andy s’est lancé dans la conception d’un nouveau style de corps, avec un ensemble de proportions à la croisée des chemins entre la GS Mini et la Grand Concert. Il avait pour idée de créer une forme sans pan coupé, et a emprunté les courbes du grand corps de la Grand Orchestra de Taylor, en les rapetissant de manière appropriée. Bien que la largeur de la partie inférieure (15”, soit 38,1 cm) et la profondeur du corps (3” 3/4, soit 9,5 cm, mesurée au niveau de la rosace) soient identiques à celles de la Grand Concert, la longueur du corps (18” 1/2, soit 47 cm) est inférieure d’un pouce (2,54 cm). 

Le corps a été baptisé « Grand Theater » pour se conformer à la nomenclature partagée par tous nos autres styles de corps standard. Cependant, sur le campus Taylor, la surnommer la « GT » semblait être adapté à la jeune personnalité musicale sympa et attirante associée à cette guitare.

Nouveau barrage C-Class™

Pour donner une voix à la GT, Andy a tiré profit des mêmes concepts fondamentaux qui ont étayé son architecture innovante de barrage V-Class, à savoir le mariage entre une rigidité parallèle au sens des cordes, pour produire des notes au long sustain, et une souplesse permettant de délivrer un volume agréable. Cependant, avec une taille de corps légèrement inférieure, il souhaitait manipuler davantage la réponse en fréquence ; il suivit dont une approche différente, en dessinant une structure de barrage asymétrique.

« Le V-Class est destiné à être très linéaire dans sa manière de répondre sur l’ensemble du registre », explique-t-il. « Chaque note que vous jouez possède une caractéristique remarquablement uniforme. En travaillant avec ce corps de plus petite taille, parfaitement proportionné, et ce diapason, je me suis toutefois dit que je désirais une réponse sonore plus asymétrique. Avec cette architecture asymétrique, je peux exagérer la réponse de la guitare dans les graves. C’est généralement un défi de faire en sorte qu’un corps de petite taille réponde bien dans les graves du spectre de fréquences : il ne possède pas une surface suffisamment vaste pour contracter et déplacer l’air de manière requise. Avec cette structure de barrage modifiée, il ne faut pas se fier à la taille globale : le son est conséquent par rapport à l’instrument et donne un coup de boost au facteur fun. »

L’architecture recourant à un concept de porte-à-faux (cantilever en anglais) pour donner de la voix à la guitare, nous l’avons donc baptisé « barrage C-Class ».

Des débuts avec de l’Urban Ash

Bob et Andy ont tous deux vu le lancement de cette nouvelle guitare comme une autre grande opportunité d’affirmer notre engagement sur le long terme quant à l’emploi d’Urban Ash, un bois de lutherie que nous avons présenté plus tôt cette année sur notre 324ce Builder’s Edition ainsi que sur notre nouvelle 326ce Grand Symphony, qui fait également ses débuts dans ce numéro. La source d’approvisionnement responsable provient de frênes mexicains situés dans des zones municipales californiennes et dont l’abattage avait été programmé. Les propriétés sonores de ce bois rivalisent avec celles de l’acajou du Honduras, une essence de grande qualité : vous entendrez ainsi des sonorités sèches, boisées et claires, avec d’agréables médiums chaleureux.

C’est une essence que Bob appelle affectueusement « le golden retriever des bois de lutherie ».

« Ce frêne veut tout simplement vous faire plaisir », sourit-il. « Il sèche facilement, se coupe facilement, se courbe facilement, se ponce facilement, s’usine facilement et rend vraiment bien sur le plan musical », poursuit-il. « En ce qui le concerne, tout est parfait. »

Le dos et les éclisses en frêne massif sont associés à une table en épicéa massif. Tout comme nos nouvelles guitares American Dream, la touche, le revêtement de tête et le chevalet sont équipés d’un superbe eucalyptus fumé durable. Les observateurs malins auront remarqué que la taille du chevalet a été revue à la baisse pour correspondre au corps de la GT.

Nous lançons ce nouveau modèle sous le nom de GT Urban Ash, avec notre électronique intégrée ES2 en option. Tout comme ses cousines de la série American Dream, la GT fera ses premiers pas au sein de la catégorie la plus abordable des guitares fabriquées aux États-Unis : elle se trouvera au niveau de nos guitares de la Série 200, ce qui fera de la GT et des American Dream nos instruments en bois massif fabriqués aux États-Unis au prix le plus intéressant.

Les caractéristiques de la GT Urban Ash incluent des incrustations de touche en acrylique italien au motif « Pinnacle », une rosace en koa trois anneaux, un filet de table noir, une teinte Urban Sienna sur le dos et les éclisses en frêne, une finition matte ultra-mince de 0,05 mm, des mini-mécaniques Taylor en nickel et notre étui AeroCase™, léger mais super résistant.

Andy et notre équipe de développement produit envisagent un grand potentiel pour la GT, avec la possibilité de sortir de nouveaux modèles dans d’autres séries de la gamme Taylor dans un futur proche.

La sensation : « juste comme il faut »

En tant que guitare essentiellement élaborée à partir de zéro (avec un nouveau diapason, un nouveau corps, de nouvelles dimensions de manche et un nouveau barrage), la magie de la GT repose dans l’intégration de tous ces éléments en une harmonie unique de sensations et de sons. Dès le début de sa conception, la quête d’Andy vers une autre catégorie de guitare qui se trouverait à la croisée des chemins entre une guitare de taille normale et un instrument de voyage lui donnait une certaine identité « juste comme il faut » sur le campus Taylor. En réalité, le nom de code officiel parmi l’équipe de développement produit était « Projet Boucles d’or ».

Équipée de cordes à tirant léger (0.12 – 0.53), la GT possède la même tension des cordes qu’une guitare 25” 1/2 que vous auriez abaissée d’un demi-ton. Avec cette tension réduite, vous avez l’impression de jouer sur une guitare avec des cordes de 11 (Custom Light, .011 – .052) ; chaque note semble plus lâche, et pourtant, vous obtenez toujours la puissance et l’énergie d’une corde plus épaisse.

L’espacement réduit entre les frettes du diapason facilite également le placage de ces accords compliqués.

« Quand vous essayez de poser un accord compliqué, sur plusieurs frettes, vous pouvez réellement le faire sur cette guitare, alors que sur d’autres, cela s’avérerait compliqué », déclare Andy. « Même pour quelqu’un avec de grands doigts, l’espacement des frettes est confortable, quand bien même vous jouez dans les registres aigus de la touche. Il est physiquement facile d’appuyer sur les cordes avec la tension plus faible des cordes, et l’espacement plus restreint entre les frettes permet une meilleure dextérité. »

Autre caractéristique unique du manche par rapport aux modèles Taylor différents : la largeur du sillet, de 1” 23/32 (plus large que les sillets de 1” 11/16, et moins large que ceux de 1” 3/4), offrant un espacement confortable entre les cordes. Tout cela, ainsi que la relation compacte corps/manche, rapproche naturellement vos mains, ce qui rend la formation d’accords en barré moins contraignante pour le poignet de la main jouant sur le manche.

Le lien voiture/guitare GT

Les parallèles entre les attributs musicaux de la Taylor GT et l’identité de la GT en tant que catégorie de voitures de sport dans le monde de l’automobile ont fait tilt chez Andy. Dans le secteur de l’automobile, l’appellation GT (acronyme de « Grand Tourer », initialement Gran Tourismo en italien) mariait les performances à grande vitesse et la conduite aisée d’une voiture de sport à des caractéristiques de luxe, qui rendaient le véhicule confortable et sympa à conduire pendant de longs moments.

« Cette guitare possède des propriétés similaires », explique Andy. « Elle offre un mélange entre jeu super facile et réponse hautes performances, et elle a été peaufinée au point de devenir un instrument super sympa à jouer. » Les proportions confortablement compactes de la guitare et la faible tension de ses cordes, ajoute-t-il, font de la GT la guitare en bois massif la plus facile à jouer de la gamme Taylor, permettant ainsi des sessions de jeux plus longues, sans fatiguer les mains.

Bien qu’Andy adore s’épancher sur les éléments conceptuels qui imprègnent la GT d’une identité musicale unique (et se rend compte que de nombreux amateurs de Taylor aiment également connaître ce qui se cache sous les différents designs), il préfère tout autant tendre la guitare à quelqu’un et l’inciter à en jouer, tout simplement. Tout comme la GS Mini, les sensations confortables de la GT la dotent d’une accessibilité attrayante, tandis que ses sonorités offriront à tout musicien professionnel un outil qui l’inspirera d’une manière entièrement innovante.

« Un musicien n’a pas forcément besoin de savoir comment ou pourquoi sa guitare fonctionne pour en profiter, pas plus qu’il n’a besoin de connaître toutes les spécificités techniques d’une voiture pour aimer la conduire », explique-t-il. « Ce qui importe, c’est simplement de saisir la guitare et d’en jouer. »

La réponse musicale riche de la GT Urban Ash couvre toute la plage entre aigus cristallins et graves gutturaux, comme Nicholas Veinoglou nous l’illustre.

Accueil enthousiaste des artistes

Jay Parkin, de l’équipe Marketing de Taylor, gère notre création de contenu. Il co-anime également le podcast From the Factory et notre émission vidéo hebdomadaire en streaming Taylor Primetime sur la chaîne YouTube de Taylor. Au cours des mois écoulés, il a œuvré avec notre Directeur des relations artistes, Tim Godwin, pour placer la GT entre les mains de plusieurs musiciens. En règle générale, les guitaristes ont aimé les sensations globales, la réactivité et le volume sonore.  

« Cette guitare est vraiment top, j’adore le son d’une grosse acoustique, mais je suis toute petite », déclare Sara Niemietz, compositrice-interprète de Los Angeles. « Cette guitare me va parfaitement, elle est réactive et ses sonorités sont authentiques. »

Thunderstorm Artis, KT Tunstall, Chris Conley et d’autres artistes Taylor donnent leur avis sur la GT de Taylor.

Le guitariste/chanteur lead Chris Conley, du groupe Saves the Day, a envoyé ce SMS à Jay : « Pourquoi ce truc est-il aussi parfait ? Je ne peux pas arrêter d’en jouer. Je n’y arrive tout simplement pas. »

Keith Goodwin, du groupe Good Old War, nous a envoyé ce SMS : « BON SANG DE BONSOIR. Je n’ai jamais joué sur une telle guitare de toute ma vie. » 

Nick Veinoglou, guitariste basé à Los Angeles, exerce également en tant que directeur musical, compositeur et professeur. Il fait des tournées nationales et internationales avec Jordan Fisher et Bazzi, artiste d’enregistrement chez Atlantic Records. Il était en pâmoison devant l’instrument après avoir eu la chance d’en jouer.

« Je ne sais pas si j’ai déjà eu entre les mains une guitare qui me convenait aussi bien à peine sortie de son carton », dit-il. « Cela m’a rappelé pourquoi j’avais commencé à jouer de la guitare. »

Jay s’est fait son propre avis après avoir eu la possibilité d’enregistrer la guitare quelques fois à l’occasion de la création de contenus vidéo.

« C’est la guitare parfaite pour enregistrer », s’enthousiasme-t-il. « Les sonorités qu’elle délivre semblent terriblement imposantes, mais pourtant précises dans le même temps. »

Gabriel O’Brien, ingé son et cameraman, est également le rédacteur de l’article sur l’enregistrement d’une guitare acoustique dans ce numéro. Il a joué sur cet instrument, et l’a enregistré.

« Cette guitare se joue tellement facilement », déclare-t-il. « Elle délivre tout ce dont les gens peuvent rêver avec une GS Mini premium : des cordes à tirant plus faible, un sillet plus large, du bois massif, un diapason légèrement plus long… Mais c’est ce qui fait de la GT un instrument à part entière. Je l’ai mixée pour d’autres vidéos, et elle s’enregistre très bien. Je l’ai conservée près de ma table de mixage, et je fais régulièrement des pauses pour en jouer. En réalité, j’aime tellement ses sonorités que j’ai décidé de réenregistrer avec elle mes parties de guitare sur un autre projet… »

Découvrez la nouvelle Taylor GT Urban Ash chez vos revendeurs Taylor agréés dès le mois d’octobre. Vous pouvez également en apprendre davantage sur la conception de la GT dans notre podcast vidéo From the Factory, dans lequel vous trouverez une conversation approfondie avec Andy Powers et Bob Taylor.

La force de caractère

Défiler vers le bas

La culture d'innovation de Taylor est fondée sur la passion, la résolution des problèmes et des décisions courageuses. Dans les moments difficiles, nous savons comment réagir, cela signifie prendre soin des autres autant que de nous-mêmes.

C’est une question que l’équipe du service clients Taylor entend régulièrement. Toutefois, Glenn Wolff, responsable du service clients, explique que les gens ne savent pas toujours quoi demander ; ils se basent alors sur le point de référence le plus proche, comme une guitare Parlor ou, parfois, une GS Mini en bois massif.

« Ce n’est pas que les clients désirent nécessairement une guitare de style Parlor traditionnel », déclare-t-il. « Les gens aiment le confort d’une guitare compacte, mais ils ne veulent pas faire de compromis sur le son. Et ils assument qu’une guitare à corps de plus petite taille, comme une Parlor ou une GS Mini en bois massif, va leur offrir le meilleur des deux univers. »

Mais il y a un hic : une GS Mini tout en bois massif n’offre pas d’amélioration spectaculaire en termes de son. Faites-nous confiance : Andy Powers, notre maître-luthier, en a fabriqué quelques-unes à des fins d’expérience. Il savait que cela ne fonctionnerait pas, mais il a essayé de faire sauter tous les verrous, d’utiliser de la colle protéique et d’autres matériaux ou techniques repoussant les frontières afin d’optimiser la réponse sonore. Au final, cela ne fut pas suffisant pour justifier une mise en production.

Après près d’un demi-siècle, Kurt et Bob savent que le principal enseignement est que ni les bons ni les mauvais moments ne durent éternellement, et qu’une bonne dose de passion et de détermination vous propulsera à travers les épreuves les plus difficiles.


« Lorsque nous étions une petite entreprise très fragile, nous avons travaillé dur et n’avons jamais abandonné, même si cela semblait désespéré », dit-il. « Nous avons simplement baissé la tête et continué à travailler, à réfléchir, à essayer. Nous n’avions pas de fondation sur laquelle nous appuyer. Nous devions tout inventer et chercher des idées brillantes pour répondre au marché. Et nous avons eu de véritables urgences en cours de route, où nous avions qu’une seule cartouche pour réussir, ou échouer et ne pas survivre. Cette capacité à répondre à l’adversité fait partie de l’ADN de notre entreprise. »

La nature de leur parcours a donné à Bob et Kurt un profond respect pour les musiciens qui travaillent dans le monde, qui parcourent un chemin parallèle qui exige également de l’adaptabilité et une résistance à toute épreuve dans la poursuite de leur passion afin de survivre. Ce même sens de la parenté s’étend également aux autres fabricants d’instruments et propriétaires de magasins de musique indépendants, et vraiment à tous ceux qui ont poursuivi leur rêve avec ténacité.

Bien que Taylor soit une plus grande entreprise maintenant, avec un bassin plus profond de talents et de ressources à sa disposition, le maître luthier Andy Powers, désormais également partenaire actionnaire, affirme que l’une des forces de la culture de Taylor est que nous pouvons toujours penser comme une petite boutique.

«L’une des raisons pour lesquelles j’aime travailler avec Bob et Kurt est la façon dont ils ont maintenu cette mentalité débridée et intrépide des débutants», dit-il. “Ils ont bâti un héritage de travail acharné à travers des contextes très favorables, des périodes paisibles et des moments difficiles.”

Bien sûr, le mastodonte de la pandémie du COVID-19, avec sa perturbation mondiale radicale, a introduit une toute autre échelle de difficultés et de complexités pour naviguer. Et pourtant, Bob, Kurt et Andy, ainsi que d’autres chefs de file chez Taylor, se sont à nouveau tournés vers la stratégie Taylor en période d’adversité: abattez les écoutilles, faites preuve de créativité et concevez des solutions qui répondent aux besoins de nos partenaires de la communauté musicale.

Répondre à une nouvelle réalité

En tant qu’entreprise d’envergure mondiale, Taylor a prêté une attention particulière aux développements quotidiens à l’étranger alors que la crise COVID-19 s’est propagée de la Chine à l’Europe puis aux États-Unis au début de cette année, créant une vague continue de fermetures d’entreprises et de confinements. La préoccupation première de Taylor était de protéger la santé et le bien-être des employés et de leurs familles aux États-Unis, au Mexique, en Europe et au Cameroun. Dans le même temps, nous savions que les moyens de subsistance de nos revendeurs, de nos fournisseurs, ainsi que des musiciens qui travaillaient, étaient également menacés.

Début mars, nous avons commencé à mettre en œuvre des procédures de santé et de sécurité supplémentaires en interne, et peu de temps après, nous avons suspendu les visites d’usine et fermé au public notre site d’El Cajon, en Californie. Le 19 mars, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a émis un ordre de confinement dans tout l’État, et la production de guitares à El Cajon a été suspendue. La région de Baja California à Tecate au Mexique, où se situe notre autre usine de production, avait plusieurs semaines de retard sur notre calendrier ici, dans le sud de la Californie. Vendredi 17 avril, il a été décidé de suspendre toutes les opérations sur place.

Heureusement, les équipes de direction et de gestion de Taylor se sont réunies de manière proactive pour planifier un scénario de fermeture et les efforts de coordination nécessaires à la réouverture, en aidant les employés d’El Cajon à participer au programme de travail partagé de l’État de Californie (qui offre aux entreprises une alternative flexible aux licenciements), à développer de nouveaux protocoles de sécurité sur site en vue du retour éventuel à la production de guitares.

Taylor a également ouvert un dialogue avec des responsables de la ville d’El Cajon et du comté de San Diego, en s’assurant qu’ils étaient au courant et en faveur des étapes prévues. En conséquence, nous avons pu travailler en douceur vers une approche progressive de la réouverture des opérations critiques sur place.

Pendant ce temps, nous avons déplacé les tâches hors production que nous pouvions vers une configuration de travail à domicile, tirant parti des plateformes de téléconférence pour se rencontrer et collaborer. Et nous nous sommes remis au travail.

Rester connecté avec les clients

Bien que nous ayons cessé d’accepter les guitares pour réparation, les membres de notre équipe de service à la clientèle ont continué de répondre aux clients à distance en Amérique du Nord et en Europe et ont pu s’adapter progressivement. Compte tenu de la configuration à distance, le directeur du service client, Glen Wolff, a décidé que le service fonctionnerait mieux en utilisant principalement le courrier électronique et le « chat ».

“Un moment comme celui-ci donne à la musique et aux musiciens un plus grand sens à leur objectif.”

Tim Godwin, Director of Artist Relations

“Nous avions déjà fait beaucoup de communication par e-mail et moins fréquemment par « chat », donc c’était une transition facile en home-office”, explique Wolff. «Le fait de ne pas prendre d’appels nous a laissé le temps de rendre l’option du « chat » en direct disponible presque toute la journée et les clients l’utilisent beaucoup. Nous avons également profité de la flexibilité des gens tout en travaillant à domicile, et la plupart du temps, nous avons étendu la couverture du « chat » de 6 h à 17 h. Ça marche assez bien. Nous avons l’impression de satisfaire et répondre aux attentes des clients. “

Soutien aux points de vente

Nous savions que nos partenaires commerciaux, en particulier les magasins de musique indépendants, seraient vulnérables aux incertitudes à venir. Le temps était compté, donc à la mi-mars, nous avons rapidement réagi pour créer et mettre en place une promotion plus rapidement que jamais auparavant.

La promotion, appelée Taylor Days, ne ressemblait à rien de ce que nous n’avions jamais fait, une offre conçue pour offrir une grande valeur ajoutée aux clients et aider les points de vente à faire des affaires à un moment où beaucoup étaient sur le point de fermer temporairement leurs magasins physiques.

«Nous sommes passés d’un simple concept à la mise en place pour nos revendeurs en quelques jours», explique Monte Montefusco, vice-président des ventes chez Taylor. « C’était un véritable reflet de notre culture, de notre désir d’aider nos partenaires et de notre capacité à réagir en équipe».

La promotion s’est déroulée de fin mars à fin mai et a été largement adoptée par les magasins et les clients. Elle a été proposée en Amérique du Nord (États-Unis et Canada) et adaptée à d’autres marchés à travers le monde, notamment en Europe, au Mexique, au Pérou, au Costa Rica, au Chili, en Corée du Sud et en Australie.

« Les détaillants inventifs ont réagi et ont trouvé de nouvelles façons de servir leurs communautés musicales», explique Monte. « Les médias sociaux sont devenus le nouveau support ouvert aux affaires pour accéder à cette offre. La promotion était un excellent moyen pour les revendeurs de tendre la main et d’inspirer les guitaristes à perfectionner leur art tout en restant à la maison».

Les magasins indépendants, tels que le point de vente de longue date Tobias Music, situé dans la banlieue de Downers Grove à Chicago, étaient reconnaissants d’avoir une offre convaincante à transmettre aux clients pendant une période difficile pour tout le monde.

“Cela a été énorme pour nous”, a déclaré Paul Tobias fin avril. “À ce stade, notre boutique a été “fermée” pendant cinq semaines, et notre gouverneur vient d’annoncer que le confinement sera prolongé. En général, les affaires sont en baisse, mais avec la promotion Taylor en ligne, nous sortons la tête de l’eau après cinq semaines de temps d’arrêt. En ces temps difficiles, Taylor nous a lancé une bouée de sauvetage ».

D’autres magasins se sont adaptés comme ils le pouvaient, certains offrant une livraison sur le trottoir devant leur magasin pour les commandes en ligne. Les détaillants traditionnels ont réagi à cette nouvelle situation de manière à offrir un aperçu de l’avenir de la vente au détail de musique en magasin. Avec des considérations d’espacement social à l’esprit, Lidgett Music à Council Bluffs, Iowa, s’est penché sur les rendez-vous individuels en magasin. Les guitaristes ont pu tester des guitares sans être distraits par les autres musiciens et sans le bruit de fond traditionnel d’un magasin de musique.

Travailler avec nos fournisseurs de bois

La nature perturbatrice de la pandémie a également posé des défis à Taylor pour gérer l’approvisionnement avec nos fournisseurs de bois. D’une part, nous travaillons avec des fournisseurs très différents en capacité, et chaque situation peut nécessiter une solution unique. Les petits fournisseurs sont souvent plus vulnérables, explique notre directeur des opérations et approvisionnement en bois, Charlie Redden.

«Beaucoup de nos fournisseurs de bois n’ont que deux ou trois clients qui achètent chez eux une fois par an», dit-il. «Lorsqu’un petit village d’Amérique Centrale compte sur un ou deux clients, et que nous comptons sur eux, le partenariat a besoin d’une attention particulière pendant une période comme celle-ci.»

Un autre défi est venu de la façon dont la pandémie a perturbé le rythme de notre chaîne d’approvisionnement, car elle a brutalement interrompu nos activités de fabrication, mais dans de nombreux cas, nos engagements d’achat de bois sont planifiés sur un an ou plus. Et souvent, les moyens de subsistance de ces fournisseurs sont en jeu.

«Nous trouvons des moyens créatifs d’acheter juste assez de bois pour maintenir nos fournisseurs essentiels en activité tout en maintenant un niveau de stock sain de bois pour Taylor», explique Redden. «Et si nous pouvons également aider nos fournisseurs en les connectant à d’autres opportunités de marché comme les meubles, le bois de bricolage ou les industries de la construction pour compenser le fait que nous n’achetons pas autant de bois pendant cette période, nous sommes heureux de le faire. “

Aider les artistes à s’adapter

La perturbation massive de l’industrie musicale a obligé les artistes à faire preuve de créativité de nouvelles façons. Certains guitaristes qui travaillent se sont penchés sur des cours en ligne, tandis que d’autres artistes se sont tournés vers les plateformes de médias sociaux comme Instagram, Facebook et Twitch pour publier ou diffuser en direct leurs performances. Ceux qui ont bâti une base de fans fidèles ont trouvé de petits moyens de tirer parti des médias sociaux pour financer leurs performances virtuelles, dans certains cas via des concerts payants en direct et dans d’autres cas avec des pourboires virtuels.

Nous avons prêté notre soutien aux artistes de Taylor comme nous le pouvons, principalement en utilisant nos plateformes de médias sociaux pour promouvoir leurs prestations en direct et autres performances auprès des fans de Taylor. Nous avons mis en place un calendrier hebdomadaire de toutes les diffusions en direct prévues par la famille d’artistes Taylor sur notre Live From Home Digest, situé dans la section blog de notre site Web. Vous pouvez consulter chaque semaine les nouveaux flux d’artistes de Facebook, Twitter, YouTube et autres.

Le directeur des relations avec les artistes chez Taylor, Tim Godwin, explique que malgré les graves difficultés financières auxquelles sont actuellement confrontés de nombreux artistes, certains ont trouvé une ressource différente et ont découvert d’autres avantages pendant ces temps surréalistes.

«Certains ont utilisé le temps pour perfectionner leurs compétences, ou se concentrer sur l’écriture de nouveaux morceaux, ou encore explorer de nouvelles façons de partager de la musique avec leurs proches comme public chez eux», dit Godwin. «D’autres, moi y compris, ont collaboré à distance plus fréquemment avec des amis musiciens. La réalité est que de nombreux musiciens, pour le meilleur ou pour le pire, sont plus disponibles pour le moment, donc dans certains cas, ils sont enfin en mesure d’approfondir des projets créatifs qu’ils retardaient depuis longtemps. Et ils trouvent l’expérience vraiment enrichissante. “

D’autres artistes établis ont offert des spectacles virtuels à domicile pour soutenir des œuvres de bienfaisance. Pour les fans de musique qui passent eux aussi plus de temps à la maison, les performances offrent une connexion rafraîchissante intime et basique avec leurs artistes préférés.

Godwin dit que plus que jamais, cette expérience partagée a souligné le sens de la communauté dans le monde de la musique, à la fois parmi les gens de l’industrie et entre les artistes et le public.

«J’ai vu plus d’actes d’empathie et de gentillesse entre les gens», dit-il. «Dans un moment comme celui-ci, cela donne à la musique et aux musiciens un plus grand sens aux bonnes résolutions. C’est toujours du divertissement, mais c’est plus que ça. C’est une façon d’engager les gens et de les aider à se sentir connectés même lorsqu’ils sont physiquement séparés.

“Même dans mon rôle avec Taylor, j’ai constaté que les gens sont plus disponibles pour parler en ce moment”, ajoute Godwin. “Que ce soit un artiste ou quelqu’un d’autre qui travaille dans l’industrie, nous avons plus de temps pour discuter du partenariat sur des projets intéressants et de la planification à venir.”

Bob et Andy se mettent au travail

Bien que la production de guitare de Taylor ait été suspendue temporairement, en coulisses, beaucoup de choses se passaient. Bob Taylor et Andy Powers ont répondu au défi du moment en travaillant avec une vigueur renouvelée sur plusieurs projets, leurs instincts de conception se sont intensifiés et synchronisés alors qu’ils se nourrissaient de manière créative.

«Andy et moi prospérons tous les deux avec une pensée créative», dit Bob. «Nous sommes à la fois des constructeurs et des résolveurs de problèmes. Lorsque nous nous sentons dos au mur, nous aimons innover pour sortir des problèmes, et parce qu’il y a plus d’enjeu, nous travaillons plus vite. »

Pour sa part, Andy a toujours un éventail de modèles de guitare qui murissent dans son atelier, en attendant que le bon moment soit arrivé pour leurs donner vie. La réalité actuelle, couplée à l’incertitude à venir, dit-il, a donné l’impulsion pour faire avancer plusieurs projets.

«Nous travaillons sur ces projets pour le bien de tous, nos employés, nos points de vente et nos fournisseurs, et bien sûr les guitaristes», dit-il. “Nous prenons tout en compte et utilisons toutes nos ressources pour calibrer tout ce que nous faisons durant cette période dans laquelle nous vivons.”

Bien que nous ne soyons pas encore libres de révéler nos designs à venir, Andy dit qu’ils seront imprégnés d’un sens renouvelé de l’objectif. Lors des réunions de développement de produits tenues par téléconférence en avril, Andy et Bob étaient plus énergiques que jamais alors qu’ils discutaient de la prochaine gamme de produits que nous prévoyons de lancer.

«Alors que certains pourraient dire que nous fabriquons simplement des guitares, je crois que nous faisons bien plus que cela», dit Andy. «Nous pouvons aider à créer une lueur d’espoir, de soulagement et un moyen de partager nos expériences sous la forme d’une autre chanson.»

Nouveaux protocoles de sécurité

Pendant la fermeture de l’usine de Taylor, nos équipes de direction et de gestion ont supervisé la refonte complète de nos protocoles de sécurité sur les sites d’El Cajon et de Tecate, conformément aux directives officielles des autorités sanitaires nationales et locales. Cela comprenait la mise en place d’une distanciation sociale stricte au sein des usines, l’augmentation des programmes de nettoyage et l’obligation d’utiliser l’équipement de protection individuelle pour quiconque à l’usine. Des thermomètres frontaux infrarouges sans contact seront également utilisés pour mesurer la température des employés avant leur entrée dans le bâtiment pour le travail.

D’autres modifications comprennent un espacement sécuritaire entre les postes de travail, y compris des protections en plexiglas le cas échéant (fabriqués en interne), ainsi que des mesures de distanciation sociale dans les cuisines et les aires de repos. Dans notre usine de Tecate, nous avons mis à profit nos capacités de travailler le textile avec la fabrication de nos propres housses, et avons commencé à produire des masques de protection.

«Nous les utilisons sur place dans nos sites de Tecate et d’El Cajon», explique Chris Wellons, vice-président de la fabrication chez Taylor. “Nous avons également fait don de plusieurs milliers de masques.”

En Mai nous avons été autorisés à rétablir certaines opérations à l’usine sur une base limitée avec un petit groupe d’employés (basé sur le volontariat), avec un retour de la production à temps plein à partir du 18 Mai.

L’un des objectifs importants de l’adaptation de notre environnement de travail aux nouvelles réalités est de préserver la culture d’entreprise, a déclaré le vice-président du développement des produits, Ed Granero, membre de l’équipe de direction de Taylor avec Wellons.

«Nous avons encouragé une culture collaborative, active et ouverte ici», explique Granero. «Notre force est de travailler en équipe. Alors que nous entrons dans cette prochaine version de notre vie professionnelle, nous trouverons de nouvelles façons de travailler en équipe et d’atteindre toujours nos objectifs. Alors que nos employés de production retournent au travail, nos mesures de sécurité sont une étape importante vers l’instauration de la confiance alors que nous recommençons à travailler ensemble. »

Granero note que, bien que les guitares ne soient pas considérées comme «essentielles», les gens de Taylor le sont absolument.

«Les gens ici sont aussi travailleurs, innovants et dévoués comme quiconque ailleurs», dit-il.

Granero et Wellons voulaient également remercier tous ceux chez Taylor qui ont aidé à garder notre «veilleuse allumée» à l’usine, pendant l’arrêt de la production.

Wellons a été admiratif dans son éloge pour la façon dont les employés de plusieurs départements, des ressources humaines aux installations, se sont réunis pour mettre en œuvre les nouveaux protocoles.

«Je souhaite simplement remercier chaleureusement tous nos salariés impliqués dans la planification, la coordination et, surtout, l’exécution de ces plans sur les sites», a-t-il expliqué dans une note interne. “Nous apprécions profondément le courage et le dévouement dont chacun a fait preuve au cours de cette période troublante et sans précédent.”

“La musique n’est pas qu’une bonne chose à avoir, c’est une nécessité.”

Kurt Listug

La voie à suivre

Alors que cette nouvelle norme commence à prendre forme, Kurt s’inspire de ses expériences passées et de celles de Bob pour regarder vers l’avenir.

«Nous cherchons à naviguer dans ces récentes eaux agitées», dit-il. «Nous avons ici un leadership et une créativité incroyables, et nous avons des employés impressionnants. Je suis totalement convaincu que notre entreprise sortira de cette épreuve encore plus forte.

«L’une des nombreuses choses que j’aime dans notre culture d’entreprise est la façon dont nous nous soutenons tous dans notre travail commun vers un objectif commun, en particulier dans les moments difficiles», dit-il. «Certains de mes moments les plus fiers ici ont été la façon dont nous avons tous participé pour répondre à l’adversité en tant que groupe. Bien que ces circonstances actuelles puissent sembler uniques, il en va de même. Bob et Andy ont dit à nos employés qu’il n’y avait pas de groupe de personnes plus qualifiées qu’eux pour affronter ensemble ce dernier défi. Je ferais écho à ce sentiment et l’élargirais pour inclure la communauté musicale dans sa globalité, les détaillants et les fournisseurs dont nous avons le privilège de faire partie. »

Q&A avec Kurt Listug, Co-fondateur Taylor et PDG 

Q: Vous et Bob avez tous deux forgé l’identité de Taylor Guitars face à l’adversité quotidienne. Vous étiez dos au mur à plusieurs reprises, surtout au début de la création de l’entreprise. Comment ces expériences vous ont-elles préparé à réagir dans de telles situations, que ce soit vous, Bob, Andy Powers et d’autres dirigeants de l’entreprise?

A: Ces expériences nous ont donné une grande confiance dans notre capacité à tout traverser. Même quand on ne voit aucune lumière au bout du tunnel. Nous nous sommes prouvés que nous sommes ingénieux. Même si c’est stressant, nous savons que nous ferons beaucoup de progrès et de percées que nous n’aurions pas réalisés autrement ou que nous aurions réalisés beaucoup plus lentement.

Q: Qu’apprenez-vous de cette expérience particulière en tant que leader? Comment pensez-vous que la société Taylor Guitars sortira de cette crise, plus forte en tant qu’organisation?

A: J’ai été ravi de voir des personnes se mobiliser dans toute l’entreprise, optimiser au maximum de leurs capacités pour faire avancer l’entreprise. Les gens sont à 100% engagés et déterminés à réussir. Je pense que l’organisation se resserre plus étroitement. Notre travail d’équipe est meilleur qu’il n’a jamais été, et nous préparons directement le terrain pour certaines de nos années les plus enrichissantes et les plus réussies.

Q: Malgré le choc sur le système que le scénario actuel a créé, il est fascinant de voir à quel point les gens ont été adaptatifs. Qu’il s’agisse d’artistes qui adoptent de nouvelles façons d’engager les gens via les plateformes de médias sociaux ou de détaillants qui font preuve de créativité dans la façon dont ils gèrent leurs affaires, de nouvelles idées naissent et certaines prennent racine. Que pensez-vous de ce que vous avez vu et vécu? Et que dit-elle du pouvoir de la musique dans un moment comme celui-ci?

A: Vous ne pouvez pas vous asseoir sur vos acquis. Il n’y a aucune garantie de survie. C’est une situation incroyablement perturbatrice qui nous a été infligée, et nous devons tous faire, tout ce qui est en notre pouvoir pour redresser le navire et passer à des jours meilleurs pour l’avenir. Il est gratifiant et rassurant de constater à nouveau la puissance et l’importance de la musique. La musique n’est pas qu’une bonne chose à avoir, c’est une nécessité.

Q: De votre point de vue, en tant qu’entreprise qui a toujours privilégié les relations développées avec nos employés, clients, détaillants, fournisseurs et autres partenaires, pourquoi les soutenir est-il particulièrement important à un moment comme celui-ci?

A: L’entreprise fait de son mieux, et nous faisons tous de notre mieux, lorsque nous prenons des décisions qui profitent au plus grand nombre et désavantagent le moins possible. Cela témoigne de nos valeurs de prendre soin des autres et de peser nos actions afin qu’elles aient l’impact positif le plus large. C’est toujours important, mais dans les moments difficiles encore plus, vous voulez vous assurer que vous amenez les autres avec vous autant que vous le pouvez.

Q: C’était cool de voir Bob et Andy travailler plus étroitement ces derniers temps pour trouver des moyens de concevoir et de se sortir de la situation actuelle, et de réagir aux nouvelles réalités auxquelles les consommateurs et les détaillants seront confrontés. Malgré les obstacles à surmonter, les deux semblent dynamisés de manière créative. Vous trouvez-vous également stimulé de manière créative lorsque vous pensez aux stratégies de Taylor pour aller de l’avant?

A: Absolument. Cette situation a vraiment comprimé le temps, en ce sens que nous nous battons pour faire le plus de progrès possible contre une durée indéterminée de cet événement perturbateur, et l’inconnu sur la façon dont le monde va changer. Vraiment creuser et dépasser le rythme normal des opérations est très revigorant.